13 mai- santé
"Ainsi, il paraît que l'on doit désormais bannir du vocabulaire toute référence à la « carte hospitalière » (de très mauvaise réputation depuis le début des années 2000, car elle a servi de fer de lance aux fermetures de petits hôpitaux). M. Nicolas Sarkozy, qui a rendu publics, le 17 avril, les grands axes de la « réforme », préfère parler de « nouveau paysage hospitalier » lequel comptera 200 hôpitaux de moins d'ici 2010. Même souci de forme chez M. Claude Evin, ancien ministre socialiste de la santé et fervent partisan de ce nouveau tour de vis dans lequel il ne voit que « mutations en douceur » - expression plus appropriée, assure-t-il, que «fermetures». Maternités locales et hôpitaux de proximité disparaîtront donc... mais sans brutalité. D'ores et déjà, on voit se profiler des « déserts médicaux » (il faut parfois faire 80 ou 100 km pour accoucher, par exemple), tandis que les grands centres hospitaliers aux plateaux techniques de pointe sont encombrés pour des soins banals.
Le projet présidentiel confirme une réorganisation en réseau, dont le principe aurait pu être intéressant s'il n'offrait un partage démesurément favorable aux cliniques privées (qui prendront plus en charge la chirurgie et la médecine programmées - plus rentables -, et laisseront au secteur public les pathologies lourdes - plus coûteuses). Il prévoit également de donner tout pouvoir à un directeur unique (exit les médecins et les élus). Bien gérer avant de bien soigner. Or, les vrais problèmes de l'hôpital public - un manque de médecins (avec le numerus clausus, on est passé à 2 500 formés par an contre 8 500 il y a vingt ans), une pénurie d'infirmières, l'organisation des urgences -sont renvoyés à des échéances indéterminées.... "