legislative commune ?

Publié le par ABABORDTOUTE

Réunion du jeudi 4 mai à Concarneau, initiée par ABT à la suite de son AG du 23 avril.

(Une trentaine de personnes sont présentes.)

Claude Drouglazet, élu « à Bâbord toute ! » à Concarneau rappelle le contexte particulier qui a motivé cette proposition de réunion, après l'échec des précédentes rencontres pour arriver à une candidature commune sur la 8e circonscription.
Aujourd'hui le contexte est différent avec le bon score de Mélenchon à la présidentielle sur le territoire, qui pourrait laisser espérer le succès d'un candidat se réclamant du programme « l'avenir en commun ».

L'association ABT, réunie en assemblée générale a eu envie de proposer une réunion de la «dernière chance», avant la clôture des déclarations de candidature. Elle a proposé que Claude soit le facilitateur de cette rencontre.


Les personnes présentes dans la salle représentent la diversité des composantes de la gauche du PS sur la circonscription : France insoumise, Parti Communiste, Ensemble !, à Bâbord toute !, Attac (si certains ont été oubliés ce n'est pas volontairement!), et des citoyens n'appartenant pas à des mouvements, mais motivés et engagés autour du programme "l'avenir en commun".
En l'état actuel des choses, deux candidatures ont été présentées sur la 8è : celle d'Emmanuel Magnan (suppléante : Annie Peron) de Quimperlé pour FI, et celle de Jacques Rannou de Kernevel, pour le PC.


Le début de la discussion porte sur des difficultés existant au niveau national entre le PC et France Insoumise, notamment une procédure pour « usurpation de sigle ». Le PC estime qu'il a légitimement participé par son action au succès sans précédent (depuis 2009) de JL.Mélenchon, et se scandalise de ce procès. Il ne veut pas se fondre dans le mouvement FI en signant la charte exigible pour tout candidat qui se réclame du programme. Sur la circonscription le PC s'est beaucoup investi au cours de la campagne et J. Rannou a accordé son parrainage à Mélenchon.


En réponse, certains s'expriment, et s'exprimeront régulièrement tout au long de la soirée avec les arguments suivants :
– on ne peut pas laisser les français à la merci des difficultés qui les attendent quel que soit le résultat de la présidentielle
– les élections présidentielles ont montré le profond besoin de renouvellement de la classe politique, le désir de changement, et la méfiance vis à vis des partis
– les citoyens veulent bien réinvestir le champ politique, mais ne souhaitent plus être encartés. Ils désirent majoritairement faire de la politique « autrement »


Le problème qui paraît fondamental pour les représentants du PC, est l'exigence de signature de cette charte. La réponse est que celle ci n'est pas un engagement d'appartenance à un mouvement, elle répond seulement à nécessité de soutenir clairement un programme, à un moment particulier
Est cité l'exemple de F. Ruffin qui est soutenu dans la Somme par FI et le PC.
Chacun s'accorde à dire cependant que son statut est particulier en raison de sa notoriété
Pour ceux qui veulent prendre connaissance de cette charte, au cas où...cliquer sur ce lien

La discussion sur la charte est récurrente tout au long de la réunion, on n'en présentera pas les divers développements. L'assemblée prend note que pour le moment c'est un point qui semble irréductible. Il semble pourtant impossible de s'en affranchir, même si, comme le proposent certains, il aurait pu y avoir une candidature commune soutenue par les divers composantes présentes, mais qui ne soit pas sous l'étiquette FI.
Néanmoins, on peut penser que dans un tel cas cette candidature serait incomprise de la population si elle n'est pas clairement identifiée à JLMélenchon et à son mouvement. Et que son score risquerait de n'être pas à la hauteur de ses attentes.


A ce point de la discussion nous pouvons nous demander si toute proposition est fermée et s'il y a encore possibilité d'entente autour d'une candidature ?


E. Magnan, qui s'est proposé comme candidat en février, pour valider ses engagements personnels, serait prêt à renoncer à sa candidature. Certains membres de FI ne seraient pas opposés à une candidature du PC, pourvu que celle ci reflète les attentes de la population : de préférence un candidat jeune, hors système d'appareil, inséré dans la vie active, signataire de la charte (on y revient !), et non-professionnel de la politique.
Les membres du PC présents réfutent l'idée que l'appareil est systématiquement contraignant, et trouvent que l'existence des partis politiques est l'expression de la démocratie. Il ne veulent donc pas d'un renouvellement obligé qui signerait la liquéfaction des partis dans une nébuleuse forcément changeante et instable. De plus ils ne souhaitent pas que l'appartenance à FI les obligent à une « caporalisation » qui a déjà été combattu à l'intérieur de leur propre formation. En ce qui concerne les candidatures, ils préfèrent quelqu'un qui a de l'expérience et un engagement militant de longue date.


Quelqu'un pose aussi l'appartenance du candidat du PC à un groupe majoritaire à Rosporden piloté par le PS. La situation de Kervenel est particulière, le PC ayant une longue histoire dans cette petite commune qui ne préjuge pas de ce qui peut se passer ailleurs.

D'autre part ces alliances reposent la question d'un désistement, ou pas, au 2è tour, sur lequel avaient achoppé nos discussions en début d'année. Personne dans l'assemblée ne défend un désistement éventuel en faveur de Kerneis qui s'est prononcé en soutien à Valls. C'est un point positif. Cependant, certains estiment que c'est une chose de conclure des alliances ponctuelles, et une autre de se présenter à un électorat qui n'a plus envie de voir se manifester des arrangements, ou qui se méfient des partis, que ce soit justifié ou pas, et quel que soit le militantisme indéniable des personnes dont l'histoire est liée à leurs engagements.


Lors des premières réunions en décembre / janvier, il avait été envisagé de choisir un candidat tous ensemble, pas pour son appartenance, ou non, à tel ou tel mouvement, mais pour son profil qui correspondrait aux attentes du groupe. Aujourd'hui, Il est trop tard pour cela. Le temps presse et les présents devraient pouvoir se déterminer en choisissant parmi ceux qui se sont déjà déclarés.
Les désaccords manifestes exprimés sur des points qui semblent à chacun très importants, et qui blessent parfois dans l'intime conviction, ne doivent pas nous faire l'essentiel perdre de vue. Nous sommes présents pour trouver un accord. Pour gagner sur un projet commun. Pour défendre les services publics. Pour soutenir une population en grande difficulté. Nous voulons un député qui se battra pied à pied contre toutes les propositions de lois qui iraient à l'encontre de notre projet. Nous voulons un groupe qui soutiendra le candidat tout au long du mandat, une force révolutionnaire, solide et suffisante. Il nous faudra une forme d'organisation et une vraie conscience de classe. Pour certains c'est l'image d'un militant de parti engagé, pour d'autres c'est au contraire un citoyen au regard neuf appuyé par une population mobilisée. Dans tous les cas il nous faudrait de toute façon constituer des soutiens bien au delà du PC et des insoumis.


Quels sont les intérêts qui nous rassemblent et nous mettent en action ? L'intérêt d'un parti, si respectable soit-il, ou l'intérêt des populations dont nous devons regagner la confiance? Sans doute cette méfiance n'est-elle pas « juste » pour les militants politiques (PC, NPA ou même socialistes sincères), mais nous ne pouvons pas faire comme si elle n'existait pas. Comment arriver à trouver un consensus qui ne blesse, ni ne lèse personne ?

Agissons pour ne pas avoir honte de notre passivité, ou de notre incapacité à nous entendre.
Faisons preuve d'intelligence politique : proposition d'une candidate suppléante PC aux cotés d'Emmanuel Magnan, avec une équipe de campagne plurielle. La signature de la charte pourrait incomber au seul titulaire ? (à vérifier) D'autre part, il y aurait sans doute la possibilité d'une re-financement si un membre du binôme appartient à une autre formation politique.


La réunion se termine sans qu'une décision formelle ait été prise. Un espoir, si ténu soit-il demeure peut être encore ? Après la réunion, les gens continuent à discuter, boivent
un coup ensemble. On ne sait pas ce qui en sortira. Il était important de se parler. Mais cela ne suffit sans doute pas .


Compte rendu rédigé par D.Dieterlé

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