De la force d'ABT en ces temps obscurs
La force d'ABT c'est, selon moi, l'acceptation de cette pluralité à gauche, inscrite dans ses statuts, le refus de toute concession à une politique dictée par la pensée néo-libérale, le dialogue entre ses membres à propos des stratégies politiques sur le terrain, à propos des thèmes souvent étouffés de la présente campagne présidentielle comme la solidarité, l'écologie, la santé..., et l'inlassable combat de ses élus au sein du conseil municipal. Bien sûr qu'avec nos origines politiques différentes nous ne sommes pas toujours d'accord, et que les positions-réflexes de certains partis blessent ceux qui ne sont pas issus de ces partis. Mais la recherche du dialogue est toujours perceptible, l'expression des divergences est toujours possible.
La provocation doit être reçue comme un moyen d'interpeller le groupe, et non pas comme une dénonciation de certains dans le groupe. Je dirais même que la provocation doit être vécue comme une façon de sortir du champ des échanges d'arguments en se posant à côté, comme une forme d'humour. Roland développe des formes radicales d'humour politique, auxquelles nous devrions pouvoir répondre sur le même registre, même si ces formes décalées de dérision sont un appel à se ressaisir devant des dérives toujours possibles, qu'il faut prendre en considération pour améliorer notre fonctionnement.
Le présent texte est une sorte de profession de foi, en ce sens qu'il prône une façon idéale de nous situer les uns par rapport aux autres, comme de nous situer dans la réalité sociale et politique. Je n'ai, comme beaucoup parmi nous, foi qu'en l'homme et en ses possibilités d'améliorer les conditions d'une vie commune, dussions-nous nous prendre à partie, nous engueuler, nous provoquer par l'humour, mais nous retrouver autour des luttes à mener pour nous approcher de notre idéal.
Bien sûr, ce texte, comme les autres, peut être critiqué, moqué, décortiqué et tourné en dérision. Il en restera toujours quelque chose...
Jacques Ménochet