9 mai - comptabilité
voici un commentaire envoyé par un lecteur du blog au sujet de la comptabilité de la ville de Concarneau:
Sous l'intitulé "Défaut de comptabilité analytique" une déclaration du maire, lors du Conseil municipal du 26 février, est passée quasi-inaperçue :
Sous l'intitulé "Défaut de comptabilité analytique" une déclaration du maire, lors du Conseil municipal du 26 février, est passée quasi-inaperçue :
" L'arrivée de notre DGS fortement orienté Finances va permettre le développement de la comptabilité analytique, en étroite relation avec notre directeur financier. Je pense qu'à terme, nous mettrons en place une véritable compta analytique à la Mairie."
Comptabilité analytique, quèsaco ?
Ca peut être une très bonne idée. A condition que le but recherché en vaille la peine. Car, si elle faite sérieusement, cela a un coût non négligeable.
Quelle est la différence entre une comptabilité classique, type fiscale ou réglementaire, et une comptabilité analytique? Les premières ont comme principal but de déterminer les impôts à payer ou de vérifier l'exactitude des comptes. Tandis qu'une comptabilité analytique a pour but d'analyser les flux financiers pour en tirer des enseignements utiles à la gestion, qu'une comptabilité classique ne détermine pas.
Comment procède-t-on ?
D'abord il faut déterminer quels sont précisément ces enseignements qu'on veut connaître.
S'agit-il par exemple de déterminer comment se répartissent les dépenses par quartiers de la ville, ou par tranches d'âge de population, ou en fonction du temps qu'il fait ? Ce serait probablement possible mais ça n'offre aucun intérêt pour la gestion de la commune.
Ce qui serait par contre intéressant ce serait de connaître comment se répartissent les dépenses, d'éventuelles recettes, les investissements etc. selon qu'ils sont dévolus, par exemple, au social, au cadre de vie, à la culture, aux sports, à l'enseignement, à la sécurité, à la voirie, aux services à la population, à l'économie locale, à l'administration etc etc etc.
Il faut donc remplacer les têtes de colonnes de la comptabilité classique par ces éléments et ensuite répartir les sommes en les ventilant dans ces colonnes, en fonction de clés de répartition. Et c'est là que les choses se compliquent.
Prenons un exemple : le ramassage des algues sur les plages, va-t-on en mettre le coût dans la colonne "écologie", dans la colonne "économie" (tourisme) ou dans la colonne "services" (ramassage des ordures) ? Une municipalité qui voudrait démontrer qu'elle fait beaucoup pour l'écologie serait tenté par la colonne "écologie", une municipalité qui voudrait prouver qu'elle investit dans l'économie, le mettra dans la colonne "économie", alors qu'en vérité sa place est avec le ramassage des ordures et la propreté de la voie publique.
Il serait donc important que nos élus soient associés, non seulement au choix des rubriques mais aussi à l'élaboration des clés de répartition.
Car cette comptabilité analytique est certainement un outil de gestion mais elle pourrait se transformer en arme politique, payée par le contribuable, si on n'y est pas vigilants. Surtout qu'on sait que M. le Maire aime "faire parler les chiffres" comme d'autres font "parler la poudre"...
Cassandra.