28 juin 2011 Questions sur les élections
Les questions abordées sous le terme inadéquat, à mon avis, d' « électoralisme », permettent cependant de créer certains éléments d'un débat de fond.
Lors des dernières élections municipales, la candidature et les propositions d'ABT ont contribué à élargir « l'offre politique » qui, comme on le voit trop souvent lors d'élections locales, régionales et nationales, se résume à un duel droite classique-gauche majoritairement PS. Or, cet échiquier politique est bien trop succinct pour satisfaire un électorat de plus en plus informé et de plus en plus engagé dans une diversité d'opinions politiques.
C'est encore plus le cas quand l'un des deux camps s'est retrouvé en position d'occuper les responsabilités durant plusieurs mandats, cédant aux facilités malheureusement habituelles de posture de pouvoir, d'arrogance, de tentation de clientélisme, de traitement méprisant des partenaires éventuels comme des opposants. Or, le fait d'être élu devrait conduire à une modestie, car on sait qu'on est élu par une majorité (parfois très relative), et non pas par l'ensemble de la population, et ce mandat ne consiste qu'à se mesurer aux responsabilités d'une fonction qui devrait être toute d'écoute des attentes des citoyens, et de facilitation des conditions d'expression de ces citoyens, chaque décision devant être argumentée devant ces citoyens.
Alors, peut-on dire qu'un certain nombre de concarnois ont élu deux membres d'ABT ? Ou qu'un certain nombre de concarnois ont apprécié de pouvoir voter en-dehors d'une offre politique trop limitée, tout en votant à gauche ?
Les résultats d'une élection locale entraînent une répartition mathématique des postes, qui est étrangère à la pensée de chaque électeur lorsqu'il vote.
Ce que je veux dire, c'est que Concarneau est une terre « de gauche » depuis fort longtemps, et qu'on peut trouver une certaine incongruité au fait que cette ville soit « dirigée » par une équipe de droite.
Le débat « le PS est-il de gauche ? » n'est pas recevable en tant que tel par l'ensemble de la population. Ce qui est beaucoup plus parlant, c'est le fait que la population soit interpellée par des actions citoyennes, par des initiatives alternatives. Une autre politique communale est possible, il faut continuer à le prouver durant les 3 années qui restent. Tout en ayant à l'esprit qu'un groupe restreint comme ABT ne pourra pas, seul, se prévaloir de ces actions et d'un autre sens à une vie politique locale, pour se présenter comme solution alternative.
Il ne faut pas négliger une ouverture vers d'autres collectifs, d'autres groupes organisés, pour espérer avoir un rôle à jouer lors des prochaines échéances. Se retirer complètement serait un constat d'échec et un facteur d'incompréhension dans une population qui subit un pouvoir de droite contre le gré de la majorité des citoyens, parce qu'un groupe a osé rompre l'affrontement classique droite/PS.
Pour continuer à commenter l'article sur l' « électoralisme », je crois personnellement, comme lors des cantonales, que le rôle d'ABT ne peut pas être celui d'un groupe partisan lors des prochaines élections nationales. Il y a d'autres instances pour cela, et les membres d'ABT ne seront pas forcément du même avis lors des campagnes à venir. Ne laissons pas de nouveau la confusion des rôles s'installer et creuser des fractures au sein de notre groupe.
Jacques Ménochet