forum participatif octobre 2013
ces notes ont été prises de façon assez exhaustive par des participants au forum du 18 octobre ( Jacques pour la première partie - Marie Hélène et Dominique pour la deuxième)
nous n'avons pas fait de synthèse, ces notes permettent de toucher à la richesse du débat et aux points de vue parfois contradictoire des intervenants, ce qui est un atout pour la forme démocratique que nous souhaitons promouvoir !
bonne lecture
1er débat :
Retour sur le mandat qui se termine, et l'action des élus d'ABT
Marianne : Vous qui n'étiez que 2 élus d'opposition, avez-vous pu agir, contrecarrer certaines choses ?
Dominique : Davantage qu'au conseil municipal (CM), on peut avoir connaissance des dossiers en participant aux commissions, ce qu'on a fait. On peut faire entendre des choses. A force de marteler ce qu'on avait à dire, sur le blog, à la presse, etc..., il y a des gens qui entendent cela. Des choses se passent par ce biais des commissions : par exemple sur la jeunesse, la culture, les transports, etc...
Le but est de faire entendre la voix des gens. On est un relais. On a pu faire des choses.
A la communauté de communes (CC) il n'y a pas de majorité. Dans les commissions, sur la culture, les transports, etc..., j'ai parlé de la gratuité.
Il faut un relais de la population. Par exemple l'hôpital : certaines choses bougent parce qu'il y a des gens derrière.
Christian : On a avancé des choses, mais il n'y a pas de résultats à montrer : le CM est constitué d'une majorité de droite. Il y a 2 oppositions :
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une opposition institutionnelle : le PS et apparentés
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une opposition militante : ABT
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Intervenante : Qui êtes-vous ? De quel bord politique ? Présentez-vous.
Dominique : Nous sommes à ABT, c'est à gauche, à gauche du PS. On n'est pas un parti politique, on est une association. On se base sur des actions, sur un concours populaire, engagé à gauche.
Dans le CM la liste majoritaire obtient la moitié des sièges, plus un nombre de sièges à proportion des résultats obtenus par toutes les listes. Il y avait aussi une liste PS/Verts, et la liste ABT.
On n'est pas des adjoints, ceux-ci sont dans la majorité.
Intervenante : Vous êtes qui ? Vous êtes avec Mélenchon ?
Dominique : Si vous voulez... Disons qu'on a une sensibilité de gauche.
Intervenante : Il y a un problème de propreté à Concarneau (Cc). C'est très sale. C'est une ville superficielle, une ville de touristes.
Dominique : A Cc il y a une vitrine touristique, très centrale. Mais certains quartiers sont délaissés. La politique de la ville c'est de miser tout sur le tourisme. Seul le centre ville est bien tenu.
Intervenante : Il n'y a pas de poubelles, il y a un problème de crottes de chiens.
Dominique : au centre ville, il n'y a pas de poubelles non plus.
Intervenant : ABT, c'est national ou municipal ?
Dominique : ABT, ça concerne uniquement Concarneau.
Claude : ABT fonctionne avec une assemblée générale (AG). Dans le film, il y a une cohérence dans les discours : le travail a payé dans le groupe. Il y a une cohérence dans la pensée politique.
Être minoritaire, c'est très difficile. Vous avez existé, vous avez pesé dans le débat politique.
Roland : Je suis à ABT et chez les Verts. Marc, dans le film, parlait du passage de la démocratie délégataire à la démocratie participative, c'est très important.
Dominique : On vous invite à lire les panneaux d'expo. Il y a des villes qui appliquent ce mouvement, des villes de droite ou de gauche.
La participation des habitants s'exprime en particulier dans les conseils de quartier. Il s'agit la plupart du temps d'un partage du pouvoir. Dans certaines villes, les comités de quartier gèrent le budget. On leur délègue une partie du pouvoir de décision.
Jean-Louis : Ce n'est pas « on vous délègue », mais « on vous restitue » le pouvoir.
Dominique : Certains adjoints raisonnent de la sorte : « on est élus, on fait ce qu'on veut pendant 6 ans ». Ce n'est pas acceptable. Le pouvoir n'appartient pas aux élus. Ils sont mandatés par la population.
Michel : ABT a mené une action sur la gratuité des transports en commun. Quand on regarde la réalité des transports, avec des bus souvent vides, ça coûte de l'argent de faire rouler des bus vides. Or, les bus c'est utile pour se déplacer d'un bout à l'autre de la ville, ça permet de gagner du temps.
Intervenant : L'autre jour, le conducteur d'un bus a refusé que je monte parce que je n'avais pas de monnaie, je n'avais qu'un billet. Il aurait pu me proposer un carnet, il ne l'a pas fait.
Dominique : les bus ne sont pas gérés par la ville, mais le bac est géré par la ville. Elle pourrait assurer la gratuité du bac. Les ronds-points coûtent cher, la thalasso coûte cher. Le quartier où s'implante la thalasso est une priorité pour la ville.... La gratuité, c'est un choix politique.
Intervenante : Comment arriver à une gratuité ? C'est un problème de gestion...
Christianveut recentrer la discussion : L'action menée depuis plus de 5 ans doit-elle être consolidée ? Ou pas ?
Dominiquereprend l'échange précédent : Il y a un feu au croisement de l'accès au lycée et à l'hôpital. On va y mettre un rond-point. Est-ce utile ? Tout est question de choix politique et de priorité. C'est l'argent des impôts. Que faire de cet argent ? Quel est le choix prioritaire pour la population ? Le choix doit être dicté par le choix politique du service au plus grand nombre.
Intervenante : Les bus ne peuvent pas tourner sur tous les ronds-points.
Dominique : C'est un problème technique.
IntervenantOn a refait tous les ronds-points, de Concarneau à Bénodet.
Dominique : C'est le conseil général qui décide, dans ce cas. Tout ce qui est fait est choisi, en fonction de choix politiques.
Michel : L'étymologie de « politique » c'est l'art de gouverner la cité. Ce n'est pas un gros mot.
Christian : Dans cette gestion de la cité, 2 logiques s’affrontent :
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soit on déroule le tapis rouge pour les gens friqués
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soit on s'intéresse aux intérêts et aux besoins des habitants
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Tout n'est pas solvable dans l'équation droite/gauche
Intervenant : Je veux avoir affaire à des gens, pas à des partis, ni à des idées nationales.
Dominique : Le film résumait les enjeux à Cc. Souvent c'est à la fois local et national, par exemple quand il s'agit de la Poste, de l'éducation, de l'hôpital, de la sécurité...
Intervenant : A Carhaix, c'était local, et ils ont gagné.
Dominique : A Carhaix, le maire était avec la population...
René : Il faudrait peut-être parler de l'avenir...
Dominique : On fait une pause-buffet, et on se revoit pour parler de l'avenir.
Christian : ...à partir du passé et du présent...
A Bâbord Toute ! Forum citoyen du 18 10 2013 – 2ème partie : l'avenir
(Notes Mh + Dom )
Claude Drouglazet modérateur forum participatif, réunion dédiée à Phil Déru.
Nous n'avons pas de programme pré-établi, afin de mieux cerner les attentes et désirs de nos ami(e)s, parole est donnée à la salle.
1° les atouts de Concarneau
Michel met l'accent sur les énormes atouts que possède la ville de Concarneau : beaucoup de savoir-faire, riche culture, mer, campagne, port en symbiose avec la ville, capacités de production industrielles, ville moyenne à taille humaine...
Il souligne les erreurs de la municipalité actuelle qui a tout misé sur le tourisme friqué
Claude rappelle que cela faisait déjà partie de nos préoccupations en 2008.
Quoiqu'il en soit, si nous parlons d'avenir, il ne faudra pas oublier ces atouts.
2° le port de pêche
Suite à l'intervention de Teddy sur la criée et la marée (constat : une semaine par mois, il n'y a pas d'apport de poisson en criée. Les achats des mareyeurs se font ailleurs – Loctudy, St Gué, Le Guil...- et tout part pour l'Espagne), nous discutons de l'actuel projet et d'aménagement du port.
Claude souligne que notre priorité devrait rester sur la défense du port de pêche. La situation actuelle, même si elle reste complexe, pourrait laisser des actions possibles de la part de la municipalité. Les projets présentés par le CG29 et la municipalité de droite ne sont pas acceptables en l'état. Tout ne peut pas être fait puisque d'autres institutions sont partie prenante, mais il y a des possibilités d'ouverture dans des domaines nouveaux qui solliciteront la jeunesse : recherche, pêche raisonnée, respect des fonds marines, et pourquoi pas un pole universitaire à Concarneau ? (ndrl : ça c'est moi qui l'ajoute à la lecture de la presse récente )
Marc demande comment re dynamiser le port, sans repartir dans la logique de destruction, dévastation des fonds marins. Jean-Pierre Coïc pense qu'il faut déjà faire un état des lieux (charges locatives lourdes pour l'installation de nouveaux mareyeurs, peu d'apport de poisson, pas de personnel en criée, coût des chariots élévateurs, matériel obsolète, moindre service aux pêcheurs payant, etc..). Il est clair qu'il y a volonté de détruire l'outil, de déposséder les acteurs principaux (pêcheurs) de la ressource. Pour re dynamiser le port de pêche de Concarneau, il faut privilégier la pêche locale et durable.
Claude Juillière : 80% de la pêche mondiale sont réservés à la minoterie (farines) ? Cette pêche-là détruit tout sur son passage. Ça sera un beau pas en avant de déjà mettre en chantier le local, la pêche non industrielle, de s'opposer à notre niveau à tous ces projets (ex. Intermarché au Canada) qui mettent en danger la ressource.
Claude (D) signale un article du « Marin » sur la pêche et le développement durable. Cf. site Internet du journal.
Proposition (constructive!) est faite de monter un groupe de réflexion collective sur le port.
3° Quel avenir pour ABT
Pour René, ce qui est fondamental à Concarneau, c'est ABT ! Pour lui, l'urgence est d'avoir une liste de 33 noms et dans la parité.
Rappel est fait par Dominique que ce forum de partage d'idées est une ouverture justement vers l'avenir. Et qu'en 2008, nous n'avions pas encore un nom en début d'année ! Nous devons construire des initiatives de façon publique et non pas dans la confidentialité, la confiscation des pouvoirs, le clientélisme ou le racolage !
4° la santé
Marianne pense au domaine de la Santé, via la situation de l'hôpital de Concarneau. Depuis 2008, les urgences de nuit sont fermées – sous prétexte qu'il n'y a pas assez d'urgentistes (bien-sûr quand on n'en cherche pas...). Depuis 2008, ABT fait partie du combat mené pour la réouverture des urgences. La fermeture « provisoire » (du genre qui dure...) des urgences de nuit risque d'amener la fermeture tout court des urgences, donc du SMUR, donc plus de médecins de garde, etc... Donc plus d'hôpital pour une région de 50,000 habitants, chiffre doublé en période estivale ! Le comité de Défense de l'Hôpital (qui a adhéré à la coordination nationale) se bat également pour un scanner... Qui serait donné à une clinique privée de Quimper (en voie de groupement avec une autre clinique privée de la ville...Qui a déjà un scanner!). Notre problème est qu'à l'inverse de Carhaix qui a sauvé sa maternité, nous n'avons pas d'élus municipaux de la majorité de droite qui se soient vraiment mis en avant , ni beaucoup de professionnels médicaux avec nous.
Il faut d'avantage impliquer la population dans la défense de son hôpital public, et faire un projet ABT pour ce dernier et la Santé. ( Centre de santé pour la gratuité des soins ? )
5° les associations
Dominique intervient sur le domaine des associations de la ville, de la richesse de la vie associative à Concarneau. Les associations ont vu dès 2008 la baisse de 15% de leurs subventions municipales. Mais ce n'est pas tout, la vie associative dépend des subventions, mais elle offre aussi un vrai service public. Il manque une réelle maison des associations, les locaux d' EDF prévus à cet effet par la majorité municipale étant déjà « tronqués » de 2 étages réservés aux services des sports et des eaux de la ville. Un réel projet pour une maison associative digne de ce nom nécessite d'autres services que des locaux vides avec un accès vraisemblablement payant.
Claude pense qu'il faut associer un projet de maison des services publics à ce genre de locaux, et qu'une municipalité doit s'occuper de cela en juste équilibre et avec la pensée d'un réel service aux associations et à la population.
6° les municipales
Un intervenant se prononce pour faire une liste aux municipales, mais désire savoir avec qui on travaille. Il y a une forme politique à prendre, et dans l'optique d'une démocratie participative, ne faire qu'un seul mandat. Ne pas oublier non plus de mettre un peu d'humour (prêt à faire une pétition pour chauffer les bancs publics !!)
Un seul mandat est trop court pour arriver à monter des projets et un élu n'est que le relais. Pour certains, deux mandats sont pourtant trop lourds à porter. Il faut aussi noter que dans l'esprit des gens, pour être élu il faut être « compétent » et les politiques « professionnels » ont bien réussi à leur mettre dans la tête que la population est incompétente. (exemple de l'actuel projet d'aménagement du port, en « concertation » entre « experts » et « spécialistes », mais surtout sans la population!) Les compétences sont utiles mais pas nécessaires, sinon on ne serait jamais élu une première fois !. Il ne faut pas pour autant se priver de l'Expérience !
Quand on est élus, on doit résister avec la population, s'abriter derrière la loi est trop facile. Quand on est élu PAR les habitants, c'est POUR eux.
Les alliances avec d'autres partis ?
Nous devons être suffisamment forts pour être intraitables sur l'essentiel. Faire alliance de façon systématique entraîne à mener des politiques contradictoires avec ses propres convictions.
Jean Pierre : Nous devons tout de même être attentifs aux « pas » que d'autres peuvent faire en direction de nos méthodes et prendre en compte leurs évolutions
Nous ne pourrons réaliser des alliances que si nous avons la certitude d'obtenir des engagements importants avant les élections et d'être en mesure de les faire respecter ( par exemple en formant un « groupe » au conseil)
Ne pas s'adresser systématiquement aux « apparatchiks » mais aux militants de base pour qui le socialisme n'est pas un vain mot .
Jean Louis rappelle nos convictions antilibérales et leur incompatibilité avec certains modes de gouvernance
7° Culture :
monter un projet culturel avec la population. Impliquer la jeunesse . Tout projet est politique. La jeunesse en en régime de pauvreté , l'emploi ne se différencie pas des autres domaines d'intervention. Il y a une réelle capacité de Concarneau de créer de l'emploi, sans aggraver la pression fiscale. De prendre en compte le problème de la jeunesse à ce niveau. La culture est une éducation à la vie et concerne tous les espaces publics
8° Ecologie :
Roland :ne pas laisser l'écologie de côté, il y a du travail à faire sur l'environnement. Le terme d'écologie est connoté, cependant l'écologie n'appartient pas à un parti mais à tout le monde. On peut enrichir le vocabulaire et le « localiser ». Il faut peut-être différencier l'écologie de l'environnement. Mais il y a une notion anti libérale dans l'écologie, qui fait partie de tout (environnement, politique, économie, science, …) Nous notons la transversalité de l'écologie. Cela fait partie de la vie de gens. C'est un état d'esprit. Par exemple la gratuité est à à la fois sociale et écologique. Il y a des liens indissociables entre écologie, culture, économie et social.
Ne pas s'accrocher au dogme traditionnel du Progrès , qui en l'état actuel du monde doit être un progrès plus qualitatif que quantitatif
Commission environnement à la mairie : il existe une « écologie de droite » (certes dévoyée) qui fait de la préservation de la « nature » un domaine totalement séparé du reste et qui , donc, perd tout son sens
fin de la discussion à 22h