14 juin - joli mai

Publié le par ababordtoute

TRIBUNE LIBRE

Un lecteur attentif de ce blog me fait remarquer que les titres des derniers articles avaient emprunté au mois de mai la persistance d'un printemps "chaud chaud chaud" et que juin avait été ainsi passé à la trappe.

Rectification faite,  l'occasion est belle d'embrayer sur le sujet : on ne trouvera pas ici de nostalgiques célébrations d'un mai quarantenaire maintes fois célébré en cette année 2008, mais plutôt une sorte d'interrogation sur ce qu'il nous reste de "l'esprit" de mai 68, ou plus exactement ce que nous pouvons aujourd'hui retenir de l'histoire du mouvement populaire, mais aussi en quoi le fait d'être les enfants de cette époque passée nous permettrait de comprendre et de transformer le présent.

Honnêtement, comment répondre à cette question ? 
La vague de 68 qui a traversé l'Europe et une partie du monde, peut apparaître aujourd'hui comme une fièvre épidermique qui nous a laissé plus de cicatrices et de regrets de "ce qui aurait pu être" , que d'effets réellement positifs et profonds sur le monde que notre génération a bâti.
Pardon à mes amis qui pensent différemment, peut être étais-je trop "innocente" politiquement pour bien le comprendre , mais je me souviens plus en profondeur de la mort de Luther King et de Bobby Kennedy ( les droits des noirs américains , la guerre du Vietnam, le poing dressé des athlètes de Mexico), ou de Prague, Août 68 ( sans commentaires) ...  
Le mai de Paris, venu comme une fête mal préparée, nous a laissé si démunis que nous n'avons su quoi en faire.
Quand on est dedans , peut être ne voit-on que ce qu'on veut voir ?
Ou alors cette transformation de la société française qui était probablement inéluctable, cette aspiration libertaire et absolument révolutionnaire, au sens propre du terme,  ont-elles été trop vite occultées par les "modèles" mis au pinacle des idées gauchisantes, maoïstes, léninistes ou trotskystes, qui entendaient nous faire rentrer dans un autre rang, plus autoritaire et plus injuste encore ?

La grève générale, la liesse populaire ? oui !
La pensée libérée , l'intox dénoncée, le refus de plier la vie aux exigences de l'oppression, d'où qu'elle vienne ? oui toujours !
Mais... que reste-t-il de ces amours printanières ???? ( air connu)

Etonnamment, la fin de tout esprit vraiment révolutionnaire, la liberté vendue aux financiers du monde, l'agonie d'une pensée socialiste de gauche ...
Ah si ! 
le NON des irlandais à la langue de bois technocratique de nos élites si bien pensantes, souvent "anciens" soixante huitards se prenant pour les guides éclairés du peuple ignorant ....
Ouf !
(Et pourquoi pas un noir à la présidence des USA ...)

dominique dieterlé
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