8 juin - conseil municipal

Jeudi soir c'était le premier "vrai" conseil depuis les élections.

Plutôt qu'un compte rendu exhaustif que chacun a pu lire dans les journeaux , voici quelques remarques et impressions des nouveaux élus.

Ordre du jour

Un ordre du jour hyper chargé, et un conseil qui dure jusqu'à 2h du matin.
Nous avons apporté nos thermos de café ! ... tout en faisant remarquer dès le départ que cet ODJ démentiel, avec un prochain conseil prévu seulement fin septembre / début octobre augure mal de cette volonté de transparence et de démocratie qui semblait pourtant affichée comme priorité de la nouvelle équipe.
Erreur de jeunesse ? ou façon détournée de laisser les problèmes au travail exclusif des commissions sans permettre de vrais débats publics ?
L'avenir nous le dira .. peut être !

Minorité

Dès le premier conseil municipal, nous avions affirmé notre volonté de nous positionner, non comme "opposition" , mais comme minorité. Faut il faire le forcing en luttant pied à pied sur chaque sujet, ou garder son énergie à des actions de terrain qui nous mobilisent par ailleurs ?
Le travail de conseiller municipal, même sans aucune responsabilité d'adjoint ou de délégation, quand on veut le faire correctement ( études de dossiers,  multiples réunions etc.) prend un temps considérable.
Où se situe alors la capacité d'une minorité à jouer un rôle véritable, autre que celui d 'une figuration passive, ou d'une contestation systématique ?
Dans les commissions, où les sujets sont étudiés avant de passer en conseil, il n'est pas inutile d'avoir à poser ses marques et affirmer ses points de vue. L'opinion des membres d'une même équipe n'est pas figée à ce point qu'on ne puisse parfois entrer dans des failles ou proposer des solutions qui n'avaient pas été envisagées.
D'autre part nous devons avoir présent à l'esprit que, tout en défendant fermement nos positions sur certains points, c'est l'intérêt de la population qui doit primer et que parfois il peut être utile de coopérer sur certains sujets, chaque fois que cela sera possible sans se renier soi-même.

Ecoles privées

Voici un sujet sensible sur lequel, contrairement à ce qui est dit précédemment , aucun accord n'est possible.
La nouvelle majorité a décidé et voté l'attribution de subventions (autorisées par la loi, mais non obligatoires) aux écoles maternelles privées de Concarneau. Nous avons fait valoir divers arguments, sans résultat comme c'était pérvisible, mais avec la certitude d'avoir toutes les bonnes raisons de soutenir le point de vue que nous avons défendu.
Au moment où l'Etat se désengage manifestement de son role de soutien à l'école des 2 ans, donner à l'école privée, confessionnelle de surcroit, la possibilité d'entrer en concurrence dans ce domaine, puisque l'école catholique se dit prête à accepter les petits de moins de 2 ans, est un acte fort et une volonté délibérée de favoriser le secteur privé dans un domaine où il n'a rien à faire.
L'argument avancé par le maire A. Fidelin sur le prétendu "modernisme" d'une telle mesure , face à une vision qui serait rétrograde de la laïcité, nous a paru être quasiment insultant , face à ceux qui défendent les valeurs qui sont encore et jusqu'à nouvel ordre, celles de notre commune République, divergence d'opinion ou pas.

Budget

Etre attentif en ce domaine quand on n'en est pas spécialiste demande  une sérieuse concentration et une sorte de décodage de signification qui n'apparait pas forcément évident. Cependant , il est nécessaire de ne pas laisser ce travail aux experts et de s'atteler à faire émerger le sens général de ce qu'il nous est demandé de voter, ou non.
Car on se demande , là aussi, à quels moments on peut être d'accord, et à quels autres on doit absolument faire valoir son point de vues et ses engagements.
Nous nous sommes abstenus sur l'ensemble du budget de l'équipe précédente. Mais nous avons voté contre les budgets séparés du bac du passage, au nom de la gratuité de ce mode de transport qui était inscrit dans notre projet municipal, et contre le budget du centre des Arts , car la démarche culturelle de l'ancienne équipe ne nous satisfaisait pas.
Nous avons noté au passage, et fait remarquer, que les avertissements catastrophistes d'A. Fidelin, sur l'état des finances municipales ne nous sont pas apparus comme si évidents. Nous pouvons craindre seulement qu'ils soient prétexte pour l'avenir à des coupes sombres dans certains budgets et à des refus d'honorer les promesses électorales.
Par contre, la subvention aux écoles privées coûtera 38 000 € et l'audit fiancier 20 000€ , et nous ne parlons pas ici de l'impact financier de la course AG2R , que nous avons déjà dénoncé . A ce sujet , nous avons refusé de voter, et pointé du doigt la proposition scandaleuse ( votée en majorité) de payer au patron de GFA, entreprise prospère s'il en est, le coût de son voyage à St Bath pour l'arrivée de la course, au motif qu'il était présent pour promouvoir le savoir faire de l'industrie nautique concarnoise...  auprès des milliardaires des Antilles ?

En conclusion

Enfin, pour mémoire , et en prévisions des coupes budgétaires que nous pourrions craindre, le rapport du compte administratif précise que la ville de Concarneau, comparée aux autres villes de même importance, supporte une charge de personnel inférieure de 5% à la moyenne de ces villes ( 50,7% pour Concarneau, contre 55,6% des dépense réelles de fonctionnement pour les autres villes) .
Pour le moment si nous n'avons pas grand chose à dire sur la forme et la démocratie , plutôt positive, telle qu'elle s'est révélée dans la nouvelle municipalité, nous avons tout lieu de penser qu'une politique de droite est bel et bien lancée , avec tout ce que cela risque d'impliquer en terme de privatisation , d'économies sur des postes qui nous paraissent essentiels, de dépenses de prestige et d'images, de transformation effective de notre ville en station balnéaire, commerçante, résidentielle haut de gamme.