30 octobre - crise du capitalisme

Publié le par ababordtoute

Voici une tribune libre qui nous est parvenue par mail dont l'un des auteurs est JP Guyon, membre de notre collectif, et qui ouvre quelques solutions à imaginer pour sortir de la "crise"

La crise financière est celle du capitalisme mondialisé.

Il est beaucoup question du manque de règles et d'encadrement des marchés financiers pour situer l'origine de la crise financière actuelle qui viendrait désormais contaminer la sphère productive en provoquant une récession économique. Le mauvais capitalisme aurait contaminé le bon capitalisme avec ses produits financiers toxiques. De cette thèse, M. Sarkozy et ses acolytes de droite, tire la conclusion qu'il faudrait refonder le capitalisme sur des bases assainies en encadrant et contrôlant plus sévèrement les mouvements de capitaux boursiers et spéculatifs. Et pour parer au plus pressé, il a été injecté des milliards d'euros qui hier faisaient défaut pour l'emploi, le pouvoir d'achat ou les services publics...
Disons-le d'emblée, cette explication est courte et ne vise qu'à dédouaner l'écrasante responsabilité de tous les thuriféraires du système capitaliste qui par leur politique néolibérale ont conduit à cette situation exceptionnellement grave.
Au fondement de la crise il y a le choix politique de ne pas redistribuer vers les salariés et les populations la part de richesse nécessaire à la satisfaction de leurs besoins, afin que les profits continuent de s'accumuler et viennent grossir les fortunes de quelques privilégiés.

Quelques éléments d'explication.

Les désormais trop fameux « subprimes », cette forme de crédit gagé sur l'hypothèque de la maison, née aux Etats-Unis, ont été institués pour permettre aux membres des couches populaires d'accéder à la consommation de biens immobiliers, sans qu'il soit nécessaire de passer par des augmentations de salaires ou des redistributions de la richesse produite vers les classes sociales les plus défavorisées.
En effet, ce fut un choix de faire vivre à crédit les américains (grâce à la suprématie du dollar) qui a été soutenu par les autorités monétaires et économiques de ce pays -et que M. Sarkozy proposait d'instaurer en France dans son programme.
Ce crédit permettait de faire tourner une série d'activités économiques et de leur assurer de nouveaux des débouchés. Ce crédit rapportait de l'argent, par le biais des intérêts, à ceux qui l'octroyaient et à ceux qui spéculaient après en avoir fait un titre négociable en bourse. Ce crédit venait se substituer à la croissance des revenus qui aurait été nécessaire pour satisfaire les besoins en logement de populations qui n'en avaient pas les moyens autrement. Ce crédit permettait d'affecter une plus grande part de la richesse crée à la rémunération du capital. C'était la panacée dans un monde capitaliste idyllique. Car le capital n'a jamais prospéré que sur le dos du travail .
Mais c'est aussi la contradiction principale du capitalisme qui est réapparue là dans sa plus brutale nudité : à force de d'exploiter le travail -convenons-en par des moyens sophistiqués- le capital, tant il s'est accumulé, ne parvient plus à se rémunérer à hauteur de ses exigences de profits. C'est ce que nous vivons actuellement. Même à crédit, les gens ne peuvent plus payer. Tout le système financier aujourd'hui mondialisé en est affecté. Il ne s'agit donc pas de refonder le capitalisme mais bien de changer de système économique pour sortir définitivement de cette préhistoire de l'humanité.

Quelques pistes immédiates pour sortir de la crise et commencer à changer de politique économique.


Le crédit est un mécanisme de prêt et de création monétaire qui se réalise à partir des dépôts bancaires -auxquels nous contribuons tous- afin d'anticiper sur une future création de richesse. C'est un bien commun et non un capital qu'il faut rentabiliser au maximum par tous les moyens. Il ne doit pas dépendre de la bourse et des boursicoteurs. Il doit appartenir aux citoyens.
C'est pourquoi les communistes préconisent la création d'un pôle financier public sur lequel la puissance publique et les élus du peuple doit avoir la maîtrise. Ce pôle financier public doit accorder des crédits sélectifs aux entreprises en fonction de la qualité en emplois, en qualification, en formation de leurs investissements, afin d'avoir une croissance saine et durable qui respecte les Hommes et leur environnement. Ces crédits auront des taux d'intérêts d'autant plus faible que l'investissement projeté sera riche en emploi. L'utilisation de ces crédits doit être contrôlée dans les entreprises par les salariés et leurs organisations syndicales grâce à de nouveaux droits autogestionnaires. Ils doivent être prioritairement dirigés vers la réponse aux besoins des populations.

Sans attendre un changement de régime ou de gouvernement, des fonds publics régionaux peuvent être mis en place pour favoriser l'investissement des entreprises implantées dans nos régions. Sous contrôle des Conseils régionaux, ils accorderaient des prêts bonifiés pour relancer et créer des activités participant d'un développement durable utile aux territoires et aux populations.

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