elections municipales et plus
Pour enrichir le débat sur les nombreux commentaires du précédent article, je dirais qu'en effet, on peut imaginer que la présence d'ABT pourrait se suffire aux élections prochaines sans que l'objectif premier soit d'avoir des élus. Nous pourrions avoir l'ambition simple de porter un certain nombre de débats sur la place publique, comme la gratuité, pourquoi pas, ou d'autres thèmes, et voir ensuite si la population y adhère.
En revanche je me méfie de ce qui est posé a priori comme incontournable ... de quel droit ? avec quelle légitimité? de la même façon, il me semble prématuré de "nommer" une liste potentielle. Si quelque chose nous sépare de certains partis plus traditionnels, ce devrait être à la fois : l'objet politique de nos réflexions, l'attention portée aux populations dont plus personne ne tient compte dans le corps social ( et qui, donc, généralement, s'abstiennent), mais aussi une autre façon de travailler la démocratie "avec" et non pas en balançant des programmes tout faits.
Nous aussi, nous aurions pu "discuter" avec le PS, avec EELV ou d'autres forces en présence : avoir un échange de vues n'est pas une trahison, le fait que le PC réponde à un rendez vous du PS n'est pas une trahison, chacun est libre de ses mouvements, et tant que rien n'est définitif, pourquoi se prendre la tête là dessus !
Il se trouve que par maladresse ou par calcul, les leaders du PS local ( je ne parle pas des militants ou sympathisants) essayent de faire éclater ABT pour tenter de désamorcer la bombe qu'ils ont eux même allumée, en faisant croire que c'est par notre faute qu'ils n'ont pas été élus.
Je n'ai jamais entendu de leur part en 5 ans le constat, ou l'amorce d'un constat, que la politique, ou les équipes, antérieures à 2008 aient été santionnées en tant que telles, et que nous n'y étions pas pour grand chose.
Si le PS ne demande pas à rencontrer ABT, c'est soit parce que les non-membres de partis institutionnels sont des moins que rien à leurs yeux, soit parce qu'ils pressentent que nous n'aurons pas grand chose en commun.
Ainsi ce n'est pas des "étiquettes" qu'il faut se garder mais du fond politique sur lequel on s'appuie.
Si nous avions pu, au cours des années passées, dégager de vrais terrains d'entente sur la politique municipale, car c'est bien de cela qu'il s'agit, nous serions aujourd'hui à même, peut être, de faire des rencontres constructives, mais sans, évidemment, nous "rallier" à un programme dont nous ne savons rien et dont nous avons bien des raisons de croire qu'il ne nous satisferait pas.
Je ne parle pas de la politique de Hollande, je parle bien de ce qui se passe à Concarneau, au CM et dans les commissions. J'en suis très profondément navrée, je le dis clairement, comme si l'échec de 2008 n'avait eu aucune conséquence sur les engagements de cette équipe dans la ville... pire encore, comment ne pas sauter au plafond quand on entend dire à longueur de CM que ce que fait la droite en matière d'urbanisme, d'aménagement du territoire, ou d'esbrouffe médiatico-sportive, était déjà dans leur programme et que c'est eux qui l'ont initié !
Ceci étant, ne nous laissons pas non plus embarquer systématiquement sur ce terrain qui fait jubiler la droite !
Ces derniers oublient seulement de dire, en dénonçant les "calculs politiciens", que leurs leaders appartiennent tous à l'UMP, qu'ils ont avancés masqués aussi longtemps qu'ils l'ont pu, et que cela a failli faire imploser leur équipe à plusieurs reprises, sans compter les défections qu'ils ont enregistré en son sein.
Nous ne sommes pas là pour jouer les vertueux face aux manoeuvres politiques, mais nous aurions tort de nous en préoccuper exagérément , perdant ainsi ce qui fait la valeur de notre fond de commerce : la diversité de nos positions n'empêche pas un travail de s'accomplir avec d'autres objectifs que la pure communication médiatique et la "prise de pouvoir" à n'importe quel prix !
Je ne sais pas ce qui se passera dans les mois qui viennent. Il me semble que nous avons engrangé un capital de sympathie et d'efficacité en dépit du fait, je le dis sans trop d'amertume mais avec un peu de fatigue, que les élus se sont trouvés parfois très seuls.
C'est d'ailleurs cela qui me semble aujourd'hui le plus inquiétant, et qui devrait nous faire réagir de prime abord : si nous sommes tout juste 20 ou 25, et que nous passons notre temps à nous tirer la bourre, quid des gens encore aujourd'hui trop nombreux à Concarneau que nous n'avons pas su mobiliser, alors même peut être qu'ils ont voté pour nous ? ou de ceux qui se sentent les grands oubliés de la vie sociale et ne comprennent pas les "enculages de mouche" politiciens alors même qu'ils sont au fond du trou ?
dominique dieterlé