après le conseil municipal
Voici un texte qui a été lu par ABT au conseil municipal de jeudi, cette intervention ayant été faite à l'occasion du vote des impôts locaux.
Compte tenu d'autres interpellations au sujet d'un ordre du jour bloqué autoritairement, et des remous à Concarneau dans le domaine de l'éducation ( perte d'un poste et demi sur l'ensemble des écoles primaires ) les échanges ont été des plus houleux.
Néanmoins il n'a pas été répondu sur le fond aux problèmes évoqués dans ce billet. Les interventions d'un certain nombre de conseillers municipaux de la majorité ont été faites dans le sens d'une défiance totale vis à vis de l'UMP, ce qui n'empêche nullement de faire une politique de droite...
La réponse à la question qu’on nous pose aujourd’hui n’est pas tant de savoir, en soi, si tel ou tel impôt est juste ou non - généralement dans les instances où je me trouve délégataire, je vote contre les augmentations - mais de dire aux Concarnois à quelles fins sont utilisés les impôts qu’ils payent à la collectivité. J’insiste bien sur le mot : à la collectivité, et non à l’équipe qui en a la gestion.
En ce mois d’avril, où nous nous trouvons précisément à mi mandat, il eût été intéressant pour le CM et pour les habitants de présenter un bilan des 3 ans passés et un projet pour les 3 ans à venir. Je sais ce que vous allez me répondre : nous avons été élus sur un programme et c’est ce programme que nous réalisons. Ah ?
6 ans c’est long. Bien des choses arrivent en 6 ans que l’équipe en place ne maîtrise pas : l’impact désastreux des politiques nationales en matière de santé , d’éducation, la politique européenne de la pêche, la réforme financière des collectivités territoriales, pour ce qui nous concerne de près à Concarneau, sans parler des infos qui nous parviennent quotidiennement par la presse, ou grâce à l’action déterminée des citoyens… le déficit ahurissant des emplois sur notre collectivité, le tourisme qui fait grise mine, les projets immobiliers qui s’enlisent, le pouvoir d’achat des ménages en berne et la précarité galopante… bref, en admettant même que nous ayons soutenus votre politique, ce qui n’était évidemment pas le cas, il serait incompréhensible de s’acharner sur des programmes élaborés en d’autres temps !
Les récents déboires électoraux de la droite donnent à cet égard, et singulièrement à Concarneau, une indication qui montre que la population ne vous suit plus dans vos contradictions, votre grand écart permanent entre ce que vous dites relever de la « grande et lointaine politique » et ce qui se passe au niveau local.
Sans compter la quasi lanterne rouge décrochée par Concarneau sur le Finistère en matière de participation électorale, qui n’incite pas à l’optimisme, et révèle au contraire la non pertinence des réponses apportées aux vrais problèmes des gens dans cette ville.
Mais revenons à nos impôts, et voyons un peu à quoi ils ont été utilisés, et surtout à quoi ils ont fait défaut. Quelques exemples
La création d’un service citoyenneté dont nul ne sait très bien à quoi il sert, mon intention n’étant pas de mettre en cause les agents qui font ce qu’ils peuvent, mais l’ambition écornée d’un projet qui pouvait avoir, a priori, notre sympathie. La vie associative toujours amputée d’un fonctionnement convenable, alors même que les finances sont revenues au beau fixe ( voir le vote du budget). Le recours systématique aux agences d’experts et cabinets d’études derrière lesquels certains trouvent commode de s’abriter en se défaussant de leur responsabilité. Le malaise du personnel communal, certes on embauche une psychologue, comme s’il ne valait pas mieux supprimer d’abord toute souffrance au travail. Comment voulez vous qu’il en soit autrement quand les membres de votre équipe, comme j’ai eu l’occasion de le faire remarquer à la 4C, ne perdent pas une occasion de dire et redire que le personnel coûte trop cher aux collectivités… etc.etc
Nous avons lancé la semaine dernière une proposition pour la gratuité des transports. C’est un exemple de débat que l’on pourrait engager tous ensemble, population et élus, afin que chacun comprenne, et puisse donner son avis sur l’utilisation des impôts pour le bien commun. Après tout les ronds points, les fleurs, les routes, l’accès à la ville close, tout cela coûte à la collectivité et n’est pas facturé à l’usager, mais le transport collectif est payant, pourquoi ? des transports collectifs performants et gratuits permettraient aux plus modestes de se déplacer facilement, aux automobilistes de faire des économies et à la collectivité d’œuvrer dans le sens d’une gestion sociale et écologique du bien public.
Voilà un débat de fond que nous aurions aimer voir pris en compte, comme bien sûr tous les autres sujets que nous avons mentionnés ci dessus, et qui n’ont pas réponse satisfaisante, non par des élus qui pensent avoir les mains libres durant 6 ans pour appliquer un programme, mais comme des élus responsables qui remettent l’ouvrage sur le métier chaque fois que c’est nécessaire.
Nous attendons donc un tel débat de mi-mandat avec impatience, à moins bien, sur, qu’il n’y ait rien à dire de votre coté. En attendant nous voterons la stabilité des impôts, les Concarnois ne comprendraient pas que nous ne le fassions pas… j’allais dire surtout pour faire votre politique, inutile de leur en demander plus