Conseil municipal
Voici le texte d 'une intervention d'ABT au Conseil municipal du 9 novembre , concernant le DOB ( débat d'orientation budgétaire)
Le nombre de points à l’ordre du jour de ce conseil n’est pas très important, aussi me permettrai je de tout traiter d’une façon globale. En revanche le menu est des plus consistants puisqu’il s’agit, à travers un débat d’orientation, de définir pour une année la politique qui sera mise en place sur Concarneau
L’an dernier nous avions eu droit à un document sensiblement plus détaillé puisqu’il ne faisait pas loin du double de pages. Sans doute sont-ce les restrictions en cours qui vous ont fait réduire cette note à la portion congrue ? Nous constatons néanmoins que sur 10 pages de présentation du budget général, nous avons droit à 9 pages d’analyse financière et de considérations diverses, et à un maigre exposé de 2 paragraphes concernant les projets en cours, sans aucun détail qualitatif, sans analyse chiffrée.
Vous me permettrez de penser que cette façon de présenter le débat n’est pas innocente, mais qu’elle s’inscrit dans la droite ligne d’une politique qui, depuis le début du mandat, ne veut pas dire son nom.
Vous vous présentiez en effet dès le départ comme de simples gestionnaires, pétris de bon sens, ayant hérité d’une situation financièrement dégradée, dont, en bon pères de famille, vous alliez vous emparer courageusement pour le bien de tous les Concarnois.
Pas une seule fois depuis plus de 3 ans maintenant, nous n’avons entendu parler, concernant votre action, de projets, de valeurs, d’engagements ou de choix volontaristes. En un mot, vous prétendez faire, avec l’apparence de l’« innocence », de la politique sans politique !
Mais la façon même dont vous présentez les débats est politique, monsieur le maire. En nous assommant de chiffres, et exclusivement de cela, auxquels la plupart des Concarnois n’auront pas accès, vous voulez nous faire croire qu’il n’y a qu’une et une seule réponse, la vôtre qui soit pertinente face à la situation, aux attentes, et aux besoins des habitants de cette ville.
Vous vous emparez de ces mots fourre tour : « bon sens » , « équité », ou « rigueur » qui masquent vos véritables intentions, lesquelles sont totalement, absolument et définitivement politiques, puisqu’il s’agit de diminuer de plus en plus la part du service public dans le service au public. De plus, en disant cela, vous voulez faire croire que ceux qui ne vous suivent pas sont dans le « mauvais sens », qu’ils n’ont aucun sens de ce qui est « juste », ou que comme le dit Mme Lemmonier dans sa note de service, ils sont les tenants depuis toujours d’un gaspillage éhonté de l’argent des contributions directes et indirectes que chacun doit à l’État pour ses services.
Vous n’êtes pas de bons gestionnaires, vous faites des choix qui n’engagent que vous et vous érigez en juges partisans, mais ce qui de notre point de vue est plus grave, c’est que vous faites semblant de « ne pas y toucher » puisque depuis 3 ans nous vous avons toujours entendu prendre le mot « politique « avec des pincettes .
Donner un forfait aux maternelles privées ? ce n’est que justice , dites vous . et vous refusez d’admettre que c’est un geste politique de soutien inconditionnel à l’école privée qui, comme son nom l’indique, n’appartient pas au secteur que vous êtes censés gérer « pour le mieux », celui des finances publiques, alors même que la loi ne vous y oblige pas et que le principe de laïcité lui est contraire.
300000 € d’argent public pour la transat, tout ça pour favoriser la pub gratuite d’un groupe financier, et donner du divertissement aux Concarnois ? Alors que nous avons encore en mémoire les termes insultants utilisés par une de vos adjointes envers le personnel de la Culture qui n’était pas embauché, disait elle, pour faire « la fiesta » ( lire : mettre quelques douceurs dans la loge des artistes) au Centre des arts. C’est cela que vous appelez « justice » ?
Réduire de façon drastique et « égalitaire » , dites vous encore, les dépenses de chaque service de 2%, sachant que cela fera inévitablement peser sur les cadres, puis par ricochet sur le personnel, une insupportable pression. Mais que veut dire « égalitairement » ? une bonne politique est justement celle qui hiérarchise le nécessaire absolu et ce qui l’est moins, elle s’engage, elle se donne des priorités, ce qui procède par conséquent de choix, que , comme tout un chacun vous avez fait, sans les assumer véritablement.
Une bonne politique publique ne se contente pas de jeter sans cesse le discrédit et la suspicion sur ses agents, désormais appelés « ressources humaines », qu’il faudrait constamment « recadrer » et surveiller pour leur faire produire toujours plus avec le moins de temps possible en donnant à chacun des conseils d’économie aussi paternalistes que culpabilisants.
Une bonne politique s’intéresse aux femmes et aux hommes, aux projets, aux désirs de ses habitants, et pas seulement aux chiffres et scenarii donnés clefs en main par d’innombrables cabinets d’experts qui servent de paravent à ceux qui tirent les ficelles et disent « ne pas faire de politique »
Nous ne disons pas qu’il faut négliger chiffres et considérations financières, nous disons qu’ils sont seulement un outil, un levier pour accéder aux besoins et aux espérances de 21000 Concarnois qui attendent de nous, de vous, non pas un langage d’experts comptables, mais une vision à court, moyen et long terme sur ce que l’avenir réserve à leur quotidien.