tribune libre

Publié le par ababordtoute

Tout ce que dit Jacques à propos de l'expulsion du CRADE  est pertinent

 

J'ajouterai que, une fois encore, la force publique se déploie de façon conséquente face à des gens faibles, isolés, considérés comme marginaux  (ou ... dangereux anarchistes ? ils craignaient quoi ? que le CRADE cache des munitions ou des explosifs? ) et qu'en revanche on est toujours beaucoup moins pressés de faire appliquer la dura lex lorsqu'il s'agit de patrons voyous, de ministres cumulards ou d'habitants des beaux quartiers  (la maman d'une jeune fille me dit que depuis qu'elle habite le Cabellou, après avoir passé plusieurs années à Kerandon, les policiers changent complètement de ton avec elle).

 

Comment le citoyen de base ne serait il pas encore une fois totalement déboussolé par ce type d'action, et comment faire pour redonner confiance en la politique, en la loi, en la justice ? sans faire le jeu de la droite musclée et populiste, elle même tout aussi imbue de ses préjugés de classe et de l'intouchabilité de ses élites, sous la façade d'un discours populaire ?

Comment redonner ses lettres de noblesse au "peuple" sans jouer l'autoritarisme, la leçon de morale, sans flatter le gout de la rancoeur et du rejet qui caractérisent parfois les réactions majoritaires ?

 

La politique ne devrait pas être seulement l'exposé d'un programme ou de solutions aux problèmes des gens, et lorsqu'on parle de "remettre l'humain au centre de nos préoccupations", c'est encore insuffisant.( l'humain n'est pas toujours le juste !)

 

La politique devrait être également un champ et un espace cultivé par tous pour la nourriture commune d'une réflexion qui dépasse le simple recours aux réponses toutes faites. Allons même jusqu'à dire un espace de "pensée", sans pour autant faire le jeu d'un intellectualisme qui évacue les difficultés de base, en prétendant naviguer sur les sommets.

La pensée au service de l'action. Il me semble qu'aujourd'hui, les partis politiques sont dans l'immédiateté des réponses face au chaos du monde, et qu'ils ne prennent plus le temps de s'y arrêter pour penser ce monde et son désarroi.

 

Lors du dernier conseil municipal, j'ai été été confrontée à ce type de réflexion en deux occasions.

 

1° Lorsque le maire prétend , à propos des écoles comme il l'a fait naguère pour l'hôpital qu'il "agit" en écrivant sa missive bien tournée au ministre responsable.

Comment peut il appeler ça une "action" ? ma réponse est que ce type d'action élude un des  principaux enjeux du problème qui est l'analyse du rapport de force. Une action n'est pas un petit caillou dans l'océan, c'est un engagement qui doit être précédé d'une réflexion approfondie, sinon c'est de la poudre aux yeux, mieux vaut alors ne rien faire, c'e serait plus honnête.

 

2° Lors de l'examen des comptes , le groupe socialiste accuse la majorité de faire un rapport "dégoulinant d'autosatisfaction" à propos de la réunion de mi mandat. C'est surement la vérité, bien que nous ayons décidé , Christian et moi de nous abstenir volontairement d'aller y participer.

Mais depuis quand a-t-on vu une équipe, un élu, ou un gouvernement, quelle qu'en soit la couleur politique, ne pas être "dégoulinant d'autosatisfaction" à propos de ses actions ? Quand a - t on entendu les politiques jouer la carte du parler vrai, reconnaitre les manques, chercher des solutions communes, entendre la "vox populi", pratiquer une pédagogie sans travestissement ? Et surtout ne pas transformer tout effort de pensée en communication ?

 

Nous ne sommes peut être pas assez "visibles" dans le champ politique actuel .

C'est un challenge que d'être très prudents sur la communication, en évitant les formules qui tournent à vide,  tout en étant très offensifs sur le besoin changement et les actions qu'il requiert !

 

A nous de jouer, et de prouver qu'on peut faire la politique selon "une autre logique"

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