dernier conseil municipal

Publié le par ABABORDTOUTE

Mercredi dernier 15 janvier a eu lieu le dernier conseil de la mandature en cours et par conséquent le dernier round de nos interventions en tant qu'élus

En l'absence de Christian Colimard, et pour coller tout de même à l'actualité municipale, je m'autorise à faire un compte rendu de ce qui s 'y est passé, afin de compléter ce que vous avez pu lire dans la presse, et faire un peu le bilan de nos actions.

Christian aura sûrement des choses à compléter à son retour, néanmoins, comme nous avons toujours travaillé en bonne intelligence, je ne doute pas de sa confiance !

 

Deux points ont été principalement discuté dans cette assemblée.

- le vote des subventions

- les aides à l'école privée

 

 

- le vote des subventions

Cette année, la mairie accorde :136500 € aux assos culturelles, 172190€ aux assos sportives et 28880€ aux assos sociales. Rappelons qu'en 2009 le budget général des subventions avait baissé de 15% et qu'il n'a jamais été rattrapé depuis. De nombreuses conventions ont été signées avec la mairie durant cette période (en réalité les assos n'ont pas trop le choix et le fait qu'elles signent les conventions ne prouvent pas qu'elles en approuvent toutes les dispositions) et beaucoup de services municipaux sont en outre devenus payants.

Nous sommes intervenus sur le manque d'ambitions de ce budget qui met à mal les structures éducatives, artistiques, sociales que sont les assos, créatrices de richesses matérielles et immatérielles, de lien social, mais aussi d'emplois, on l'oublie trop souvent. En tout cas lorsqu'on entend les réponses faites par les élus actuels sur le "don qu'ils ont la bonté de faire" aux assos, on comprend très vite qu'en dépit de leurs dénégations, ils sont très loin de percevoir l'utilité, et bien souvent la "délégation de service" que représentent les assos sur un territoire.

Une petite polémique s'est installée ensuite lorsque nous avons notifié à l'assemblée que l'élu au ressources humaines, qui est également adjoint aux nouvelles technologies, avait annoncé en commission du personnel que la webmaster de Concarneau était chargée de la création d'un site pour la transat.

Il n'est évidemment pas question, et je m'en suis expliquée auprès de l'intéressée, de remettre en cause le travail d'un agent, mais bien de dénoncer les dérives et orientations que ceci révèle aux yeux du public. M.Debuyser n'a pas démenti ce fait lorsque la question a été posée, il semblerait d'ailleurs que le site en question soit un appendice à celui de la ville consacré à cet "évènement majeur" - disent -ils - de la saison concarnoise.

Ce que nous voulions exprimer par cette question c'est le sens politique qu'il faut donner à tout cela.

Les services municipaux utilisés sans limites, et l'argent public (160000 euros cette année et quasiment 900000 € depuis le début du mandat - à comparer avec les subventions énoncées ci dessus pour les assos ) sont ainsi mis au service d'une société privée qui couvre Concarneau de ses bannières, qui fait des millions, voire des milliards de bénéfices chaque année, en pillant d'ailleurs peu à peu une part de l'argent qui devrait être alloué au service public des assurances sociales et autres cotisations.

C'est cela que nous ne cessons par là même de dire haut et fort : l'extraordianire porosité entre tout et son contraire, entre public et privé à but lucratif. Nous en avons encore eu l'exemple lors du discours fleuve des voeux du maire qui a commencé par remercier les chefs d'entreprise avant même les services publics ( pompiers par exemple), qui met tout le budget de la communication / ville au service d'un marketing qui vise à vendre le "produit, le concept, l'image" de Concarneau sans faire le moins du monde référence à ceux qui y vivent, qui y travaillent, qui font sa culture, son histoire, son dynamisme social. De plus, il utilise ourageusement cette com ciblée pour nourrir sa campagne.

Pour tout dire, que la Transat parte de Concarneau ne nous dérange pas, si les amateurs de sport et les commerçants y trouvent leur compte, mais la charge budgétaire que cet évènement représente pour la ville est totalement disproportionné avec ce que reçoivent bien d'autres assos sportives ou culturelles qui travaillent, elle aussi à l'animation, à l'enrichissement, au divertissement des habitants.

 

- les aides à l'école privée

 

En ce qui concerne les subventions aux écoles privées, la ville est là aussi dans un débat qui entretient la confusion des genres. La loi a chargé l'école privée, y compris confessionnelle, d'une délégation de service public pour les enseignements du primaire et du secondaire. La loi laïque de séparation des églises et de l'Etat est en l'occurence mise à mal par cette disposition. Certains s'en offusquent, d'autres le tolèrent. En ce qui nous concerne, et bien qu'il ne soit pas dans notre pouvoir d'élus municipaux de modifier ces dispositions, nous avons cependant voté contre la façon dont la ville applique ce processus depuis 6 ans.

Si l'on s'en tient à l'aspect purement juridique, l'école de la république est gratuite, laïque et obligatoire. La délégation de service public au privé n'a donc pas lieu de s'appliquer tant que l'école n'est pas obligatoire, à savoir avant 6 ans, donc pour les écoles maternelles. Nous avons signifié à plusieurs reprises, que nous nous en tiendrions à la loi et à elle seule. Donc, pas d'aide fiancière aux maternelles, et le minimum légal aux primaires ( c'est à dire pour les seules activités d'enseignement, pas pour le chauffage, les personnels, et les activités para scolaires, etc...)

Mais lors des débats , nous avons également noté et chaque fois réfuté un argument d'ordre "moral" qui est proprement insupportable, à savoir "l'injustice" qui serait faite aux enfants Concarnois des écoles privées si nous n'accordons pas ces aides... Nous avons jugé inutile d'entrer à ce moment dans un débat qui divise et peine à concilier des points de vue inconciliables.
Je me suis seulement permis d'intervenir sur la façon dont, en politique bien souvent et dans les Conseils Municipaux auxquels nous avons participé en particulier, les élus majoritaires ont constamment cherché à dépolitiser les débats pour les remplacer par des bons, ou mauvais, sentiments. Pour en faire, en clair, la lutte des gentils contre les méchants, du "bon sens" opposé au "langage politique" , de "l'intérêt des Concarnois" opposé "aux prises de position", des "chevaliers blancs" contre les "extrémistes" etc... (ce sont eux qui le disent, bien évidemment !!!)

Cette façon d'appréhender l'action municipale a été à nos yeux une volonté manifeste d'appauvrir les débats, de faire prendre le mensonge pour une vérité et de mener une politique au rabais qui se recentre sur la "com" et non sur le fond... ce que ne manquent pas de constater nombre de nos concitoyens, désormais fâchés avec leurs représentants politiques, de quelque bord qu'ils soient.

 

Christian Colimard a conclu pour sa part, avec l'espoir que nos interventions aient pu faire entendre de façon constante, cette référence aux populations les plus fragilisées, pour lesquelles la politique devrait être faite tout d'abord, afin de corriger les véritables injustices de la société !

 

D.Dieterlé

Publié dans Conseils 2008-2014

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