6 mai - classe ouvrière
Entendu récemment au cours d'un spectacle donné à Trégunc dans le cadre de la foire bio ("incultures" F.Lepage) ceci :
interrogés au terme d'un master, bac+ 5, des étudiants en économie ont évalué la proportion d'ouvriers en France à 5 % des actifs !!
La réalité fournie par l'INSEE donne le chiffre de 25% .
Il faut donc un état de crise économique associée au bénéfice record des patrons de grandes sociétés, il faut des actions désespérées, de la colère justifiée, des révoltes et des dégoûts, des piquets de grève et des images au 20h pour que la France semble redécouvrir avec stupéfation que la classe ouvrière, loin d'avoir disparue dans des contrées lointaines, représente encore une force de travail incontournable dans notre pays, sans compter la valeur intrinsèque de ses savoirs faire techniques !
Que des millions de gens se lèvent très tôt, ou se couchent très tard, fassent les 2 ou 3 x 8, assurent la production dans des milliers d'entreprise, aient malgré tout une espérance de vie sous la moyenne des français, gagnent parfois à peine plus que le SMIC au bout de trente ans, et n'envoient encore à l'université qu'un faible pourcentage de leurs enfants, il faut donc toute cette agitation de la vie sociale pour que cela nous revienne en mémoire ?
Car enfin la France, et ses 25 %, c'est nous , c'est beaucoup de monde, six millions de français pour tout dire. Mais qui voit aujourd'hui des ouvriers ou des ouvrières dans le reflet de nos images, sur nos écrans, dans l'imaginaire collectif et l'idée générale qu' on se fait de l'emploi dans notre pays...
Les ouvriers ? pourquoi sont ils devenus en deux ou trois décennies les invisibles du monde contemporain? est ce parce que le mot lui-même a peu à peu disparu au profit de termes plus "valorisants" ? est on plus riche de sens, de compétence et de salaires en étant nommé "employé" ou "opérateur" plutôt qu'ouvrier ?
Il est vrai néanmoins que la classe ouvrière a peu à peu diminué en nombre d'actifs au cours du 20è siècle.
Il n'est pas moins significatif qu'au moment où le patronnat cherche à lui porter de nouveaux mauvais coups à grands renforts de délocalisation, la classe ouvière redonne de la voix et que l'on s'aperçoive alors du poids qu'elle représente dans notre économie et notre population.
Les luttes que nous voyons se développer dans le pays en général et notre région en particulier méritent toute notre attention : comme nous défendons la santé, l'éducation et autres services publics, défendre la production ici, c'est remettre en place l'ordre des valeurs face à l'insolente vacuité d'opérations financières sans fondement réel.
Un autre monde est certes à réinventer qui fera une place plus juste à l'équilibre des productions industrielles face aux enjeux de l'environnement, de l'inutilité de la surconsommation et aux mutations de nos besoins fondamentaux, mais quoiqu'il produise au bout de la chaine, ou dans ses ateliers, le monde ouvrier demeure indispensable, et doit être valorisé, respecté, entendu dans ses combats les plus légitimes pour faire reconnaitre sa contribution irremplaçable à la production de vraies richesses.
Richesse de fabrication, richesse de savoirs, richesse de culture.
interrogés au terme d'un master, bac+ 5, des étudiants en économie ont évalué la proportion d'ouvriers en France à 5 % des actifs !!
La réalité fournie par l'INSEE donne le chiffre de 25% .
Il faut donc un état de crise économique associée au bénéfice record des patrons de grandes sociétés, il faut des actions désespérées, de la colère justifiée, des révoltes et des dégoûts, des piquets de grève et des images au 20h pour que la France semble redécouvrir avec stupéfation que la classe ouvrière, loin d'avoir disparue dans des contrées lointaines, représente encore une force de travail incontournable dans notre pays, sans compter la valeur intrinsèque de ses savoirs faire techniques !
Que des millions de gens se lèvent très tôt, ou se couchent très tard, fassent les 2 ou 3 x 8, assurent la production dans des milliers d'entreprise, aient malgré tout une espérance de vie sous la moyenne des français, gagnent parfois à peine plus que le SMIC au bout de trente ans, et n'envoient encore à l'université qu'un faible pourcentage de leurs enfants, il faut donc toute cette agitation de la vie sociale pour que cela nous revienne en mémoire ?
Car enfin la France, et ses 25 %, c'est nous , c'est beaucoup de monde, six millions de français pour tout dire. Mais qui voit aujourd'hui des ouvriers ou des ouvrières dans le reflet de nos images, sur nos écrans, dans l'imaginaire collectif et l'idée générale qu' on se fait de l'emploi dans notre pays...
Les ouvriers ? pourquoi sont ils devenus en deux ou trois décennies les invisibles du monde contemporain? est ce parce que le mot lui-même a peu à peu disparu au profit de termes plus "valorisants" ? est on plus riche de sens, de compétence et de salaires en étant nommé "employé" ou "opérateur" plutôt qu'ouvrier ?
Il est vrai néanmoins que la classe ouvrière a peu à peu diminué en nombre d'actifs au cours du 20è siècle.
Il n'est pas moins significatif qu'au moment où le patronnat cherche à lui porter de nouveaux mauvais coups à grands renforts de délocalisation, la classe ouvière redonne de la voix et que l'on s'aperçoive alors du poids qu'elle représente dans notre économie et notre population.
Les luttes que nous voyons se développer dans le pays en général et notre région en particulier méritent toute notre attention : comme nous défendons la santé, l'éducation et autres services publics, défendre la production ici, c'est remettre en place l'ordre des valeurs face à l'insolente vacuité d'opérations financières sans fondement réel.
Un autre monde est certes à réinventer qui fera une place plus juste à l'équilibre des productions industrielles face aux enjeux de l'environnement, de l'inutilité de la surconsommation et aux mutations de nos besoins fondamentaux, mais quoiqu'il produise au bout de la chaine, ou dans ses ateliers, le monde ouvrier demeure indispensable, et doit être valorisé, respecté, entendu dans ses combats les plus légitimes pour faire reconnaitre sa contribution irremplaçable à la production de vraies richesses.
Richesse de fabrication, richesse de savoirs, richesse de culture.