15 avril - communication(s)
Extrait d'un mail envoyé par l'un des participants au collectif ... et les échanges qui en ont découlé
numéro 1 :-)
.... Je suis content de voir que dans ce collectif, les problématiques des relations de pouvoir et de participation soient discutés dès le début.
Sur la forme, je pense qu'Internet (Internet avec une majuscule...comme Dieu ou l'Etat) n'est pas le bon outil.
Il ne faut d'ailleurs pas d'outil.
La parole est biaisée par la technique. Internet est présenté comme un outil de progrès qui rapproche les gens. Mais dès lors, c'est un outil qui exclu ceux qui n'ont pas Internet (58% en France), n'en sont pas expert ou qui sont illettrés (9% en France).
L'informatique participe à l'atomisation des individus, leur fichage et leur contrôle.
Les individus se désincarnent derrière des adresses mail ou des pseudos.
Au contraire, la parole libère, rassemble et me semble nettement plus subversive.
La convivialité, le rapport direct permet l'élaboration d'une (r)évolution humaine.
Et je crois que par delà les enjeux sur lesquels nous voulons lutter, c'est bien des rapports véritablement humains que nous voulons.
Se voir et communiquer est de plus en plus rare et doit être programmé.
Car les espaces publics (la rue) qui permettent les rencontre fortuites et spontanées sont de plus en plus réduits, voire privatisés.
Informatiser cesrencontres est une fuite en avant vers cette disparition.
Nous passons suffisamment de temps seul devant des écrans (tv + informatique) pour transformer le changement social en changement virtuel.
La révolution est dans la rue, pas devant les écrans
numéro 2
- ce n’est pas l’outil qui fait le travail, c’est celui qui l’utilise. Je pense que cela est aussi vrai pour Internet. Il est à l’image de l’être humain. Si l’on veut contourner les dangers que tu cites (et qui sont réels, je suis d’accord) peut-être qu’il faut que des personnes animées par d’autres objectifs s’en servent encore plus.
- comment sortir de l’imagination humaine pour avoir une autre forme de pensée ? N’utiliser que la forme orale ne me parait pas non plus la solution, mais ça se discute.
Par ailleurs je pense qu’il ne faut pas non plus diaboliser l’Internet. D’une part, il peut être utile et, d’autre part, je pense qu’entretenir une peur face à cet outil participe à le laisser ente les mains d’une partie de la population : si on en a peur on n’y va pas et c’est tant mieux pour ceux qui veulent se le réserver.
Bien que cela ne soit pas chiffré « scientifiquement », il faut sans doute relativiser les chiffres. Ceci étant il faut aussi s’occuper et ne pas exclure celles et ceux qui n’ont pas accès au service.
Pour terminer ce message (mais pas conclure la discussion) je dirais qu’il ne faut se priver de cet outil s’il peut participer à ce que les gens se réunissent « physiquement »
numéro 3
Ce n'est pas seulement une possibilité d'accès à l'informatique qui pose problème, c'est la capacité à utiliser librement l'écrit, à avoir envie de le faire de cette façon, à privilégier la mise en ordre des pensées par une communication indirecte face à un écran, toutes choses qui dépassent de beaucoup , et les aptitudes techniques à la maitrise de l'outil, et la volonté d'entrer en débat comme cela.