Assemblée Générale du 28 01 2013 Compte Rendu
Ordre du jour :
– Réflexion sur l'évolution du patrimoine local
– Débat sur les perspectives électorales
– Vie de l'association
– Propositions d'actions
Présents : Jean-Pierre, Marie-Hélène, Jean-Christophe, Jean-Louis, Claude, Roland, Jacques, Alain, Gérard, Michel, Dominique, Ginette, Françoise, Christian, Marianne, René, Marc, Yvette.
En guise d'introduction, Jean-Pierre effectue une courte explication de texte sur chaque point de l'ordre du jour :
– Lorsque nous parlons de patrimoine local, il ne s'agit pas seulement de l'ancienne mairie, le cadre étant plus global.
– A Bâbord Toute! est une association née de la liste électorale des municipales de 2008, discutant des problèmes des concarnois à un moment donné ou plus largement, en lien avec les deux élus actuels : cela nous donne-t-il des perspectives électorales?
– Vie de l'association, comment fonctionne-t-on, peut-on faire autre chose? Ce qui nous amène à:
– Propositions d'actions
1. S'il n'y a pas que l'ancienne mairie dans le patrimoine local, on peut partir de la question que pose sa vente. Ce n'est pas tant le nouveau commerce en centre ville qui pose question, mais la vente d'un bien public à bas prix, avec des concessions de places de parking en prime, (création de places de parking inhérente à la construction de logements), qui va rapporter aux grandes entreprises, immobilières et commerciales et pas à l'intérêt général public des Concarnois. Ce n'est pas l'étiquette commerciale qui compte, c'est que d'un batiment public on fait quelque chose que nous ne voulons pas.
Pour certains d'entre nous, le patrimoine local est inaliénable, (en fait, il n'y aurait que le domaine maritime dans ce cas, puisqu'il existe une procédure de déclassement de lieux publics dans le but de les vendre), et il appartient aux Concarnois et représente leur histoire.
Nous poserions-nous la même question s'il s'agissait d'un patrimoine privé? (Exemple Villa Fournier)
Sur l'ancienne mairie :
Dans un premier temps nous énonçons quelques constats. En vrac : un nouveau commerce en centre ville pour relancer le commerce est une vision étroite. On peut voir que beaucoup de rues commerçantes sont sinistrées (avenue Alain Le Lay, par exemple), et les Concarnois modestes n'ont pas ou plus les moyens. Le chiffrage d'une éventuelle restauration du bâtiment par la ville, donne une fourchette de 600,000 à 700,000 euros (pour 175 m2 et en comptant un
endettement de la ville de 2 à 3%).
Gestion du centre ville :
L'organisation du commerce n'est pas la question principale, (ce qui ne veut pas dire qu'elle n'est pas importante!), c'est la grande braderie des biens et services publics qui nous interpelle. Pour redynamiser le centre ville, nous avions de plus vastes projets : il y faut des lieux de rencontre (espace associatif sur le modèle de la maison des associations de Quimper, expositions, culture, services publics...), il faut en faire autre chose qu'une affaire commerciale. Conserver les services publics existants (Ecole de musique, bibliothèque, dont on veut se débarrasser), les placer de façon attractive (OTSI à l'ancienne mairie, d'autant que Busco va occuper une partie du bâtiment Quai d'Aiguillon).
De plus, il y a la question des transports : non seulement la proposition de transférer la maison des associations à l'ancienne agence EDF est compromise par le fait qu'on y installera le Service des Sports sur un étage - ce qui réduit la place laissée aux associations nombreuses et variées de Concarneau – mais les autobus passent-ils là-bas?
Voir aussi les anciens locaux de la Caisse d'Epargne...
Il ne faut pas rester figés sur le batiment de l'ancienne mairie, ni sur le centre ville. On peut parler de la zone portuaire, des entrées de ville, de la thalasso... Rien que pour Concarneau. Mais c'est aussi le patrimoine national qui est en vente. Certains pensent qu'il faut être contre toute vente des bâtiments publics, payés par nos parents, grands parents, ancêtres. Et qu'on ne doit pas y mêler une question de rentabilité.
Derrière l'opération (vieux leitmotiv de la droite extrême et ultralibérale, concrétisé, entre autre, par l'AGCS), nous pouvons sentir l'élèment d'une diversion « main basse sur la ville...ou la nation ». C'est une stratégie de diversion, dans la logique marchande : ici, le tintamarre autour de l'ancienne mairie cache le global. Pendant ce temps, le reste du patrimoine, qu'il soit privé ou public, part à l'encan. Exemple concret, sur le port : le foyer des marins (les gens de mer) véritable institution de Concarneau depuis 50 ans, va fermer ses portes et disparaître. Cela nous ramène à la question de l'évolution de Concarneau sur les plans économiques, sociaux, urbains,...
Il nous faut également préciser les termes de « privé » et « public », le public étant de plus en plus étendu aux entreprises avec mission de service public, dont les bénéfices vont au privé (actionnaires). Exemple : EDF qui n'appartient plus à la nation, devenue une entreprise de service public.
Mises au point :
- Nous sommes tous d'accord pour dire qu'il ne faut pas brader les bâtiments publics, ce qui ne veut pas dire que nous sommes contre le privé. C'est une interprétation abusive qui veut nous faire dire ce qu'on ne pense pas. Il paraîtrait que penser comme nous c'est « ne pas être dans le sens de l'histoire », c'est être « archaïque » (CCA). Dans ce cas, nous sommes des résistants... à plus de dérive du sens de l'Histoire!
– Outre la « rentabilité », on nous oppose l'argument de l'emploi. Mais quels emplois : saisonniers, précaires? La vente du patrimoine n'est pas liée à la création d'emplois et surtout ne pérennise pas ces derniers. Concarneau est encore une ville industrielle, vivante, attractive : il faut arrêter les constats et faire des propositions. Il faut arrêter le massacre de la bande côtière (exemple du Morbihan), le bétonnage pour le tourisme et la classe riche, qui désertifient les villes du bord de mer.
2. Nous avons des convictions mais les Concarnois, qu'en pensent-ils? Quand on se retrouve dans des luttes ou des actions avec d'autres mouvements, que propose-t-on face aux stratégies libérales?
Sur quelle logique fonde-t-on notre démarche?
Nous sommes une association « plurielle » où il y a presqu'autant d'avis qu'il y a de personnes. A Bâbord Toute est née après les municipales 2008, dans la ligne antilibérale découlant du non au TCE. Les choses ont évolué depuis, au niveau local comme au niveau national... Et international! (Crise financière, changement de présidence, Front de Gauche, austérité, guerres, etc...) En sachant que le monde a bougé, avons-nous une ou des perspectives électorales?
Certains proposent de faire dores et déjà un programme, autour de thèmes comme l'austérité. Mais cette dernière n'est pas un moteur pour rassembler les gens sur Concarneau. On peut parler d' enjeux globaux dans une campagne municipale, mais pas du « clé-en-main », pas de programme figé. Peut-être avons-nous la possibilité de proposer une dynamique qui ne soit ni directive ni restrictive qui pourra attirer la constitution d'une liste. Mais une liste pour quoi faire? Avec quels objectifs? Nous ne pouvons pas nous passer d'une réflexion commune avant, afin d'en avoir une vue nette. Car toutes les problématiques locales que nous pouvons aborder (transports, logements, travail, école, hôpital, culture, commerce, etc...) prennent racine dans le national (ramifications entre le local et le national).
Proposition de définir des thèmes principaux à soumettre dans un premier temps aux adhérents puis à la population, sous forme de débats ou de forums.
Il ne s'agit pas de faire un programme. Nous avons déjà des commissions au sein de l'association (culture, gratuité, transports, port...) ouvertes à toute personne intéressée. Il nous faut cultiver l'esprit qui a permis la naissance d'A Bâbord Toute aux élections, l'esprit qui nous a animé à ce moment, en tenant compte des réalités politiques, des choses qui ont évolué. (Ne pas faire l'économie de parler de l'accord CFDT/MEDEF qui risque d'être voté par le Parlement... Ne pas se priver de parler de ce qui se passe au niveau du pays) Et nous mesurons également l'intérêt qu'il y aurait à travailler maintenant sur ce qui pourrait être présent aux Concarnois. Cela veut dire : sur quelles ambitions on prolonge ce qu'on a fait depuis 2008? Il faut travailler plus sur cerner nos ambitions. Quitte à passer directement au point 4 de l'ordre du jour, peut-être pouvons-nous proposer des états généraux de la vie
locale.
Les perspectives électorales ne sont pas que l'affaire des partis politiques, c'est le fond d'une démarche citoyenne. Il nous faut avoir de l'obstination pour exister dans l'idée des gens, pour fonder les démarches qui renverseraient les logiques actuelles de l'esprit marchand.
3. … et 4 (!)
Il nous faut aller vers les gens, il faut discuter avec eux et leur proposer, par exemple, des assemblées citoyennes, comme nous le faisions au début. Discuter avec la population concarnoise, pour savoir ce qu'elle veut, c'est donner une cohérence à un éventuel projet de liste.
La logique marchande pose le problème de la délégation de pouvoirs. Nous avons fait quelques petites choses (les impôts, la gratuité, etc...) mais sans doute pas assez, pas assez bien pour réussir à ouvrir à d'autres personnes notre association (notamment les plus jeunes).
Nous sommes contre l'idée de faire du « clé en main », de construire une programme : nous donnons des axes, ce sont les gens qui doivent décider. Décider, entre autres, de constituer une liste, les élus s'appuyant sur le terreau de la population.
Maintenant, nous devons travailler sur le comment faire pour s'ouvrir à d'autres personnes. Pour certains d'entre nous, il faut bien commencer par proposer quelque chose aux gens, avoir un programme « commun » minimum. Ce qui ne veut pas dire qu'on n'écouterait pas, qu'on ne tiendrait pas compte de leurs avis (dont nous pourrions faire une synthèse). Il faut donner 4 ou 5 réunions publiques avant de démarrer une campagne municipale.
Pour d'autres, discuter autour d'un programme déjà fait, d'une ligne établie n'a jamais très bien marché. Cela ressemble à un calendrier de l'Avent! Nous ne sommes pas le centre du monde : ça n'est pas ici que nous déciderons de ce qu'on va faire.
Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y aura pas de programme : ce dernier peut s'établir au fur et à mesure, la ligne étant celle de nos valeurs, des valeurs que nous défendons. Les axes sont à élaborer avec les gens. Suggestion est faite d'un forum participatif, où il nous faudra avoir une forme d'organisation qui ne nous fasse pas arriver avec du tout fait.
Nous n'oublions pas non plus le contexte , l'histoire. Nous avons fait notre terreau de 12% en 2008 sur un gros rejet de l'équipe municipale sortante. Les choses ont bougé depuis...
Nous pouvons inviter des gens des associations « amies », voire des partis politiques proches (sans que cela devienne un « cartel » de partis!)
Suite à quelques idées lancées pour une mise en accord sur l'essentiel, une ligne commune, nous rappelons que nous ne partons pas sur la problématique de constitution d'une liste mais sur nos valeurs à préciser, rappeler pour «rassembler » (expression à la mode! Mais nous serons bien un moment ou un autre, placés devant cette dimension). Il s'agit de rassembler la diversité, sans que personne n'ait à se renier. C'est un bon début.
Question est posée sur les associations ou partis « amis » : c'est aux personnes qu'il faut s'adresser et non aux organismes dont il font partie. Leurs associations ou organismes ne seront certainement pas enclins à se «mélanger» aux partis ou associationspolitiques (même au sens noble du terme).
A Bâbord Toute n'a pas un objectif électoraliste. Certains pensent même qu'il n'est pas très intéressant d'avoir des élus. Nous avons une conception autre de la politique, de la citoyenneté, de la participation, tout cela dans une dynamique culturelle, associative.
D'autres pensent que, même minoritairement et dans l'opposition, il vaut mieux avoir des élus pour savoir ce qu'il se passe. Il reste aux élus d'opposition le droit à l'expression.
Cela dit, nous pouvons également envisager de ne pas avoir de liste. L'esprit de notre collectif sera toujours là et pourra faire en sorte que continue ce qu'on a commencé. Il se peut aussi que, même en présentant une liste, nous n'ayons pas d'élus!
Les personnes qui viendront auront sans doute d'autres idées, nous nous adressons aux gens qu'on sent proches. Ce qu'on pense nous n'est pas important c'est ce que veulent les gens qui l'est. Notre but prioritaire n'est pas d'avoir des élus, mais on peut profiter des élections.
Il faut aussi tirer parti de notre expérience, de nos travaux, de ce qu'on a déjà fait. Pourquoi pas démarrer à Concarneau une nouvelle construction politique de la cité, pas en situa tion de subordination?
Pour commencer, nous fixons une date de reprise de la commission culture. La culture englobe plus que ce qu'on pense habituellement – souvent assimilée à la consommation culturelle ou à l'évènementiel. C'est également une des choses qui ont fait la différence d'avec les autres. Nous pouvons partir de là, car la culture regroupe beaucoup de thèmes et en est à la jonction.
« Ma ville, j'y tiens! Discutons... Culture. »
« Ma ville, j'y tiens! Discutons... Finances »....
Prochaine réunion de la commission culture :
lundi 25 février, 18h00.
Propositions : repas citoyen, débats autour d'un film (Noire Finance, dont nous pouvons nous procurer le support - présentation de la brochure) ou d'un reportage radiophonique (Marinaleda, un village solidaire espagnol), d'une synthèse de documents sur l'habitat social, etc...
Quelques liens avec des éléments cités :
Film "Noire Finance" (2 parties La pompe à phynances - Le bal des vautours) :
Bande audio France Inter :
http://www.youtube.com/watch?v=r8JcmhbasRw