22 octobre - rencontre d'élus

Publié le par ababordtoute

Les deux élus d’ « à bâbord toute » ont participé ce mercredi 21 octobre à une rencontre d’élus d’opposition à l’initiative du groupe PS/Verts de Concarneau.

Nous n’avions aucune raison de refuser ce rendez-vous : il semble que certaines aigreurs se soient un peu tassées, et d’autre part, il est un fait que sur certains points, logiquement, nous votons ensemble au Conseil Municipal, ou adoptons des points de vue commun dans les commissions. Une situation normale donc, et de notre point de vue satisfaisante, qui nous permet de garder notre indépendance, tout en reconnaissant les points d’accord lorsqu’ils se présentent.
Nous étions également curieux de savoir quelles pouvaient être les raisons qui motivaient cette demande de rencontre.

Du point de vue des camarades socialistes, les arguments avancés ont été tout d’abord ceux d’une plus grande cohésion au sein  de l’opposition, puis d’une meilleure efficacité face à la droite. Il a été aussi question d’un échange d’informations sur certains sujets qui permettrait une meilleure connaissance des dossiers. Et aussi d’un partage de réflexion sur des sujets sensibles qui pourrait amener des positions communes en  terme de proposition. Au bout d’un certain temps, il a également été question de visée électorale pour la prochaine échéance (qui ne l’oublions pas a lieu en 2014).

Nous avons attentivement écouté tout ce qui s’est dit, pour en arriver à la conclusion, que s’il était possible d’établir un dialogue sur la politique municipale et d’échanger des informations, dans la situation actuelle, le niveau de collaboration avec le groupe PS/ Verts nous paraissait suffisant.


Nos adhérents et nos lecteurs ont peut être des choses intéressantes à rajouter sur ce sujet.
Permettons-nous de donner ici - avec plus d’impertinence que de pertinence ? à vous d’en juger, - sept bonnes raisons qui justifient notre positionnement actuel, tout en remettant aux adhérents  le loisir de s’exprimer plus amplement sur ce thème



COHÉSION ? Comment imaginer, sans artifice, qu’une opposition soit tout à coup en « cohésion » lors même que les protagonistes n’ont pas su s’entendre sur des positions communes de programme et d’actions ? Faut-il absolument, pour qu’existe un vrai débat démocratique, qu’il ait UNE majorité et UNE opposition ? Voudrait-on nous faire croire que le bipartisme est la seule panacée, quand nous pensons, nous,  que l’expression de la diversité est un facteur  de liberté et d’émancipation ? Dès le départ, nous avions d’ailleurs demandé à être considérés, non exclusivement comme « opposition », mais comme minorité.

EFFICACITE ? Face à une politique de droite que nous rejetons, est-il plus efficace de parler d’une seule voix, ou d’attaquer avec des angles différents ? Notre action peut être déstabilisante lorsqu’elle se positionne sur des interventions politiques que nous portons à des niveaux divers. Il se trouve également que le travail des commissions municipales est souvent l’occasion de réaffirmer des idées, de contrer une droite bien souvent ignorante de ce qu’elle décide, d’être dans un échange rapproché qui fait apparaître les divergences du groupe majoritaire et permet parfois d’enfoncer des coins dans la souche municipale ! Et puis l’efficacité du combat politique est-il l’apanage des seuls élus ? ne doit-il pas tout d’abord relayer les combats de la population pour la sauvegarde de ses intérêts ?


CERCLE RESTREINT : ce qui précède nous amène à penser que de telles « tractations » ne peuvent se limiter à des échanges entre élus. Il serait profondément contre nature et de plus, contre productif, et de décider entre nous de stratégies politiques même si elles se limitent au Conseil municipal. Ce n’est pas en tout cas notre façon d’envisager la démocratie. Nous sommes des représentants d’un groupe et d’un électorat, mais aussi, représentants de valeurs et de positionnements qui nous interdisent de décider seuls. Et ne parlons pas de ces milliers d’abstentionnistes qui ne croient plus à des discours trompeurs qui ne les mettraient pas au centre du débat.


DIFFERENCE ET DIVERGENCE : Sur un certains nombre de points, et quoique nous nous revendiquions également « de gauche » nos analyses politiques restent éloignées : en terme d’urbanisme, de développement économique, d’image de la ville, de priorités sociales et culturelles, de méthodes de gouvernance. Sans parler de ce qui émerge au niveau national, voire international (prises de position sur l’Europe, la « crise » du capitalisme, la défense des secteurs publics, les alternatives écologiques, etc.etc.). Il peut être intéressant d’avoir des échange sur ces divergences, et nous ne sommes pas bornées au point de nous accrocher maladivement à des certitudes, néanmoins dans la phase actuelle où nous nous trouvons, la priorité n’est pas de construire un «programme commun», mais de soutenir et relayer toutes les initiatives populaires qui vont dans le sens d’une volonté issue de la base, en faisant le constat d’échec des politiques antérieures pour changer véritablement de logique.


ELECTIONS : Selon ce qu’ils nous ont dit, les socialistes ne désireraient pas apprendre de la bouche de camarades « de gauche » des critiques qui n’auraient pas été exprimées suffisamment tôt. En ce qui concerne ces divergences évoquées plus haut, nul doute que chacun les a bien à l’esprit. S’il faut imaginer une «reconstruction» de la gauche concarnoise, elle ne pourrait être, là encore, que le fait d’une volonté de la base, qui serait également le mieux à même de dire sous quelles conditions elle aimerait voir se réaliser un tel projet. Pour le moment ce sujet n’a été évoqué ni par le groupe « bâbord » ni, semble-t-il, par ce que nous entendons ça et là dans notre électorat.

Qui peut dire ce qui va se passer à Concarneau, et ailleurs, d’ici 2014 ? C’est loin, non ?


ENJEUX POLITIQUES : l’obsession de battre la droite est-elle seulement le désir de reconquête du pouvoir, ou débouche-t-elle sur la ré-interrogation des enjeux de société, même s’il ne s’agit pour nous que d’une petite ville de 20000 habitants ? Ne faut-il pas définir d’abord les valeurs sur lesquelles nous fondons notre action ? Les difficultés de la gauche ne viennent-elles pas aujourd’hui d’une absence de pensée politique et d’idées novatrices dans une société qui part en vrille ? Et probablement aussi d’une défaillance dans l’écoute des attentes des citoyens ?  Qu’aurions-nous à proposer pour cette ville ? Pour ses habitants, pour ce pays, que croyons nous possible et utile à l’ensemble ? Quelle est l’espérance des gens qui vivent ici ? Comment formuler les bonnes réponses, c'est-à-dire les bonnes questions ? Aucune « cohésion » d’aucune sorte ne serait crédible par une population, plus affûtée que les politiques ne se l’imaginent, qui n’aurait pas la clé du SENS des actions et des projets engagés.


CONTESTATION : Notre action d’élus ne peut en aucun cas se limiter à une contestation systématique de ce qui est proposé par une majorité. Certes, l’opposition doit jouer son rôle d’avertisseur et porter la voix de ceux qui leur confie cette représentation, mais c’est sur le terrain des actions collectives des citoyens que notre visibilité est la plus grande et la plus efficace (hôpital, poste, associations, culture, social etc..). D’autre part, il est parfois décevant de noter que les velléités de contestation s’effacent tout à coup au profit de la cohésion partisane, comme on peut le constater dans les instances communautaires, où la représentante d’ « à bâbord toute ! » se sent parfois bien isolée dans ses questionnements légitimes sur des décisions contestables, rarement relayées par les élus «de gauche».

En conclusion,
si ce moment d'échanges a eu l'avantage d'exister pour ne rien figer , il n'est donc pas apparu qu'au stade actuel, ce soit un tremplin pour d'autres postures que celles sur lesquelles nous nous activons .


Une question plus impertinente encore pour finir, revendiquée par sa signataire .

LE BUT ULTIME DE L’ACTION POLITIQUE EST-IL LA CONQUÊTE DU POUVOIR ?

Que pensent de la politique telle qu’elle est pratiquée ici les gens précarisés, anesthésiés par les difficultés de la vie ou au contraire ceux qui sont révoltés de la confiscation des pouvoirs dont ils se sentent dépossédés ?  Que ressentent de leur vie les abstentionnistes et les aquabonistes qui savent que tout se décident sans eux ?
Car ces gens vivent, agissent dans leur milieu, payent leurs impôts, sont insérés ici et là dans le tissu social, voire même en sont des acteurs efficients à ce niveau de proximité (syndicats, associations, collectifs de citoyens etc...)
Une voix de gauche se revendique d’être tout d’abord attentive à cette pratique sociale, à cette population dans son ensemble, à son mieux être, à ses possibilités d’expression, mais aussi à l’éducation citoyenne qui permet ce « vivre ensemble ».
Pourtant la majorité des ces personnes qui n’arriveront jamais à aucune forme de pouvoir institué. Est-ce à dire pourtant qu’elles n’ont pas « voix au chapitre » ? Est ce à dire qu’une droite autoritaire et obsédée comptable peut empêcher ces énergies citoyennes de trouver elles-mêmes les lieux et les formes de leur propre expression?

Dimanche dernier, des centaines de concarnois se retrouvaient pour faire la fête avec « RUE LIBRE - GLAV A RA ». La rue leur appartenait, nous appartenait, le pouvoir de faire et d’être là, d’espérer et de changer les regards.
Le POUVOIR d’être le peuple.
Et cela, qu’elle que puisse être la couleur politique de la mairie en place !

dominique dieterlé

 

A ce propos si vous voulez voir des images de cette fête cliquez sur "telegramme-arts de la rue"

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A
<br /> Les associations artistiques et la "France d'en bas", ce n'est pas la même chose. Le but d'un parti politique est bien la conquête du pouvoir. Pour le reste et à l'avenir, pour être sûr de venir en<br /> aide aux pauvres gens, évitez de jouer cavalier seul...<br /> <br /> <br />
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