Commissions de travail la culture
Réflexions – confrontations – A BÂBORD TOUTE !
Évoquer l'intérêt de la culture, n'est-ce pas devoir l'intégrer au plaisir de croquer pleinement la vie?
En ces temps de difficultés, voire de désastre social, aborder ce sujet est pourtant trop souvent ressenti comme une gageure.
Sauf que ...
De quoi parle-t-on ?
De ce qui se consomme, se marchande, avec son enfermement dans la gamme formatée du médiatiquement correct... ou de ce qui émancipe ?
L'ÉMANCIPATION, c'est l'esprit critique
c'est la citoyenneté
c'est l'enrichissement des émotions
c'est la compréhension du juste et du possible.
La CULTURE est une réponse émancipatrice face aux frustrations démocratiques, aux sentiments de relégation et d'exclusion.
Populaire ou savante, la culture est une donnée primordiale du patrimoine partagé qui porte et produit le lien social utile à nos destinées communes.
Dans tous les lieux, dans tous les temps, dans tous les milieux, la Culture c'est Vous !
Il n'y a pas à qualifier la culture.
Elle ne sert à rien si elle n'est pas appropriée, c'est à dire propriété de tous, échange entre les groupes, enrichissement de la vie .
La culture, c'est les gens et leur vie de tous les jours. La culture est à eux!
La culture, c'est positif et politique. Elle s'oppose à l'uniformisation parce qu'elle permet de partager ce qui est dissemblable.
Les puissants s'en méfient parce qu'elle est subversive, différente, multiple, et qu'elle échappe aux définitions.
LA CULTURE C'EST VOUS, C'EST NOUS
CE QUE NOUS FAISONS, COMMENT NOUS LE FAISONS,
CE QUE NOUS AIMONS, CE QUE NOUS TRANSMETTONS
Au sens large, la culture se rapporte à toute activité humaine utile au développement d'un milieu favorable pour la nourriture intellectuelle, émotionnelle et matérielle du corps social.
Il n'y a pas de culture sans société humaine
CULTURE POUR TOUS , ART POUR CHACUN
L'ART ( par la pratique ou l'éducation) permet à l'individu d'exprimer ses émotions, sa vision du monde, sa créativité. La CULTURE pourrait être l'opération par laquelle cette capacité arrive sur la place publique - se partage – se complète – se transforme.
Tout art peut être révolutionnaire mais s'il reste l'apanage d'un cénacle, d'une caste, d'une communauté, ou pire encore de celui seul qui a l'argent nécessaire pour en profiter, il ferme sa porte à la globalité de l'aventure humaine.
La promotion de la culture, de toutes les cultures, fait passer l'art de la sphère privée vers la sphère publique, de la collection vers le musée, de la propriété vers l'école, du consommateur à l'acteur, du tout seul au tous ensemble.
DANS UNE SOCIÉTÉ PLUS ÉGALITAIRE, PLUS JUSTE TOUT LE MONDE DEVRAIT AVOIR DROIT AU « BEAU », ET PAS SEULEMENT À L’UTILE.
RENCONTRE AVEC L'ÉDUCATION POPULAIRE
Éducation populaire ne veut pas dire « éduquer le peuple » ce qui sous entendrait qu'il ne sait rien, mais au contraire valoriser les savoirs et traditions populaires, les cultures non officielles, les cultures du travail, de la rue, de la marge pour permettre à chacun de se sentir acteur du monde où il vit .
Partager les savoirs, d'où qu'ils viennent c'est déjà partager les pouvoirs.
Savoir dire et écrire ce qu'on vit, où l'on vit, comment l'on vit, c'est déjà ne plus être soumis, exclu, passif.
Donner à la jeunesse des espaces pour exprimer ses questionnements, ses détresses, ses espérances, c'est déjà être à ses côtés pour bâtir le monde de demain
Mettre au service de tous les moyens, les équipements, les outils nécessaires au développement de son imagination créatrice, c'est déjà favoriser l'esprit critique et ré-inventer l'ordre social.
QUELLE PLACE POUR L'ARTISTE DANS LA SOCIÉTÉ ?
Passeur, créateur, ou médiateur, artistes et entreprises culturelles, des plus modestes aux plus puissants, sont aujourd'hui des acteurs incontournables de l'économie. L'austérité dans le domaine culturel entraîne les mêmes effets nocifs pour l'emploi, la formation, la vie économique que les mesures qui touchent les autres secteurs.
Miroir de nos propres contradictions, l'artiste met en perspective notre histoire et nos histoires.
Il ouvre des pistes pour explorer le champ des possibles. Il travaille dans la marge, seul espace de liberté nécessaire pour annoter, épingler, corriger l'écriture en marche.
Il garantit l'existence de cette marge indispensable et veille à ce qu'elle ne se réduise pas.
« Dans le champ artistique, l’imprévisibilité est souhaitable. C’est bien ce qu’une société du chiffre, de l’évaluation et du projet ne peut admettre. » Pierre Laurent
PRATIQUE ARTISTIQUE : DE L'ÉCOLE À LA VILLE
L'évaluation est devenue le but des activités à l'école, au détriment d'une éducation désintéressée et ouverte à tous avec un souci de réduction des inégalités.
Questions à se poser :
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L'école joue-t-elle suffisamment son rôle de médiatrice et d'accompagnatrice vers un développement du goût et des pratiques artistiques ?
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Ne joue-t-elle pas aussi le rôle de l'institution qui impose une culture dite universelle, (c'est à dire bourgeoise) en oubliant la culture propre à chaque milieu social, chaque quartier, etc... ?
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Prend-elle en compte les savoirs et les pratiques que les élèves ont acquis dans leurs milieux ?
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Permet-elle vraiment de réduire les inégalités économiques d'accès à un champ culturel plus vaste que celui de la famille ?
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Quand l'enfant, ou le jeune, sortent de l'école, à quelles pratiques artistiques ont-ils accès ? Dans quels espaces structurés ou informels peuvent-ils exercer des activités ? Avec quels moyens financiers ?
Que pourrait-on faire dans un cadre municipal pour démocratiser l'éducation artistique et les pratiques culturelles ?
CE QUI EXISTE À CONCARNEAU
Une école de musique centralisée mais inadéquate en terme d'espace, et limitée dans le nombre d'élèves accueillis
Un dispositif pour les scolaires appelé « ma tête se ballade en ville » qui pourrait s'étendre à toutes les classes et faire des propositions aux collèges et lycées s'il disposait de moyens supplémentaires.
La ferme du Moros : musique et danses traditionnelles et bientôt salles pour les groupes de danses et studio de répétition.
Bâtiment pour le moment non intégré au service culturel de la Ville.
Le CAC : projet en cours d'élaboration, mais bien des Concarnois n'y viennent jamais en dépit d'efforts tarifaires.
Projet de Palais des Congrès qui d'évidence, ne sera pas fait pour les Concarnois
La CHAP'L en ville close toujours dans un état pitoyable pour l'accueil du public et des artistes (travaux constamment reportés)
Maison des associations : projet en panne dans la mesure où les associations n'ont pas été vraiment consultées. Pas de perspective de services en terme de fonctionnement, de formation et d'animation de la vie associative. Le presbytère de Lanriec et l'Abri du marin accueillent également les assos.
Service du patrimoine : actif en raison du label « ville d'art et d'histoire ». Deux musées sur CCA, mais pas de galerie municipale digne de ce nom pour la collection de peintures
Rien n'est fait pour favoriser l'expression des cultures actuelles (graffeurs, etc … ).
Bibliothèque municipale : sous dimensionnée et peu accessible aux nouvelles technologies. Le Bibliobus passe dans les quartiers . L'e-BUS , propriétaire de CCA favorise de façon logique les communes sans espace multimedia
Centre socio-culturel « la balise » nouvel équipement géré par habitants, ville et CAF : projet en cours
CE QUI PEUT ÊTRE FAIT... IMAGINONS !
L'école de musique municipale se déploie dans les écoles et les quartiers pour des ateliers ouverts à tous, qui prennent en compte les savoirs, les besoins, les envies des enfants au plus proche de leur espace de vie.
Elle est ouverte à tous les styles de musique
Un centre pluridisciplinaire d'enseignement artistiquevoit le jour : c'est aussi un espace de débats, un instrument de réflexion, de décision, de mise en oeuvre des projets adoptés.
Ce centre propose également l'équivalent d'une école de musique pour les arts plastiques, la danse, le théâtre, le cinéma. Ce type de structure est organisé en classe et ateliers décentralisés avec des espaces plus informels de création libre. Cette structure de centre global avec décentralisation d'ateliers favorise la mobilité en ville, et non l'enfermement dans chaque quartier, centre ville ou périphériques...
Les pratiques artistiques se construisent avec des professionnels, pas seulement considérés en tant que professeurs, mais en tant que partenaires de création. ( échange de savoirs – partenariat pros / amateurs)
Il existe des lieux d'expression autonomespermettant la reconnaissance des cultures urbaines, des arts de la rue, des pratiques liées aux nouvelles technologies.
Tous peuvent avoir accès au spectacle vivant et aux lieux culturels : politique de prix, mais aussi politique de concertation dans la conception des projets, dans la prise en compte des demandes et dans la découverte des nouveautés.
Une vraie politique des associations se met en place : soutien de façon conséquente aux associations qui ont de vraies implications dans le collectif et la vie de la cité : moyens, locaux, reconnaissance des acteurs de terrain dans le domaine sportif, culturel, social, formation des responsables, participation à l'élaboration des projets pour la Ville.
Redisons l'importance d'une vision d'ensemble du PROJET CULTUREL ET CITOYEN au service d'actions de démocratisation, de participation, de partage.
Ce projet n'arrive pas tout fait, il doit être élaboré avec la population dans son ensemble
CULTURE ET DÉVELOPPEMENT DURABLE
La notion de développement durable est communément associée à la protection de l’environnement, que l’on confronte aux aspects économiques et, plus rarement, aux dimensions sociales pourtant si importantes. Quant aux relations qu’entretient cette notion avec « la Culture », elles sont réduites à la portion congrue !
Pourtant, il n’y aura pas de développement durable pour notre société sans un essor culturel à la source de l’invention d’ « un mode de vivre ensemble » qui batte en brèche les sacro-saintes règles du libéralisme qui nous dominent aujourd’hui !
Deux exemples concrets peuvent être évoqués pour s'en convaincre :
Tout d'abord, le marinarium de Concarneau, établissement de renom établi dans notre ville, n’est pas un simple muséum qui enfermerait des savoirs passés et exposerait des connaissances propres à cultiver ses visiteurs.
Il est aussi au regard de la problématique qui nous occupe, un formidable outil d’investigation de la vie marine qui accumule des connaissances dont la diffusion stimule des activités socio-économiques liées aux biotechnologies, à la pêche et à l’aquaculture.
C’est grâce au travail conjugué des scientifiques d’établissements publics similaires (Ifremer par exemple) qu’il est désormais possible de comprendre un certain nombre d’écosystèmes marins et de s’y livrer à une pêche plus respectueuse des équilibres naturels.
Il est ainsi possible d’y mener des activités humaines durables parce qu’elles préservent le renouvellement des ressources et de l’écosystème dont elles sont parties prenantes, (et nous avec), tout en répondant aux besoins des populations…Pourvu qu’on ne leur impose pas de féroces règles de rentabilité et de profitabilité qui s’opposeront, alors, à toute perspective de durabilité dans ces activités…
Autre exemple : La Bretagne est réputée comme terre de culture portée par des créateurs et des artistes qui s’attachent à la prolonger et à la renouveler, au contact d’autres cultures.
La culture qui est la leur se propose d’interroger notre société, de scruter finement les pensées et les sentiments de nos contemporains.
La culture ainsi conçue enrichit notre connaissance des sociétés et des personnes.
Elle diversifie les manières de les appréhender et de les concevoir.
Elle change notre regard sur le monde.
Elle ouvre nos esprits à la multiplicité des possibles et des alternatives qui coexistent dans la réalité.
C’est à partir de cette diversité culturelle et de cette pluralité d’approche que peuvent s'inventer des solutions hier encore inconcevables faute d’imagination suffisante.
Encore faut-il que des politiques publiques prennent à bras le corps les défis de l’accès et de l’élargissement des publics pour s’opposer à l’uniformisation marchande de l’offre culturelle, comme des esprits, et que se multiplient des rencontres culturelles de qualité !
Scientifique ou artistique, la culture et les œuvres de l’esprit en général élargissent les capacités humaines. Elles font émerger de nouvelles compréhensions du monde qui engendrent de nouvelles façons d’intervenir dans celui-ci : il s'agit bien d'un un enjeu de civilisation.
Concevoir une organisation sociale et un fonctionnement dont la régulation ne repose plus sur les seuls critères économiques et financiers, mais fasse toute leur place aux critères sociaux, environnementaux, culturels et démocratiques : voilà la réponse aux besoins des générations présentes et futures.
DU TEMPS LIBRE AU TEMPS CHÔMÉ
Depuis toujours l'ouvrier, l'artisan, l'agriculteur, le pêcheur, l'employé contribuent, au même titre que l'artiste à façonner l'espace culturel de la société dans lequel ils vivent .
La reconnaissance de ces savoirs-faire s'accompagnait, il y a quelques dizaines d'années, d'une espérance de temps libre qui devait permettre au travail de s'exprimer tout aussi visiblement avec moins d'effort pour se donner un autre temps, celui d'une culture partagée au-delà de l'entreprise : loisirs, vacances, éducation permanente …
la société actuelle dément cette espérance en dérégulant le temps de travail, en précarisant le travailleur aujourd'hui jetable et prétendument polyvalent, donc dévalorisé dans ses compétences spécifiques et soumis à des régressions sociales sans précédent.
S'abrutir dans un boulot sans intérêt avec des horaires chahutés ne donne guère envie d'utiliser son temps libre pour des activités culturelles.
Donner soi-disant priorité à la jeunesse et à l’éducation en excluant la culture, réduit ainsi l’école à n’être que le vecteur de « l’employabilité » des jeunes dans un marché du travail de plus en plus flexibilisé.
Quant au chômeur en fin de droits, au nouveau pauvre, à celui qui a faim dans une société dite d'abondance, il n'est plus seulement un paumé, un exclus, il est également blessé dans sa dignité humaine de devoir consacrer toute son énergie à la satisfaction de ses besoins essentiels.
Lui donner tout juste de quoi manger augmente sa dépendance et le déconsidère à ses propres yeux.
En revanche, lui permettre d'exprimer autre chose qu'un besoin primaire le rend à la dignité d'exiger lui même la justice, à la liberté de revendiquer lui même ses droits fondamentaux, à la possibilité d'exercer lui-même son désir de solidarité.
La culture n'est pas un luxe pour les riches.
Elle est le fondement de la dignité pour tous.
Elle est l'outil par lequel la parole s'exprime et exige sa reconnaissance.
CULTURE ET DÉMOCRATIE PARTICIPATIVE
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prise de parole – prise de risque par la confrontation des idées
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investissement du quartier , de l'espace urbain
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contribution à la revalorisation du milieu et des pratiques
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vivre ensemble et construire le bien commun
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liberté d'expression et d'information , refus de la marchandisation médiatique
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création d'emplois nécessaires au bien-être de tous
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reconnaissance des savoirs populaires face aux tentations consuméristes