Sors d'ici, Sarkozy
Ceci est une tribune libre, qui n'engage que moi...
Le bulletin de vote, pour moi, est un des outils de stratégie politique pour les citoyens. Il ne faut pas en attendre la réalisation possible d'une autre politique. Mais il ne faut surtout pas le négliger. Il permet de réaliser éventuellement une étape, sachant que les autres étapes seront à construire progressivement, à tous les niveaux de la société. Il n'y a pas de morale politique en jeu dans l'utilisation d'un bulletin de vote. Il faut être conscient qu'en le mettant dans l'urne, on peut exprimer quelque chose, ou user d'une stratégie politique pour commencer à obtenir quelque chose. Chaque bulletin de vote déposé dans l'urne ne peut être comptabilisé comme une manifestation de soutien à un programme ou de confiance à un homme ou une femme. Il peut contribuer à l'expression d'une espérance ou d'une exaspération, ou d'un refus, ou d'un coup de gueule...
Cela vaut pour l'ensemble des bulletins de vote répartis ce dernier dimanche dans les urnes.
Quant au deuxième tour, et aux valeurs que nous défendons, à ABT et ailleurs, j'utiliserai le bulletin de vote disponible en face de celui de Sarkozy. En cela, je suis en accord complet avec Mélenchon. Il faut être logique. Depuis 5 ans, Sarkozy monte les citoyens du pays les uns contre les autres, attisant la haine, créant des boucs émissaires... De plus, il contribue à construire une idéologie répugnante, qui se permet de remettre en cause les leçons de l'histoire de France et d'ailleurs. Jusqu'à aujourd'hui où il décide d'organiser une fête du « vrai travail » le 1er mai à venir, faisant ainsi insulte aux syndicats et aux travailleurs qui ont obtenu, par la lutte, cette fête symbolique. Cela fait 5 ans que l'on doit subir ce discours révoltant qui fait du travail le résultat de l'effort et du mérite, dont seraient privés ceux qui ne veulent pas participer à ces valeurs, alors que l'on sait que le système économique capitaliste fait tout pour exclure du travail un nombre croissant de citoyens, jouant la concurrence, l'exclusion, l'inégalité.
Il faut participer massivement aux manifestations du 1er mai pour étouffer cette provocation supplémentaire, et voter tout aussi massivement le 6 mai pour « dégager » Sarkozy, comme disait Poutou.
Jacques Ménochet