27 février - atelier urbanisme

Publié le par ababordtoute

Nous étions 25 participants samedi matin à l'atelier proposé par ABT autour du thème de l'urbanisme.
Une belle réussite pour cette première approche "technique" qui concerne des sujets d'actualité à Concarneau.

urbanisme


Néanmoins cette expérience mérite d'être prolongée, au dire des participants, par un débat public, qui prendrait en compte les réalités spécifiques à la ville de Concarneau, et à son avenir en matière d'urbanisme, et permettrait à ses habitants d'exprimer leurs points de vue.

Ceci pourrait se concrétiser d'ici un mois ou deux par l'organisation d'une telle manifestation.


Voici les principaux points abordés lors de cet atelier


1) PRESENTATION DES DIFFERENTS NIVEAUX D'AMENAGEMENT URBAIN

-
Le permis de construire : décision de base signée par le maire
- Le permis d'aménager , qui concerne les zones constructibles et les projets urbains : lotissements, ZAC, zones commerciales etc... à ce niveau, les particuliers peuvent agir, en association ou pas, pour contester ou améliorer les projets si nécessaires ( enquêtes publiques)
- Le PLU
( Plan Local d'Urbanisme) : décidé par les mairies, propose une vision plus globale de l'aménagement urbain prenant en compte le développement durable, les transports, la mixité sociale etc . Le PLU doit respecter le SCOT ( voir ci dessous) , mais le PLU est cependant moins contraignant que la loi d'urbanisme qui peut refuser des permis de construire même si le PLU les autorise, en fonction d'autres critères ( Loi littorale par exemple...)
- Le SCOT
( Schéma de Cohérence Territoriale) décidé à une échelle plus vaste : communauté de communes, pays, territoire etc... .Il s'agit de zoomer sur des zones stratégiques définissant de grands axes de développement. Le SCOT donne également des indications sur le nombre de logements à prévoir sur une zone dans les 10 ans à venir en fonction des projets réalisés ( épuration, transports, loi littorale etc.).
 les PLU et les SCOT ne sont pas figés, ils peuvent être révisés en fonction de données nouvelles ( voir ce qui se passe en ce moment avec le projet NEXITY)

2°LES ENJEUX DU DEVELOPPEMENT URBANISTIQUE EN BRETAGNE


L'étalement urbain a été longtemps soumis à des règles peu contraignantes, ce qui a grignoté peu à peu les espaces agricoles et les zones naturelles, tout en coûtant très cher aux collectivités ( réseaux d'assainissement, entretien des routes, adduction d'eau, électricité, téléphone etc ); dans le même temps la pression immobilière a déplacé les populations les moins aisées vers l'intérieur des terres tout en les soumettant à des frais de transports accrus.


Deux chiffres:

Les communes littorales accueillent en France 11% de la population sur 4% du territoire. Le littoral breton a fourni ces dernières années 30 % des surfaces de logements littoraux au niveau français
La déperdition importante des zones agricoles,  est aussi un problème d'avenir: doit-on sacrifier ce qui "nourrit les hommes" à des spéculateurs, et à des regroupements de population ( retraités plutôt aisés) qui  au bout du compte feront "mourir" un territoire ?

Le SCOT donne donc des préconisations assez fortes en matière de refus du "mitage" et peut contraindre les communes à rester agglomérées autour des "bourgs " et des "villages" ( un "village" est un groupe d'habitation qui comporte également quelques points centre: tabac, boulangerie, garage, école, etc ), il refuse l'extension des "hameaux" ( quelques maison groupées mais non structurées en terme d'habitat),  et l'implantation d'habitations isolées. Il garantit aussi la pérennisation des espaces remarquables( bois, dunes, zones humides, littoraux...)


Cependant, lors de l'établissement d'un PLU les municipalités ont la possibilité d'envisager ce qui est souhaitable ou non en matière d'augmentation de population. Il n'est pas inéluctable, pour la qualité de vie, et dans l'intérêt des habitants, de vouloir à tout prix un accroissement des populations. L'important n'est pas de "grossir" systématiquement, mais de rester "groupé"

Pourtant, on comprend bien  que face à l'effondrement actuel des services publics les communes aient la tentation de grossir à n'importe quel prix pour retenir les derniers vestiges de services qui leur reste encore.



3° L'ELABORATION D'UN SCOT


Elle se fait en 3 étapes:


- Le rapport de présentation ( diagnostic, transports, économie, paysages, répartition de la population etc, )

- le PADD : Projet d'Accompagnement et de Développement Durable , qui va évaluer l'impact du projet d'aménagement sur le territoire, et faire des préconisations en la matière
- Le règlement

En général le SCOT est établi par la collectivité locale avec l'appui de cabinets de consultants mais certaines collectivités disposent par ellesmêmes d'une
Agence de l'Urbanisme, qui est un service public local ; dans ce cas , même si l'agence travaille avec des privés, elle connaît le terrain, les problématiques et la population mieux que quiconque.

Le règlement établit ensuite les grands principes sur lesquels se fonde le SCOT.

C'est un document conséquent à lire attentivement, car les mots employés sont lourds de sens en ce qu'ils indiquent la vision politique dans laquelle s'inscrit ce règlement.
Faut-il répondre à des demandes ( d'urbanisation poussée, par exemple ...) ou à des besoins ? ( ceux des populations concernées) . Qu'est ce qui est le meilleur et le plus nécessaire pour les citoyens ( par exemple des écoles aux classes surchargées, ou des petites structures à plusieurs niveaux ? ) etc.

Ce règlement se double d'une carte qui dessine les grands axes de l'aménagement, les zones à protéger, les pôles de développement, la politique des transports, la concentration des habitants, la mixité de activités, les corridors écologiques qui rompent la densification extrême du territoire, et éventuellement donne des indications à la politique foncière des mairies (acheter des réserves foncières pour construire des équipements sociaux ou des logements collectifs, faire de la valorisation de zones agricoles, et contrer ainsi le fait de brader le territoire aux promoteurs !)


4°QUELQUES PROLEMES EVOQUES


- Les collectivités qui élaborent des SCOT et qui ne sont pas composées d'élus au suffrage universel direct ( telles que les communautés de communes) peuvent elles vraiment prendre la mesure de leur responsabilité face aux citoyens ?


- Quel rôle jouent les groupes immobiliers dans le dévoiement possible des projets ?


- Où est rendue possible la part intervenante des habitants dans la construction de leur propre environnement de vie ?


- Comment peut on lutter contre les nombreuses entorses à la Loi en matière d'urbanisme ?


- Les élus sont -ils sensibles à la corruption ? ( les "affaires" en cette matière sont suffisamment fréquentes pour qu'on se pose la question )


Si vous avez des réponses à ces questions, ou si vous en avez d'autres, contactez nous, votre commentaire sera publié !


Nous n'avons pas manqué de finir la réunion par une évocation du projet NEXITY déjà cité, et par la lecture d'une lettre qui sera déposée par l'association au commissaire enquêteur
(affaire à suivre sur ce site dans les prochains jours ...).


Publié dans Vie de l'association

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