6 octobre - laïcité

Publié le par ababordtoute

Article paru dans "le télégramme" du 5 octobre à propos de la conférence de PENA-RUIZ

Laïcité. La conférence de Pena-Ruiz bien suivie

Professeur agrégé en Khâgne au lycée Fénelon, le philosophe Henri Pena-Ruiz a attiré les foules, vendredi, au Sterenn,à Trégunc. Son intervention sur la laïcité fut saluée par 400 personnes venues, pour certaines, de très loin.

«La laïcité est loin d'être une vieille lune », précisera en préambule Henri Pena-Ruiz. Pour preuve, une salle du Sterenn pleine comme un œuf et les organisateurs des amicales laïques de Concarneau-Trégunc obligés de refouler des dizaines de personnes. Même vieille de plus de cent ans, elle intéresse encore les Français. Pendant deux heures, le philosophe n'a eu de cesse de rappeler « les trois piliers de la laïcité : liberté de conscience, égalité de traitement et universalité de la puissance publique. Les citoyens ne se définissent pas parce qu'ils croient ou ne croient pas, mais par leur capacité à adopter des gles communes, définies pour le bien de tous. Les citoyens sont faits du même sang ».

Ni dominé, ni dominant

Pour le coup, la laïcité n'est pas une machine de guerre contre les religions. « Mais la croyance-religieuse n'engage que le croyant », estime l'humaniste. L'athéisme, l'agnosticisme et la croyance religieuse ne se situent pas dans un système hiérarchique. « II ne faut pas que le dominé d'hier devienne le dominant d'aujourd'hui », insiste le conférencier. Mais pourquoi, chez Henri Pena-Ruiz, cet acharnement à défendre la laïcité ? Parce que tout ce qui oppose lés hommes entre eux, le blesse au plus haut point. La Révolution française a permis l'abolition des privilèges et l'adoption de la Déclaration des Droits de l'Homme. « Ce qui nous unit, préexiste à ce qui nous distingue », soutient-il.

« Se passer de maître »

« Qu'avons-nous fait du siècle des Lumières », s'inquiète malgré tout le philosophe. « Le retour au fanatisme religieux et aux particularités exclusives est particulièrement inquiétant. Nous vivons une époque qui vacille, qui s'interroge sur son avenir ». La faute « à un capitalisme débridé, à l'essor d'une mondialisation triomphante dont se nourrit le fanatisme identitaire. En adoptant le chacun pour soi, le donnant-don-nant, on réactive le communauta-risme ». « Voulons-nous vraiment une république sans justice sociale, avec de l'aumône privée et la religion en compensation ?», s'alarme Henri Pena-Ruiz.

D'où « la nécessité absolue de défendre l'école publique, un lieu où l'on apprend ce que l'on ignore pour, un jour, se passer de maître », affirme l'humaniste qui terminera son incroyable allocution par un poème émouvant de Louis Aragon.

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M
Oui Rémi, il y a un peu de ça... C'était bien-sûr dit dans l'idéal laïque du conférencier. On a tous connu des professeurs "castrateurs". Par contre, j'en ai eu d'excellents aussi, sans qui je n'aurais pas appris quelques règles de vie en commun et la loi des "hommes" surtout avec l'esprit critique qui me sert justement à les contrer quand elles me paraissent dévoyées ou fausses ou mauvaises... Et il faut parfois passer par l'obéissance pour pouvoir savourer la désobéissance... Et en user au bon moment.
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R
L'école comme lieu d'émancipation ??? Je me souviens surtout y avoir appris à coup de punitions l'obéissance, le conformisme et le labeur.<br /> Les niveaux hiérarchiques dans les entreprises ou les institutions sont liés au niveau d'études.<br /> Plus on va à l'école, plus on peut être dominant.<br /> Alors, se passer de maître pour en devenir un ?<br /> <br /> Ni dieu, ni maître, ni valet
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