4 novembre - réflexions sur la dette

Publié le par ababordtoute

C'est le sujet d'actualité à Concarneau ! on dirait presque que la campagne électorale reprend de plus belle après la trêve estivale ! Nous craignons pour notre part que cette agitation médiatique soit un moyen opportun pour la nouvelle municipalité d'engager des "réformes" impopulaires qu'ils n'auraient pas osé mettre en oeuvre autrement .
Mais, comme le disait un participant de la réunion  d'hier soir "on ne va pas s'étonner que la droite fasse une politique de droite"  - l'objet de notre réflexion étant de savoir comment la combattre efficacement - "par contre" continuait-il " on se demande encore comment une municipalité dite de gauche a pu faire une politique de droite durant tant d'années sans état d'âme ".
Ces propos n'engagent que leur auteur, néanmoins ils sont apparus assez récurrents au cours de nos débats , bien que la vérité nous oblige à dire que des voix se sont élevées ici et là pour défendre certaines réalisations de l'ancienne équipe.
On en conclura ce qu'on voudra , sauf que nous essayons de ne pas nous positionner directement "pour ou contre" telle ou telle action, mais plutôt , comme nous le répétons à l'envi depuis presque un an , sur "une autre logique".

Voilà, comme disait Christian Colimard,  le décor planté.
A partir de là, chacun des présents a pu prendre la parole et exprimer ses ressentis sur la situation actuelle

TOUR D'HORIZON et INTERROGATIONS:

• Sortir de la seule logique administrative et comptable en s'interrogeant sur "qui?" et "quoi?" tire avantage de l'agitation actuelle autour de cette question,  au profit de qui et de quoi vont s'engager les actions en faveur du "désendettement" et au détriment de quoi et aux frais de qui seront faites les économies envisagées ? Comment pouvons nous, de la place où nous sommes, contrer ces postures et continuer à défendre les intérêts prioritaires?

• La même logique et les mêmes origines président à l'action de la droite locale , comme de la droite nationale : spéculation, enrichissement des nantis , mise à l'écart et précarité pour les plus faibles. Ce sont aussi des choix au niveau national qui plombent les réalités locales : par le désengagement notoire de l'état envers les collectivités  , par la réduction territoriale de tous les services publics etc. A Concarneau le devenir du Port a été longtemps entre les mains de l'Etat qui n'a rien fait pour le soutenir et effectuer les travaux nécessaires ( désenvasement par exemple) , aujourd'hui le Conseil Général, responsable institutionnel, s'en remet à la CCI ( privé ) ou à la bonne volonté de la commune sur qui devrait peser cette nouvelle dépense.

• le doigt pointé actuellement sur le déficit du restaurant municipal nous fait craindre un désengagement de la ville sur l'application des quotients familiaux : notons cependant que la multiplication des quotients pour les faibles revenus est un indicateur du niveau des salaires à Concarneau. Si la mairie augmente la part des familles , certains enfants ne mangeront plus à la cantine, autant dire qu'ils ne mangeront plus grand chose le midi. Quant aux travaux entrepris sur le secteur scolaire d'une façon générale, ils étaient plus que nécessaires, il est seulement regrettable que cela n'ait pas été étalé dans le temps et qu'on ait attendu la fin du dernier mandat pour entreprendre des travaux dont l'urgence était manifeste depuis des années

• Des inquiétudes se manifestent également au sujet du service des eaux, actuellement en régie municipale. La logique libérale est de privatiser pour recueillir de l'argent à court terme et diminuer les dépenses de personnel. Mais au final, il est évident que le service rendu par une entreprise privée qui doit dégager des bénéfices ne peut que finir par coûter infiniment plus cher à la collectivité qui passe le marché.

• Un syndicaliste CGT de l'EDF présent dans la réunion rebondit sur ce sujet de la privatisation des services publics dont le bilan à moyen et long terme finit toujours par des "catastrophes" plausibles : pertes d'emploi sur les territoires, perte de taxes professionnelle au niveau des services implantés sur les communes lorsque ceux ci disparaissent, problème récurrent d'entretien des équipements qui finit par incomber aux collectivités ( à quel prix et avec quelles compétences?), facturation des déplacements et dépannages, déficit de service pour les usagers .
Vous avez dit "économie" ????

• Nous nous interrogeons aussi sur la part que prendront les économies en matière de personnel, ceci étant lié à la réflexion qui précède. Nous avons entendu dire que les nombreux CDD seront réduits à Concarneau, ce qui n'est pas une mauvaise chose en soi, le nombre de contrats précaires représentait 1/5 du personnel antérieurement, mais manifestement ils ne seront pas remplacés, idem pour un départ à la retraite sur deux, en revanche on demandera au personnel un maximum de "polyvalence" pour pouvoir être trimballé d'un service  à l'autre au hasard des remplacements nécessaires . Qu'en découlera-t-il pour le service au public , comment le personnel pourra-t-il répondre à ses demandes ? et quelle qualité au travail pour le personnel qui devra constamment s'adapter à de nouveaux profils de poste

• Les budgets annexes ont été particulièrement pointés par l'audit, dont on ne peut pas dire qu'il donne des chiffres erronés, mais que la présentation orchestrée par la mairie les manipulent, en ne présentant notamment que certains éléments au public. A propos des budgets annexes, il a été noté qu'ils ne représentent ( budgets annexes + subventions) que 10% du budget global. Qu'on nous montre donc aussi les chiffres de la voirie ou de n'importe quel autre secteur d'activité et, bien évidemment, ils seront tous déficitaires, les recettes étant globalisées et les services publics municipaux n'étant pas là pour engranger des bénéfices. Il est donc aisé de se focaliser sur ces fameux budgets annexes qui sont censés générer des recettes , sans pour autant atteindre à l'équilibre , bien évidemment , au vu du service rendu, et sur les subventions, aux associations notamment, qui impliquent des sommes "non contrôlées" directement par l'action municipale.

• L'audit ne parle pas des rentrées potentielles et joue le catastrophisme pour mieux nous habituer à une austérité prévisible. Les constructions nouvelles et implantations commerciales nombreuses à Concarneau devraient pourtant dégager de nouvelles marges de manoeuvre. Le tout est de savoir à quoi elles seront employées.

•  De la même façon, quand on examine le bilan des mandats antérieurs, on en peut certes pas dire que rien n'a été fait , mais nous nous interrogeons sur la pertinence de certaines réalisations engagées "pour le bien des concarnois", et sur l'opportunité de rattraper un vrai retard en matière de réalisations sociales sur les deux dernières années, tout en lançant des travaux pharaoniquesau centre ville.  Qu'en pensent les concernés ? Le coût du stade de foot n'a pas été du goût de tout le monde, d'autre part l'aménagement du centre et la nouvelle physionomie donnée à la ville de Concarneau, inanimée, vieillissante, prestigieuse et touristique ne correspond en rien à l'image populaire , active et portuaire que les concarnois ont de leur cité. Certes il y a des éléments de conjoncture que les villes ne peuvent pas maîtriser entièrement mais la volonté de la nouvelle équipe, qui "met ses chaussons" dans celle de l'ancienne ne laisse planer aucun doute sur la volonté de continuer dans cet esprit.

QUE FAIRE DANS LE CONTEXTE ACTUEL ?

- Pérenniser les services publics
- Proposer une offre culturelle rajeunie
- Dynamiser les petites entreprises (on n'entend plus parler de la pépinière d'entreprises promise par la droite)
- Soutenir les secteurs d'activité primaire (pêche , agriculture) et afférents
- Réactiver le secteur du logement accessible à tous
- Réemployer les sommes affectées aux dépenses de prestige ( immobilier , Ag2R etc) à des secteurs créateurs d'emplois notamment par le maintien et le développement des services municipaux
- Au lieu d'un audit financier lancer un état des lieux de l'état du patrimoine municipal en trouvant des économies sur les secteurs gourmands en énergie ( éclairage public, chauffage, déplacement etc ..), et en affectant des utilisations réelles et concertées à ces bâtiments. (Personne ne dit qu'il faut forcément tout garder, mais pour en faire quoi ?)
- Rappeler à l'Etat ses engagements et faire pression , avec la population si nécessaire , pour maintenir l'aide publique aux collectivités et services territoriaux

et vous , qu'en pensez vous ?

CONCLUSION

Peu de monde à dire vrai à cette réunion, sans doute les gens étaient -ils plus intéressés dans un premier temps d'avoir les chiffres en direct que de mener un vrai débat sur le sujet. La faute à la délégation de pouvoir qui reste la panacée de la politique , même au niveau locale? un encouragement néanmoins dans le constat que beaucoup de gens s'intéressent toujours à la "chose publique".

En ce qui nous concerne , nous réfléchirons au niveau du collectif avant le prochain conseil qui mettra au vote le budget primitif de la ville 

Publié dans Vie de l'association

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