Conseil municipal du 20 décembre 2012

Publié le par ababordtoute

voici le texte des interventions faites par les élus ABT lors de ce Conseil agité.

On en reparlera en 2013 au CA et au conseil du 17 janvier, bien sûr

(je résume ... y' a le foie gras qui m'attend ; il est 19h, nous sommes le 24 décembre!!! ) D.D

 

1° voeu contre la fermerture de Boutet Nicolas ( intervention de Christian)

 

"Ce vœu, ce n'est pas une formalité à accomplir pour paraître.

Nous sommes là face à des décisions de suppressions d'emplois et d'activités qui s'apparentent à une opération liée, pour l'essentiel, à des considérations de recherche de plus grandes profitabilités financières.

La défense de l'emploi, l'opposition à la désindustrialisation appelle à être conséquent et cohérent, et à réglementer sur le sujet.

Aussi, dans notre vote en faveur de ce vœu, nous signifions que nous y associons la demande de prise en compte de la proposition de loi qui stipule l'interdiction de ces pratiques de spéculation, notamment sur les licenciement boursiers."

 

 

2° information sur le développement et le coût ( 1,6 millions d'euros quand même) de l'espace "sables blancs" face à la "thalasso" ( un spa marin en fait !) ( intervention de Christian)

 

"Alors là, s'agissant d'environnement, d'aménagement, je vais faire tâche.
Regardez la belle couverture que j'ai retrouvé pour envelopper les notes explicatives de synthèse de notre CM d'aujourd'hui.(une ancienne brochure publicitaire d'Eiffage dont l'éditorial avait été fait par M.Fidelin lui même! ndlr)

C'est dans le symbole, mais son visuel  illustre bien ce qui anime votre choix d'ouvrir ce CM par cette présentation d'aménagement. Ce choix qui en dit plus long sur le sens de votre action, et de votre gestion, que le volumineux document du Budget primitif qui suit.

En fait, ce faisant, vous déclarez sans surprises votre flamme aux riches, aux rentiers, aidés, subventionnés, et surtout au business de l'immobilier, au point de vous en faire le principal agent commercial.
C'est votre droit, mais que les cadeaux 4 saisons que vous leur offrez soient à la charge des Concarnois, toutes conditions confondues, qui par ailleurs subissent durement l'austérité,la précarité, ça, pas d'accord !

Car c'est cadeau que cet aménagement commandé pour « accompagner...et mettre en valeur » le complexe Eiffage. Personne ne s'y trompe, et c'est une marque pour la classe aisée reconnaissante.
Cet élan du coeur et de la générosité en faveur des promoteurs, c'est peut être un conte de Noël et paillettes pour eux, mais c'est déplacé.
Déplacé, car dans le même temps, l'actualité, à la fois institutionnelle et humaine, rappelle l'autorité publique à ses devoirs premiers : ceux de solidarités sociales.
Parce que, au delà d'effets de moulinets à usage électoraliste en séance CCA, l'impérieux besoin de logements sociaux à été confirmé ce Lundi en atelier de PLH, par tous les services qui étudient sérieusement la question.
On peut faire comme si on n'était pas concerné, mais les réalités de la fracture sociale, (pour reprendre une expression dévoyée, mais non moins parlante), ces réalités vous rattrapent.

Et puis, il y a cette autre interpellation d'une association caritative locale qui met en évidence un état peu glorieux de la situation de détresse humaine de notre époque, ici aussi et ... le peu de considération avec laquelle on se coltine la tâche.
D'un coté on accompagne, pour rester sur la terminologie de la démarche dans l'affaire « plage officielle » et autre crèche, pardon, « résidence de tourisme » chicos des Sables blancs, et de l'autre on se défausse.

Bref, ceci pour vous dire, une nouvelle fois, que nous trouvons cela d'autant plus déplacé, que ce business là taille en pièce l'intérêt général, au point de s'en gaver...et que contre ça, en terme de sens et valeurs, nous ne lâchons rien."

 

3° Vote du Budget ( intervention D.D)

 

"Permettez moi de commencer par une citation d'un critique d'art (Georges Didi Huberman) relevée dans un hebdo culturel : « l'image est un choc, au sens du dialogue mais aussi du conflit. Voilà pourquoi les images ne sont pas des objets mais des actes. À chaque fois qu'on parle d'une image on fait de la politique. »


Nous allons vous dire pourquoi cette entrée en matière reflète ce qui est au cœur de nos préoccupations.
Certains nous reprochent de faire de l'opposition systématique. C'est à la fois vrai et faux. On pourrait sans doute arriver à s'accorder sur tels ou tels détails dans les réalisations, mais nous n'avons pas la même analyse du sens.  Ce n'est pas faute d'avoir demandé qu'on en débatte. Et c'est à notre idée, ce qui fausse toutes les interventions au Conseil. Parce que vous persistez à dénier tout sens politique à vos actions et à vos chiffres, alors même qu'ils en sont pétris.


Au delà des escarmouches verbales qui agitent cette assemblée sur des chiffres, des dates et des projets qu'on se jette à la figure, nous disons qu'il serait primordial pour la population dans son ensemble qu'il y ait une réelle visibilité sur le sens des actions engagées et des projets défendus. Ce qui fait visiblement défaut.


Imaginons que les rôles soient inversés, que nous soyons à votre place et que nous vous présentions les projets qui nous tiennent à cœur. Par exemple la question du logement social qui a agité CCA la semaine dernière et ne défausse aucunement Concarneau d'aller beaucoup plus loin en ce domaine si l'on en croit les besoins exprimés lors du séminaire de lundi sur le PLH auquel nous étions les seuls élus de CC présents. Par exemple le devenir de l'ancienne mairie dont nous avons toujours dit qu'elle doit rester au patrimoine des Concarnois et servir de support à un projet culturel revitalisant pour le Centre Ville et pour la captation du tourisme hors de la Ville Close. Par exemple l'édification du tennis au Vuzut plutôt qu'à Kerambreton. Par exemple le respect strict de la laïcité dans les attributions d'aides scolaires. Par exemple le soutien majeur à la culture, au sport, aux activités artistiques, à la prévention : où sont donc les éducateurs nécessaires, alors même que les Conseils de quartier ne cessent de se plaindre des incivilités ? Par exemple la mise en valeur des associations par des budgets conséquents et la promotion d'activités potentiellement créatrices d'emplois dans le secteur de l'économie sociale et solidaire. Par exemple la gratuité des transports, à commencer par le bac. Etc...


Sur tous ces projets que nous pourrions mettre en œuvre ...  vous ne manqueriez pas, si vous étiez dans l'opposition, de dénoncer une vision gauchisante, un engagement trop social. Mais le contraire d'une politique est encore de la politique ! Ce que nous estimons être « le bien des Concarnois » toutes catégories confondues, est pour vous, qui le nommez également ainsi, la sujétion à une politique libérale faite pour un petit nombre, comme nous avons pu le voir lors de l'exposé du projet « sables blancs ». C'est une perspective qui fait la part belle au privé, non pas celui des petites entreprises et des commerces indépendants, mais d'une ville offerte aux gros opérateurs. C'est l'exclusive donné au projet touristique, de préférence haut de gamme, qui ne résiste pas à une saison pluvieuse. C'est le management des agents du service public désormais géré à la hussarde, et la réduction drastique du fonctionnement des services de la mairie.


Comment voulez vous qu'au regard de nos convictions, de nos engagements, de l'attente de ceux qui nous ont élus, de notre sincérité, comment voulez vous que nous ne soyons pas opposés au budget, austère pour certains, et si libéral pour d'autres, que vous nous présentez ?  
Comme je le disais au début de mon intervention, ce budget tend à favoriser une certaine image de Concarneau, marque d'une action que nous jugeons néfaste et sans avenir, et surtout sans lien avec ses habitants. Ne croyez pas que cette image en tant qu'acte politique, échappe à l'attention d'une  part de la population qui sait bien comment elle est ainsi déconsidérée et comment on tente de la formater pour la faire entrer dans un moule qui n'est ni le sien, ni le nôtre.
Ce budget est l'expression de votre action politique. Nous le refusons donc. Logiquement."

 

4° Vote sur la vente de l'ancienne mairie ( reporté faute de combattants suite à notre départ avec 9 autres conseillers et au défaut de quorum qui s'en est suivi - intervention D.D)

 

photo_telegramme

photo du télégramme

 

"Vous ne pouvez pas à la fois reprocher à l'opposition de s'opposer et ne jamais entendre nos propositions sur des sujets qui tiennent à la vie des Concarnois.
Vous décidez absolument seuls d'un projet qui pouvait bien attendre et dont à aucun moment nous n'avons pu débattre ensemble de façon cohérente et raisonnable.


Nous ne sommes pas des hurluberlus qui ne représentent qu'eux mêmes ; nous aussi avons été élus avec les voix de Concarnois qui nous font part de leur avis, qu'ils signent ou pas des pétitions. Et que vous ayez la majorité ne vous dispense pas de faire preuve d'un peu moins d'autoritarisme et de mépris dans votre appréciation de nos actions. Quand on ne dispose pas de tous les moyens de communication d'une mairie, on fait avec ceux dont on dispose.

À quel moment avons nous pu faire valoir des propositions pour l'aménagement de cet espace ?
À quel moment la population a-t-elle été consultée, comme cela était demandé par beaucoup, sur l'opportunité de cette vente ?
Quelles alternatives ont été proposées, étudiées, discutées pour imaginer d'autres destinations à ce bâtiment, avec les habitants et tous leurs élus ?
Quel choix nous est offert ce soir entre « rien » et la décision que vous prétendez être la meilleure ?


Nous avons le sentiment qu'il y a là un sérieux problème de délégation de pouvoir qui mène à ce moment  précis à un  pur et simple abus de pouvoir. Être élu avec moins d'un tiers des voix des électeurs concarnois ne vous donne pas tous les droits et ne vous dispense pas de remettre en cause vos certitudes.


Ce projet est un véritable hold up de notre patrimoine pour des profits individuels, quand il pourrait servir au bien de tous, quand il pouvait redonner un caractère d'attractivité au Centre Ville, par exemple dans le domaine culturel ou artistique comme à Pont Aven, et ce,  y compris dans la période touristique. Nous ne croyons pas qu'un visiteur de la Ville Close décidera d'aller acheter des fringues chez Celio en pleine saison, sauf s'il y était attiré par un intérêt de découverte ou de service, il en est de même pour les Concarnois, qui tendent malheureusement à déserter de plus en plus le Centre Ville.


Nous sommes donc opposés à cette vente pour des raisons éthiques, mais aussi parce que c'estr un mauvais projet qui ne correspond pas à l'intérête de la Ville et à son développement économique. Il est de plus irréversible.
Nous en appelons à tous les conseillers municipaux présents : sont ils vraiment convaincus de ne pas faire d'erreur et d'avoir été élus pour agir comme cela ?
Ne serait-il pas possible de revoir tout le projet en remettant devant la population les vraies questions sur la nature même de leurs engagements ?
En ce qui nous concerne, brader le patrimoine concarnois pour payer la moquette à eiffage, nous disons Non, Non et NON.
Et j'ajoute que nous sommes profondément attristés face à tout ce gâchis."

 

5° Conseil et suite : un communiqué envoyé à la presse ce soir pour signifier notre agacement face aux réactions de la majorité

 

La stigmatisation, ça suffit !


"Anti-démocratique", "idéologique", "politicien". Voilà une droite à court d'arguments qui ne sait plus comment se défausser de ses actions néfastes. En quoi le fait de quitter une Assemblée où l'on n'est pas écoutés  est-il une "violation grave des règles démocratiques" ? Quant aux termes "d'idéologie" et de "politique", ils sont récurrents dans l'usage de la manipulation verbale.
 Avons nous protesté lorsque M. Quillevic a été élu représentant des jeunes UMP du Finistère ? lorsque M.Besombes  a fait savoir publiquement son ralliement à l'UDI ? Non. Car nous sommes de vrais démocrates qui nous battons pour des gens, des idées, des projets, et non contre des personnes. Et ce, bien que nul ne puisse faire croire qu'il peut laisser ses convictions à la porte du Conseil municipal pour devenir par miracle un simple et sage gestionnaire de la chose publique !
 Tout le monde sait bien que Concarneau est passé "à droite" en 2008. En ont-ils honte à ce point ?
 Nous, honnêtement, nous disons : oui, nous faisons de la politique, oui nous défendons des idées de gauche sociale et antilibérale, oui nous optons pour le soutien aux services et au bien publics, oui nous dénonçons les mauvais coups faits aux citoyens les moins à même de se défendre.
En quoi cela doit il nous soumettre à la punition, à la vindicte et nous marquer au fer comme de mauvais élus?
 Nous prétendons au contraire que sans idées, sans engagements, sans débats, il n'y a qu'une mauvaise politique qui n'ose pas dire son nom, une idéologie inavouée, ou inavouable, et par conséquent un mensonge.

 

 


 

 

Publié dans Conseils 2008-2014

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