9 octobre - poil à gratter
Ceci est une tribune libre , signée, et probablement impertinente, mais comme je suis clouée au lit, je me permets de faire part de mes impressions, en espérant susciter un débat de fond pour nos prochains rendez vous
en rappelant que le blog est ouvert à ceux qui ont envie d'écrire, bien que nous n'avons pas encore décidé , suite à un échange récent de commentaires, si oui ou non, nous acceptions les expressions personnelles non signées ? ( on ne parle pas ici des rubriques informatives , bien évidemment, mais des prises de position "engagées"). Qu'en pensez vous ?
Et à part ça, qu'est ce que nous, ABT, pouvons penser des primaires socialistes ?
Commençons par un point qui peut être positif : bon, c'est vrai, on demande aux sympathisants, dans un grand élan démocratique, de donner prioritairement leur avis sur un évènement politique qui doit avoir lieu dans 6 mois. Personne ne reprochera à personne de demander aux volontaires leur avis sur ce qu'ils attendent d'une telle élection, et même si la forme se conjugue avec l'idée d'une opération médiatique bien menée, on ne fera pas trop les difficiles sur le principe. Si deux millions de personnes ont participé, c'est qu'au moins 2 millions de personnes trouvent cette idée valable. Ne les récusons pas, ne les méprisons pas .
Maintenant, qu'en est il du fond ?
C'est quoi cette élection présidentielle ?
On vote pour un héros couvert de lauriers à la romaine ?
Pour un imperator qui décidera tout, tout seul ?
Pour l'infaillibilité du pape ?
Pour Superman ?
Ou ... on vote pour une équipe, un programme, un engagement mis au service des français, de tous les français, même ceux qui ne votent pas, même ceux qui votent contre, même ceux qui sont dégoutés de voter ?
Ce n'est pas cela que j'ai entendu ( bien qu'ayant assez peu écouté, j'avoue, peut être justement pour cette raison). Donc, presque sans le faire exprès, j'ai entendu beaucoup de "moi je" , de sons d'ego, et de "c'est moi le/la meilleur(e)" .
Alors là, pas possible. Je ne comprends pas.
Comme tout le monde, j'ai envie de voir dégager Sarkozy, mais pas, surtout pas, pour aller dans le même sens d'hyperprésidentialisation, de peopolisation, de captation du pouvoir par un seul.
Au fond, qu'est ce qu'on en a à faire que ce soit truc ou machin qui soit président(e) ?
Ce qu'on veut c'est une autre politique, et une autre façon, aussi, de faire la politique.
Collective, responsable, citoyenne, partagée.
C'est mal parti !
Je respecte les 2 millions de citoyens qui ont voulu s'exprimer dans cette primaire.
Je refuse qu'on se congratule sans penser aux autres, à tous les autres qui, tout en n'étant pas de droite, qui tout en souhaitant la mise au rancart de l'UMP, se sentent consternés, et nullement concernés, par un truc qui se passe à des années lumières de leurs vies, de leurs difficultés, de leurs envies, de leurs attentes : un petit jeu de dupes entre gens de bonne compagnie qui finiront par s'accorder ...
Alors ? à quoi ça sert tout ça sinon à éloigner encore un peu plus les citoyens de base, beaucoup de citoyens de gauche aussi, du grand cirque qu'est devenu la politique, ici et ailleurs, pendant que les lions continuent à bouffer ce qui reste, en toute tranquillité ?
Celle qui s'exprime ici est aussi, dans cette rubrique au moins, dans une forme de "moi/je".
N'étant appelé à rien gouverner du tout, elle estime que c'est seulement l'expression de son honnêté intellectuelle, de ses doutes et des questions que cela pose à l'avenir de la politique, du plus petit au plus grand niveau !
D.Dieterlé