30 avril - pour fêter mai 68
En attendant de nouvelles infos, nombreuses en ces temps de traversées de turbulences diverses, voici une proposition de visite pour fêter MAI 68
reçu par mail - la version et la signature du texte publié ce jour est la dernière que l'auteur donne le droit d'utiliser pour diffuser cette info . Merci de bien vouloir en prendre note
EXPOSITION : 100 photos originales de MAI 68
DU 29 avril au 28 MAI 2008.
MAIRIE DE MELGVEN
D’où viennent ces photos ?
En 1968, Claude était étudiant à Paris. Il y participait à un collectif informel de photographes amateurs.
Pendant les évènements, c’est en tant que grévistes que ses collègues photographes et lui ont réalisé des photos, dont ils n’ont pas fait grand chose ensuite : alors que Claude reprenait une vie normale, trouvait du travail, abandonnait la photo, une centaine des clichés du collectifs patientaient dans son grenier…
En 2006, un grand nettoyage de printemps dans son logement de Rennes, emmène Claude à retrouver ces photos. Il a d’abord souhaité les jeter, elles n’avaient plus d’intérêt à ses yeux.
Et puis il a hésité.
A ce moment, étudiante du mouvement social contre le nouveau contrat de travail CPE et la précarité en général, je prenais part à une initiative proposée par l’assemblé générale des étudiants de l’université de ma ville. Il s’agissait d’occuper l’espace public d’une façon différente qu’en manifestation, en prenant le temps de rencontrer les passants, en mettant en place des activités de réflexion et d’actions autours du contexte social actuel. Des lycéens, étudiants, salariés, chômeurs, immigrés, artistes y ont participé.
Alors que j’y fabriquais des toilettes sèches, un homme d’une soixantaine d’années s’approcha, un peu désorienté : à qui s’adresser quand il n’y a pas de chef ? Par hasard, ce fut moi.
Il me fit part de son histoire et de son embarras autours des photos. Il voulait les transmettre mais ne plus en entendre parler. Après les avoir regardées et commentées ensemble, il me les confia et je le quittai en lui promettant d’en faire bon usage.
Pour moi aussi, après ce mouvement social, la course du quotidien avait repris le dessus. Les photos ont failli avoir le même destin que chez Claude : rangées dans un placard, montrées à l’occasion à des amis.
Mais depuis un an, elles reprennent vie. Plusieurs personnes les ont utilisées. Elles sont maintenant dans un film amateur (sur la beauté du genre humain), et sont exposées en mai 2008 à la mairie de Melgven.
Où vont elles ?
Ces photos ne sont donc désormais à personne et à tout le monde… ou plutôt elles n’appartiennent qu’à elles mêmes.
N’importe qui peut donc les copier, les utiliser (en me demandant de les prêter) à condition de respecter leur propriétaire : c’est à dire de ne pas en faire d’argent, ni de trahir leur essence militante.
L’humble gardienne des clichés