20 juillet - livre et mer

Publié le par ababordtoute

A propos d'un commentaire paru la semaine dernière sur ce blog, qui ouvrait le débat sur la commercialisation des évènements culturels, nous avons reçu le courrier suivant ( le débat continue !)

Dans l’ensemble, je suis d’accord avec le constat de Cassandra.
Cependant, je donne quelques informations qui, j’espère, recentreront le débat.

Le Festival Livre et Mer, successeur du Salon du Livre Maritime, est la principale manifestation organisée par l’association « Livre et Mer ». Comme toutes les associations de loi de 1901, elle a dû faire des choix pour maintenir son activité, et passer une convention de partenariat avec la municipalité (obligatoire au-delà de 23.000 euros annuels de subvention), qui, je crois, fixe une subvention dégressive sur plusieurs années, dans le cadre de la baisse de 15% des subventions municipales désirée et votée par la nouvelle équipe en place en mairie.

Lorsque les associations concarnoises se sont réunies pour lutter contre cette baisse de leurs subventions, lors d’un entretien des délégués de ces associations avec le maire, il nous a été présenté une convention type commercial, de « parrainage » où l’accent était mis sur « la valorisation de l’image de la mairie » (sic !), et où la municipalité montrait pour le moins une méconnaissance de la vie associative locale et de la loi de 1901, et les prémices de ce que nous constaterons plus tard : une gestion d’entreprise commerciale appliquée à une municipalité.

Il n’est donc pas nouveau, (et pas seulement pour les raisons évoquées ci-dessus), ni surprenant de constater que les associations se tournent vers des « sponsors » privés pour monter leurs activités. En principe, l’argent public (subventions municipales, départementales, régionales) ne se dirige que vers les associations. Après, tout est question de contrat : qu’attendent les sponsors privés de ce partenariat de manifestation culturelle? De la publicité, la plupart du temps, qui engendre des profits bien-sûr. Mais ils ne sont pas autorisés à passer à la caisse de l’association organisant une manifestation (!) comme ta phrase semble le suggérer.

Tout le système concourre à ce que les associations se « commercialisent », ne serait-ce que pour survivre. Ca n’est pas qu’un problème local. Qu’elles soient culturelles, sportives, caritatives, … les associations sont appelées un jour ou l’autre à jouer le jeu de l’argent parfois « à l’insu de leur plein gré ». (Excusez-moi, je regarde le Tour de France…) Dans notre société libérale, il faut que tout soit source de bénéfices. Or, les associations de loi de 1901 sont, de fait, à but non lucratif. Pas « rentables » directement. La commercialisation du culturel n’est pas réservée au Festival Livre et Mer de Concarneau, elle fait partie intégrante de la marche mondiale aux profits… De quelques uns sur le dos de nombreux autres.

Pour le Cac : à moins d’un accord spécifique avec la mairie, l’occupation du Centre des Arts et de la Culture n’est pas gratuite. Elle l’était (mais cela n’a-t-il pas changé ?) une fois par an pour chaque association, lors de manifestations style assemblée générale. Un contrat est signé entre l’association et le Cac et le matériel (comme les micros, la sono….) est en location.

Bon, une autre fois, je parlerai du coût pour une association d’organiser une « grande » manifestation, qu’elle rentre ou non dans le jeu du « privé ». Etant responsable ou membre de plusieurs associations, je peux t’assurer que le montant des subventions publiques annuelles atteint rarement le montant des dépenses totales de ces dernières !

Marie Hélène
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