3 juillet - intervention au CA
Le comité de défense s'invite au CA du CHIC
Les urgences de l'hôpital de Concarneau ont été fermées la nuit, voici maintenant une année exactement. C'est une année de trop.
Nous sommes venu dire aux administrateurs et au directeur de l'ARH que les urgences de Concarneau doivent rouvrir le plus tôt possible.
Nous sommes venu dire aux administrateurs et au directeur de l'ARH que les urgences de Concarneau doivent rouvrir le plus tôt possible.
Evitons tout d'abord deux faux procès qui nous sont fait systématiquement, en préalable à toute discussion, pour noyer le poisson ou pour justifier par avance que rien ne pourra se faire.
Les 60 heures par semaine des urgentistes : aucun membre du comité n'a jamais demandé à ce que les urgentistes travaillent dans des conditions insupportables pour eux. Ils seraient dangereux pour eux-mêmes et surtout, vu leur profession, pour les autres. Alors, de grâce, pas de caricatures à partir de nos demandes.
Le deuxième faux procès est un constat apparent d'absence d'incidents ou de situation tragique depuis la fermeture des urgences la nuit. Nous avons eu connaissance de difficultés sévères même si, jusqu'à aujourd'hui, il n'y a pas eu d'issue fatale à cette fermeture. Mais nous connaissons également des cas de prise en charge qui n'ont pu se faire faute de service ouvert. Et surtout des délais démesurés à Quimper maintenant.
Des technocrates nous feraient remarquer que tous les patients pris en charge auparavant ne se retrouvent pas à Quimper, sous entendu que la fermeture de nuit a eu l'intérêt de réduire le nombre de prises en charge inutiles. Nous nous relevons d'une part que l'hôpital de Quimper a beaucoup augmenté ses entrées aux urgences (et en proportion de la diminution à Concarneau). Nous répondrons aussi que la diminution des entrées ne signifie pas une réduction des entrées qui seraient injustifiées.
On constate assez dans d'autres pays une partie importante de la population qui n'a pas accès au soin et voit son état de santé se dégrader.
Par contre, ce que nous mesurons tous les jours sur Concarneau, c'est la dégradation de la prise en charge des urgences quotidiennes pour la population et notamment la population la plus fragile, celle qui ne peut se déplacer facilement.
Les personnes habitant vers le sud de Concarneau, troisième ville du Finistère, ont maintenant des délais d'accès au site des urgences de nuit très long. Et quand ils arrivent, le délai de prise en charge est énorme puisque le CHIC est en perpétuellement suractivité.
Nous sommes venu dire qu'il serait inacceptable pour la population de la région de Concarneau de faire de la réouverture 24H sur 24 une question subsidiaire. Rappelons que Concarneau et ses environs, au delà de la 4C, regroupe plus de 100 000 habitants et que cette population est encore plus forte en été.
Il n'est pas question d'accepter l'idée de fermeture la nuit. Parce que nous savons qu'en ces temps d'attaque de tous les acquis, c'est la voix de la facilité pour les autorités sanitaires.
En matière de soin, une théorie veut que la réduction de l'offre entraîne une diminution de la demande de soin. C'est faux et nous le savons tous. Par contre, cette réduction implique une diminution de la possibilité d'accès aux soins.
Revenons à l'embauche des urgentistes qui est le point clé de cette réouverture.
Le conseil d'administration s'est engagé à demander au directeur et à la direction administrative du CHIC de poursuivre les recherches. Mais entre la position officielle du Conseil d'administration et ce qui se passe sur le terrain, il y a un sacré fossé qui s'est creusé et continue de se creuser.
En effet, la dernière publication de poste de médecins urgentistes date de novembre dernier. Depuis plus rien. Et encore, cette offre d'emploi était intégrée dans une liste assez conséquente. Ce n'est pas sérieux ou alors, c'est pour faire semblant et dire si nous faisons mais personne ne répond.
Bien sur vous nous direz que même le CHIC manque d'urgentistes et a été contraint d'embaucher pour un très court moment des intérimaires.
Mais vous multiplieriez les offres dans l'ensemble des médias intéressés, vous auriez des réponses, c'est une évidence. D'autres hôpitaux de la région ont eu cette opportunité, même si, sans doute, vous nous répondrez le contraire tout à l'heure.
Aujourd'hui, nous sommes plus qu'inquiets par l'évolution que la nouvelle loi hospitalière va entraîner.
Nous ne voulons pas échanger le service des urgences de Concarneau contre un autre service ou d 'autres services. Le comité de défense de l'hôpital de Concarneau défend l'ensemble de l'hôpital. Pour autant, notre souhait reste de voir les urgences maintenues et rouvertes la nuit. Un centre de périnatalité, c'est bien, c'est même très bien. Que n'a--t-il pas été mis en place voici 15 ans. Pour autant, il n'est pas question d'un marchandage avec la population : je te ferme ceci et je t'ouvre cela.
Un service de soin doit exister s'il répond à un besoin de santé. C'est le cas des urgences de Concarneau.
Quand nous voyons la construction du nouveau bâtiment en prolongation des urgences actuelles de Quimper, quand nous commençons à entendre des bruits persistants sur la fermeture de nuit, dans un premier temps, des urgences de Douarnenez, nous sommes encore plus inquiets.
Quelqu'un aurait-il la volonté de vouloir fermer les urgences de Concarneau même le jour ?
Il y a un risque pour l'ensemble de la population du Sud Finistère de ne plus pouvoir accéder qu'à un seul service de prise en charge des urgences sur Quimper.
Monsieur Perrin est là aujourd'hui. Il a assisté, en mars 2008, à une réunion à la préfecture du Finistère au cours de laquelle ce scénario était largement envisagé. Aujourd'hui, trop d'éléments concordants nous font penser que les autorités sanitaires n'ont qu'un seul soucis en tête par rapport à un tel projet : le mettre en place le plus vite possible.
Les technocrates avancent prudemment à ce sujet parce qu'ils savent que les finistériens n'accepteront pas sans réagir avec force face à de tels projets.
Le Comité de Défense de l'Hôpital de Concarneau est et restera mobilisé. Nous disons au conseil d'administration que nous ne lâcherons pas sur la réouverture des urgences vitales pour la population.