1er juin - débat européennes

Publié le par ababordtoute

Quelques extraits d'un courrier d'un sympathisant plus ou moins régulier de notre collectif, qui nous demande de "faire suivre " sa réaction face à la participation de Bové aux européennes sur la liste des Verts.

Ce débat est intéressant en soi car il interroge sur la place des "personnnes médiatiques " dans les débats politiques. On y ajoutera donc une réponse circonstanciée !



Au secours ! j'ai voté Bové!
je suis triste ..infiniment triste..démoralisé..écœuré..Bové n'est pas un abruti, il ne peut donc n'être que malhonnête.
Être malhonnête en politique ce n'est pas très original. Mais non pas lui..pas lui !!
C'est l'abbé Pierre patron du medef ! Gandhi marchand d'armes...Coluche à l'académie française..Besancenot avec le PS. Kouchner avec Sarkozy....
Non  Bové n'est pas un abruti.Il sait que, pour beaucoup, le non au traité constitutionnel c'était le refus de la "concurrence libre et non faussée", le refus du libéralisme.
L'écologie a bon dos : l'homme ne survivra, peut être, qu'en changeant de société, de système, en refusant que l'homme se soumette aux principe de la sélection naturelle qui conduit à la mort du plus faible, du continent le plus faible, du pays le plus faible, de l'entreprise la plus faible, de l'individu
le plus faible. C'est justement pour ça que la concurrence doit être faussée : pour que les plus faible survivent...
Bové est de ceux qui nous ont fait croire qu'un autre monde est possible, et c'est pour ça qu'il est impardonnable ..../
Je ne suis pas de cette Europe là, de l'Europe qui prône la libre concurrence au sein de ses frontières, et qui rend l'Afrique(entre autre) exsangue en subventionnant ses exportations, de cette Europe repliée sur elle même au non des "vieux principes archéo-souverainistes", je me sens citoyen du monde..
Bové je te conchie..et j'ai honte pour toi...

René Arveuf - Concarneau

Une réponse possible parmi d'autres ? ( le débat est toujours ouvert !)

René, ce qui m'apparait dans ton courrier, aussi juste soit la révolte qui l'anime, c'est la conséquence d'avoir fait, inconsciemment, d'un seul homme une sorte de porteur de vérité inaliénable.
Bové, je m'en moque , comme je me moque des gens pour qui j'ai pu un jour ou l'autre voter dans le passé et qui m'ont déçue .
 
Ce qui m'amène à penser que rien ne peut se faire par un seul, même si un seul, à un moment donné, mis en avant et porteur de discours, peut exprimer et entrainer certaines idées, certaines actions qui ne sont pas négligeables.
Bien sûr qu'il est plus rassurant d'avoir en face de soi, des penseurs intègres, des "réfléchisseurs" honnêtes, mais que refléchiront -ils si nous mêmes n'avons rien à imaginer ? L'effet miroir marche dans les deux sens
 
La politique ne rassure pas, elle interroge, et je ne suis pas mécontente, quant à moi, de voir se fracasser les idoles et que nous devions ainsi nous emparer nous mêmes des vraies questions, et surtout que l'idée "collective" (et non pas collectiviste) permette, parfois, de faire émerger une vraie pensée politique
 
Je ne dis pas que nous y arriverons, je ne dis pas qu'il n'y a pas entre nous aussi du refus de penser et de la rigidité, c'est difficile de s'écouter et surtout de s'entendre, mais, quelque soit le vote légitime et cohérent de chacun face à ses engagements, rien ne sera joué si le débat est absent "au ras des paquerettes", car alors c'est la confiance aveugle en une élite, souvent irresponsable, quelle que soit son étiquette, qui nous revient à la figure
Défendons les pâquerettes, et ne répugnons pas à mettre les mains dans le fumier s'il faut amender la terre et la rendre féconde
Mais sachons que ça ne se passera jamais exclusivement par aucun parlement au monde, si le peuple n'y est pas, ne se révolte pas quand il le faut et ne propose pas des alternatives construites localement.
Il faut aller voter car c'est un devoir citoyen que nous avons cher payé !
Mais le vote n'est qu'une infime parcelle de notre pouvoir populaire. En avons nous assez conscience?
dominique dieterlé
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M
Totalement d'accord avec la réponse de Dominique. En plus du recours déresponsabilisant à l'homme providentiel, je range dans la même catégorie le recours à des partis qui seraient eux aussi totalement "intègres", porteurs d'un idéal si pur qu'ils ne pourraient pas s'allier à d'autres qui, un jour peut-être, seraient tentés de discuter avec le diable. Je pense bien sûr au NPA. Si on accepte de jouer le jeu "démocratique" des élections, comme le fait le NPA, il faut en utiliser les règles, et ces règles prévoient des alliances qui peuvent, si elles aboutissent, rebattre les cartes du jeu politique "à un moment donné". Or, les élections européennes étaient une occasion unique, en ce qui concerne la France, de devancer le PS, et de combattre les idées néolibérales qu'il soutient en Europe... si le NPA avait fait alliance avec le Front de gauche. C'est à se demander ce que veulent les leaders de la gauche radicale : être considérés comme des porteurs d'idéal inaltérable(et faire reluire leur image dans les medias, malgré tout), ou être capables, dans l'union, de faire en sorte que le jeu politique soit enfin rebattu. <br /> Jacques Ménochet
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C
Bonjour,<br /> <br /> Ce courrier est présenté sous la forme de "quelques extraits".<br /> Tel qu'il est retranscrit, on peut se demander si les arguments recevables n'ont pas été remplacés par des petits points.<br /> Ainsi apparemment amputé, ce texte n'apparaît que comme la plainte stridulante d'un amoureux déçu.<br /> C'est dommage, car que répondre si ce n'est qu'on compati à son chagrin d'amour ?<br /> Allons courage René Arveuf, avec le temps les peines de cœur finissent toujours par s'estomper.<br /> Cassandra
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