que faire ?
puisque Jacques trouvait, à juste titre sans doute, qu'il n'y avait pas assez de débat sur ce blog
je propose la petite analyse qui suit et j'invite les amis à réagir ....
D.Dieterlé
Ce que notent beaucoup de gens qui essayent d'y réfléchir, c'est que le discours du FN a contaminé le discours politique dans son ensemble, c'est une dérive insidieuse qui touche aussi des gens , comme beaucoup de moins de 40 ans (pas tous évidemment) , qui ne savent même pas ce que veut dire le mot "fascisme" , et qui sont à peu près de bonne foi, y compris lorsqu'ils utilisent des mots simples : "immigration", Europe", "étrangers", "assistés" etc. alors que la société et le monde sont complexes.
L'irruption d'un vocabulaire "causal" qu'on sert à toutes les sauces créé un glissement qui fait le lit de l'autoritarisme du genre : "moi je vais remettre la France en ordre" . On ne remet pas un pays "en ordre". Si l'on est honnête on essaye de dire la vérité par un raisonnement construit, par des actions concrètes, par un respect et une dignité incontestables. J'ai peur que Macron ne soit pas l'homme de la situation. Bien sûr, je ne crois pas au sauveur.
Je suis d'accord avec beaucoup d'amis lorsqu'ils disent qu'on peut se retrousser les manches pour faire changer un certain nombre de choses. Mais l'esprit même d'un État est perverti lorsque, comme le dit Hannah Arendt, le mal devient banal. Et ça va durer un moment si l'on fait l'autruche.
Le Pen ment comme elle respire quand elle parle du peuple et des pauvres, parce que toutes ses actions et celles de son parti montrent le contraire, Macron est peut être "sincère", je n'en sais rien, mais il me semble qu'il est totalement à coté de la plaque parce que ce qu'il représente est détesté par beaucoup de gens qui, précisément, votent FN. On ne peut pas faire comme si cela n'existait pas.
J'ai entendu hier chez un petit commerçant une conversation édifiante à ce sujet, "au final, disaient les gens, je préfère votre Le Pen que voter pour un banquier". Je m'en fous à la limite que Macron soit banquier. Ce que je veux dire c'est que Si 40% des français votent Le Pen au 2è tour, on n'aura gagné qu'un sursis.
Et, de la même façon que ni la droite Sarkosienne, ni la "gauche Hollandaise" ne sont parvenus à endiguer les mensonges et la fascisation de la société parce qu'ils n'ont pas dit la vérité, ni pris les vrais problèmes à bras le corps, parce qu'ils sont restés dans leur "entre soi" de nantis aveuglés par le goût du pouvoir, je suis malheureusement certaine que Macron n'y parviendra pas non plus. Parce qu'il est l'otage de ces gens là, de ce monde là.
Chrirac nous avait bassiné avec la "fracture sociale" et ce n'est resté qu'un mot dans sa bouche. La fracture elle est là, devant nous, on la reçoit même en pleine face. Mais on ne peut pas la soigner avec du sparadrap !