30 décembre - voeux de gauche ( suite)
Nous avons eu parfois le sentiment, justifié ou pas, au cours des derniers mois qui ont vu notre élection au conseil municipal de Concarneau, que nous étions considérés par beaucoup comme des gens ni sérieux, ni par conséquent très dangereux, des doux rêveurs, des utopistes qui, pour paraphraser un mot célèbre, sautent comme des cabris en criant "la gauche, la gauche " , et comme si parfois, faites excuse, il y en avait , des gens bien plus sérieux que nous qui le savaient, eux, ce qu'est la gauche, ou qui le savaient, eux, ce qu'est la politique !
Qu'on nous prenne, nous personnellement, au sérieux ou pas , après tout ... nous avons de l'humour et le dos large... mais si nous en parlions un peu, de la politique en général et de la gauche en particulier...
Seraient-ce des mots galvaudés qui n'inspirent plus confiance ? mais à qui la faute ?
Représentent-ils des illusions perdues dans les grands placards de l'histoire? on a volé la clef mais qui, qui, qui, qui va la retrouver , ohé ohé ?
Si le peuple n'y croit plus, si la rue n'en rêve plus, si les intellos n'y pensent plus, si les opprimés n'en veulent plus? alors oui, il y a probablement de quoi s'inquiéter, et l'illusion perdue se muera bien vite en peine perdue ...
MAIS !
En ces temps de crise aiguë , voilà qu'on ressort des poussiéreuses bibliothèques de cette même histoire en bataille qui ne sait plus où trouver sa raison, un certain Karl Marx qui expliquait il y a 150 ans l'impasse dans lequel le capitalisme entrainerait nos sociétés ( voir à ce sujet l'article de Lucien Sève dans le monde diplomatique de décembre - http://www.monde-diplomatique.fr/2008/12/SEVE/16612)
MAIS !
On s'aperçoit, bien tard, trop tard, qu'à force de jouer au poker menteur avec un libéralisme que l'on pouvait soit disant réguler, soit disant humaniser, soit disant moraliser, la social démocratie nous a foutu dedans avec la même violence, la même injustice, les mêmes conséquences désastreuses pour ceux dont le travail ne suffit plus à les faire vivre décemment et qui peuvent bien crever dans la rue, pour le tiers monde plus que jamais pillé et asservi au marché, pour la planète exhangue et désolée.
MAIS !
Il se trouve encore des gens, plus nombreux qu'on ne pense c'est à espérer, pour qui la politique n'est ni le marchepied, ni l'assise de leurs ambitions personnelles
il se trouve encore des gens de gauche qui ne se croient pas les propriétaires de la volonté populaire, mais seulement , en toute humilité, les élus de ceux qui attendent qu'une autre politique voit le jour.
Car nous prenons au sérieux, que ce soit dans le vaste monde ou sur ce petit territoire que nous habitons, les mal logés, les sans travail, les petits retraités qui ne savent plus s'ils mangeront jusqu'à la fin du mois, ceux qui n'ont pas de compte épargne et d'actions décotées en bourse, le pêcheurs qui voient leur bateau partir à la casse, les agents de l'état qui ferment la mort dans l'âme, un à un, tous les services publics, les bénévoles de toutes les assos qui se défoncent pour faire vivre au jour le jour une vraie fraternité,. Nous prenons au sérieux le jeune qui sort de l'école sans diplôme, l'ouvrier licencié, le gamin mal soigné, le petit commerçant en faillite, l'étranger expulsé.
Nous ne les prenons pas au sérieux par compassion, mais parce que chacun de ceux là crie justice, et parce que nous voyons bien que le pouvoir, le profit et l'oppression sont entre les mains de quelques uns qui ne lâcheront jamais le morceau si on ne les y oblige pas, parce que la vraie crise de notre société c'est aussi la perdition du sens politique.
Voilà enfin, pourquoi nous sommes de gauche: parce que nous pensons vraiment qu'il est possible de faire autrement, de faire juste, de faire égalitaire.
Si la politique n'est pas instituée pour corriger les inégalités de la nature, pour faire respecter les droits fondamentaux, pour réinventer la pensée du monde, pour donner à chacun la chance d'être libre au milieu de tous les autres, alors elle est toute autre chose qu'elle même : ce qu'on appelle la droite ?
Nous disons que la politique ne flatte ni l'individualisme, ni le collectivisme, mais qu'elle est en tout une conquête sociale.
Et pour répondre à un internaute qui nous a laissé un commentaire la semaine dernière, nous disons qu'avoir un programme n'est pas si compliqué, tout le monde peut le faire.
Mais avoir un projet , et savoir pourquoi et surtout pour qui on le met en oeuvre, c'est peut être cela que nous appelons de nos voeux au moment où nous sommes.
Il se peut bien qu'une partie de la gauche l'ait parfois oublié.
Pas nous.
dominique dieterlé
Qu'on nous prenne, nous personnellement, au sérieux ou pas , après tout ... nous avons de l'humour et le dos large... mais si nous en parlions un peu, de la politique en général et de la gauche en particulier...
Seraient-ce des mots galvaudés qui n'inspirent plus confiance ? mais à qui la faute ?
Représentent-ils des illusions perdues dans les grands placards de l'histoire? on a volé la clef mais qui, qui, qui, qui va la retrouver , ohé ohé ?
Si le peuple n'y croit plus, si la rue n'en rêve plus, si les intellos n'y pensent plus, si les opprimés n'en veulent plus? alors oui, il y a probablement de quoi s'inquiéter, et l'illusion perdue se muera bien vite en peine perdue ...
MAIS !
En ces temps de crise aiguë , voilà qu'on ressort des poussiéreuses bibliothèques de cette même histoire en bataille qui ne sait plus où trouver sa raison, un certain Karl Marx qui expliquait il y a 150 ans l'impasse dans lequel le capitalisme entrainerait nos sociétés ( voir à ce sujet l'article de Lucien Sève dans le monde diplomatique de décembre - http://www.monde-diplomatique.fr/2008/12/SEVE/16612)
MAIS !
On s'aperçoit, bien tard, trop tard, qu'à force de jouer au poker menteur avec un libéralisme que l'on pouvait soit disant réguler, soit disant humaniser, soit disant moraliser, la social démocratie nous a foutu dedans avec la même violence, la même injustice, les mêmes conséquences désastreuses pour ceux dont le travail ne suffit plus à les faire vivre décemment et qui peuvent bien crever dans la rue, pour le tiers monde plus que jamais pillé et asservi au marché, pour la planète exhangue et désolée.
MAIS !
Il se trouve encore des gens, plus nombreux qu'on ne pense c'est à espérer, pour qui la politique n'est ni le marchepied, ni l'assise de leurs ambitions personnelles
il se trouve encore des gens de gauche qui ne se croient pas les propriétaires de la volonté populaire, mais seulement , en toute humilité, les élus de ceux qui attendent qu'une autre politique voit le jour.
Car nous prenons au sérieux, que ce soit dans le vaste monde ou sur ce petit territoire que nous habitons, les mal logés, les sans travail, les petits retraités qui ne savent plus s'ils mangeront jusqu'à la fin du mois, ceux qui n'ont pas de compte épargne et d'actions décotées en bourse, le pêcheurs qui voient leur bateau partir à la casse, les agents de l'état qui ferment la mort dans l'âme, un à un, tous les services publics, les bénévoles de toutes les assos qui se défoncent pour faire vivre au jour le jour une vraie fraternité,. Nous prenons au sérieux le jeune qui sort de l'école sans diplôme, l'ouvrier licencié, le gamin mal soigné, le petit commerçant en faillite, l'étranger expulsé.
Nous ne les prenons pas au sérieux par compassion, mais parce que chacun de ceux là crie justice, et parce que nous voyons bien que le pouvoir, le profit et l'oppression sont entre les mains de quelques uns qui ne lâcheront jamais le morceau si on ne les y oblige pas, parce que la vraie crise de notre société c'est aussi la perdition du sens politique.
Voilà enfin, pourquoi nous sommes de gauche: parce que nous pensons vraiment qu'il est possible de faire autrement, de faire juste, de faire égalitaire.
Si la politique n'est pas instituée pour corriger les inégalités de la nature, pour faire respecter les droits fondamentaux, pour réinventer la pensée du monde, pour donner à chacun la chance d'être libre au milieu de tous les autres, alors elle est toute autre chose qu'elle même : ce qu'on appelle la droite ?
Nous disons que la politique ne flatte ni l'individualisme, ni le collectivisme, mais qu'elle est en tout une conquête sociale.
Et pour répondre à un internaute qui nous a laissé un commentaire la semaine dernière, nous disons qu'avoir un programme n'est pas si compliqué, tout le monde peut le faire.
Mais avoir un projet , et savoir pourquoi et surtout pour qui on le met en oeuvre, c'est peut être cela que nous appelons de nos voeux au moment où nous sommes.
Il se peut bien qu'une partie de la gauche l'ait parfois oublié.
Pas nous.
dominique dieterlé