15 juin - CD122 suite

Publié le par ababordtoute

Cette lettre ouverte est adressée aux élus de Concarneau, de la 4C et du Conseil Général et expose mes impressions à la suite de la réunion de concertation qui a eu lieu à Trégunc vendredi.

Nous en avons débattu avec Christian Colimard, qui bien qu'absent à la dite réunion souscrit à ces conclusions.

Comme certains le savent déjà, je pars pour 5 semaines, donc pour faire suivre l'actualité sur le blog, contactez  Marie Hélène ou Christian, ou qui vous voudrez, ou publiez vous tous seuls !!! à bientôt

Dominique Dieterlé

 

        Madame, Monsieur,

    J'ai suivi avec intérêt la réunion de concertation organisée à Trégunc ce vendredi 11 juin. Néanmoins il demeure à mes yeux un grand nombre de questions auxquelles cette réunion n'a pas apporté les réponses espérées.

    L'expression de la population a certes été sollicitée, cependant la restriction apportée par l'organisateur du débat  sur la capacité à pouvoir intervenir une deuxième fois le cas échéant, a fermé certaines possibilités d'échange. Ceci, d'autant plus que les élus présents sur le plateau n'ont pas manqué de pouvoir s'exprimer à de nombreuses reprises, et que l'animateur, représentant d'une agence de communication, était visiblement acquis à la cause de la défense du projet.
    Voilà pour la forme.

    En ce qui concerne le fond du sujet, sans toutefois conclure définitivement à ce stade par un parti-pris contre ou pour le projet présenté, voici les questions que je me pose (ainsi que de nombreuses personnes avec moi).

    Il est certain que les habitants des zones urbanisées traversées par la route RD122 « souffrent », comme l'a dit une conseillère. Si ce projet n'était élaboré que pour diminuer leurs souffrances, des solutions d'aménagement urbain existent, comme cela a été fait par exemple à Concarneau rue de Kerneac'h, des solutions moins couteuses financièrement et écologiquement parlant.
    Une zone urbaine est une zone urbaine, et ce ne sont pas les cinq minutes potentiellement gagnées entre Kérampaou et Kerose au cas où le projet se concrétiserait, qui doivent faire oublier à tous que l'espace public ne peut plus être exclusivement dévolu à la voiture. Comme l'a dit une habitante, lorsqu'on habite en ville, on sait qu'il y a des feux, des passages piétons, des priorités aux transports en commun, et qu'il faut un peu de temps pour sortir de chez soi et se déplacer lorsqu'on tient vraiment à utiliser son véhicule personnel. Les habitants de Croissant Bouillet ou de Kerose, s'ils ont droit, absolument à une sécurisation de leurs parcours sont désormais en zone urbaine et subissent de ce fait les contraintes de tels espaces

    Mais au final ce projet est-il vraiment au seul service de la sécurité des populations ? La réponse est clairement non, au vu de l'intervention de la CCI sur ce sujet, ce qui implique alors bien entendu un tout autre projet sur lequel tout est loin d'être réglé:


1.Pas d'engagement de l'Etat sur l'aménagement de l'échangeur de Kerampaou. Comment alors de pas trouver aberrant de favoriser un accroissement notable de circulation sur cet axe, notamment de poids lourds, sans avoir de réponse à ce sujet ?


2.Engorgement prévisible du pont du Moros dans le sens Lanriec/ centre ville (ce que n'a pas démenti le technicien du CG 29) lorsque tous les campings-cars, et voitures touristes vont vouloir rejoindre le centre ville de Concarneau par ce RD122 (ce que les GPS  préconisent déjà). Comment à terme résoudre cette difficulté ?


3.Les habitants vivant près des zones « détournées » n'auront plus à subir l'insécurité routière, mais que dire du bruit (une habitante l'a souligné)? sujet sur lequel les quelques aménagement prévus sont loin d'avoir une garantie d'efficacité.


4.Enfin, si , comme l'a fait M.Cotten, on compte en terme de litres de gasoil perdus dans un détour de 8 kms, que dire de l'empreinte écologique et de la débauche d'énergie qui porteront sur les finances de la collectivité (et non d'une seule entreprise) et sur l'environnement pour construire cette route et ses multiples giratoires ? Ce ne sont pas 600 000 € sur 40 ans qui seront dépensés, et 500 000 litres de gasoil, mais un équivalent en tonnes de pétrole bien plus considérable, ramené au coût écologique linéaire du bitume et des aménagements y afférents;


5.J'ai personnellement mal compris comment l'ouverture de cette route aux poids lourds favorisera le désengorgement du bourg de Trégunc ??


6.Monsieur le Maire de Concarneau nous promet que la zone dégagée autour des 4 giratoires qui marqueraient l'entrée de Concarneau (quatre !) ne serait pas urbanisable. Pas sous ce mandat probablement, compte tenu des délais d'enquête publique. Mais après ? Une fois que ces réalisations seraient insérées dans un paysage qui n'aurait plus rien de rural comme c'est le cas aujourd'hui, comment imaginer que les entreprises et les commerces ne voudront pas s'y installer et défigurer cette deuxième entrée de ville, comme l'a été malheureusement la première ?


7.Enfin, une des solutions préconisées pour le développement du Port, lors de la votation réalisée le mercredi soir Place des Halles à Concarneau, n'a pas du tout été abordée dans l'intervention du groupe à l'origine de cette initiative. Il s'agit de voir un peu plus loin dans l'avenir et de développer à Concarneau (et pourquoi pas de façon pilote?) le cabotage maritime pour le commerce et l'industrie. Si l'on se réfère à ma question n°4, il apparait que si les bateaux ont, comme les camions besoin de carburant pour avancer (encore que ...), la voie maritime est et restera toujours gratuite comme support de déplacement, alors que le coût d'une route à entretenir est et deviendra de plus en plus exorbitant suivant la crise des énergies fossiles.


8.Cette proposition de réalisation intervient alors que s'élabore au niveau communal ( Concarneau ) et communautaire une réflexion sur un plan global de déplacement.

    En espérant avoir contribué à l'enrichissement du débat, je serai satisfaite d'avoir réponses à ces questions.


    Néanmoins, dans le cas où la cohérence du projet céderait le pas aux nombreux inconvénients restés sans solution, il apparaitrait comme préférable de sécuriser au maximum les zones traversées par les voitures, tout en continuant à les interdire aux poids lourds, de renforcer l'arrivée sur Coat Conq et les zones qui y existent déjà, de favoriser le développement du Port par la voie maritime, et le rétablissement des transports en commun et du fret par voie ferrée.
 
    Veuillez agréer, madame, monsieur, l'expression de mes salutations distinguées

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P
<br /> Bonjour,<br /> Si le terme "insanité" a dépassé ma pensée, je reste pour le moins choqué que l'on puisse mesurer la sincérité de l'engagement d'une personne à sa position sociale; tous les bobos ne sont pas des<br /> ennemis de classes et j'en connais beaucoup qui fréquentent les milieux anti-libéraux et ont même leur carte chez ATTAC.<br /> <br /> Quant aux "caricatures d'ouvriers", je pense qu'elles sont plus dans les fantasmes d'une certaine intelligentsia qui connaît peu les cours d'usine. Je suis délégué syndical CGT de ma boîte<br /> d'agro-alimentaire et ,la classe ouvrière, je la fréquente et la défend quotidiennement. Elle ne sera ni plus ni moins convaincable que les autres classes de la nécessité des changements. Croire<br /> qu'elle seule détient les clefs d'un bouleversement du mode de production est une erreur fondamentale du marxisme/léninisme/trotskisme.<br /> Je le répète: toutes les conquêtes sociales arrachées par la classe ouvriere ne sont pas un moment de la dissolution des classes; elles sont l'adaptation du capitalisme aux évolution de la<br /> société.<br /> La contradiction historique nichée au creux du mode de production capitaliste mondialisé c'est sa nécessité de croître pour survivre opposée à la finitude des ressources et des capacités de<br /> recyclage de notre Terre.<br /> <br /> Philippe<br /> <br /> <br /> Philippe<br /> <br /> <br />
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J
<br /> Je réagis aux 2 commentaires de Philippe. Tout d'abord, je considère que celui qui insulte l'autre a toujours tort. Parler d'une supposée "insanité" du propos relève d'un "jeu politique", qui vise<br /> toujours à écraser l'autre pour éviter de discuter sur le fond. Je ne pratique pas ce jeu, et ne le supporte pas chez les autres. J'écris toujours avec de la mesure. Je rapportais des impressions<br /> échangées lors de l'AG de l'association, et j'essayais de comprendre et d'analyser le malaise ressenti par certains lors de la manifestation autour du CD 122...<br /> Le moins que l'on puisse dire, c'est que le terme même d'"écologie" est utilisé à tort et à travers, et qu'il sert bien souvent à désigner des réalités bien différentes, des idées bien différentes,<br /> à des fins politiciennes, et non plus politiques. Quel parti n'essaye pas de développer en son sein quelques idées dites "écologiques", alors qu'une conception radicalement différente de la société<br /> n'accompagne pas ce discours de façade, dont on sait qu'il est devenu porteur électoralement. Et cette conception radicalement différente n'est pas partagée par beaucoup, parce qu'elle n'est pas<br /> évidente, dans les finalités et les moyens à définir. Mais au moins il vaut le coup d'en discuter.<br /> A la fois, l'écologie ne doit être la propriété d'aucun parti, et ne doit être récupérée par aucun parti pour des raisons politiciennes.<br /> L'écologie véritable doit être radicale et politique, dans le sens où elle pose un problème de fond qui doit être partagé et discuté par tous les citoyens responsables, en pointant les<br /> responsabilités politiques, économiques des pollutions, des dégradations, des gaspillages d'énergie, et des inégalités de plus en plus grandes entre les peuples, et, au sein des peuples, entre les<br /> riches et les pauvres....; et en essayant de définir et de bâtir une société construite sur d'autres bases, plus égalitaires, plus respectueuses de la planète et de ses habitants. Bien sûr que<br /> l'idée de ressources limitées et à préserver est fondamentale, de même que l'idée de relocaliser la production. Mais tout ceci ne peut être pensé sans combattre la politique qui soutient l'économie<br /> libérale, celle-ci conduisant l'humanité et la planète à sa perte. Or, aussi bien à droite qu'au PS, on ne remet pas en cause la croissance ni les autres grandes lignes de l'économie libérale.<br /> Quant aux Verts, ils tergiversent beaucoup. En leur sein, on trouve bien des nuances politiques, fort différentes. Ceci est leur affaire.<br /> L'écologie radicale et politique, au sens amorcé plus haut, ne peut se développer et avoir un véritable impact que si elle convainc ce que Marx appelait la classe ouvrière, mais que la sociologie<br /> actuelle élargirait à tous les ouvriers et employés. Il n'est pas stalinien de constater qu'il existe encore des classes sociales, dans une société comme la nôtre, et que les "intérêts objectifs"<br /> (terme dont on pourrait bien sûr discuter, je ne l'interprète pas de façon dogmatique) de chaque classe sociale ne se recouvrent pas. Par contre, bien sûr, il est souhaitable que ces intérêts<br /> convergent un jour, mais pas de façon intolérante, en s'envoyant des termes injurieux à la figure (ainsi que des caricatures d'ouvriers devant TF1 et autres idées creuses), seulement par le<br /> dialogue sur le fond et l'ouverture de chacun aux réalités vécues par les uns et les autres. Pour moi, il n'existe pas de classe sociale "supérieure", (ou d'individus "supérieurs", si Philippe est<br /> réticent à l'idée de classe sociale) qui aurait raison toute seule sur certaines idées. Il est important de travailler ensemble à l'idée d'un mieux-être pour tous au sein d'une société, au sein de<br /> l'humanité, au sein de notre planète...Pour tous, et pas seulement pour quelques-uns.<br /> Jacques<br /> <br /> <br />
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P
<br /> "Parce que l'origine sociale évidente de la majorité des représentants de cette association semblait en contradiction avec la sincérité de leur engagement pour un mieux-être collectif." Je suis<br /> assez consterné de lire la phrase ci-dessus. Elle fleure bon les pires écrits de la période stalinienne du PCF que l'auteur stigmatise.<br /> Je ne ferai pas l'analyse de l'insanité d'un tel avis.<br /> <br /> Marx avait assigné à la classe ouvrière la mission de dissoudre toutes les classes . La classe ouvrière (ou se qui en reste) regarde TF1 et la coupe du monde de football.. Elle n'a jamais lutté que<br /> pour améliorer sa situation dans le mode de production capitaliste . Ni la révolution russe, ni la révolution cubaine n'ont été conduite par la classe ouvrière inexistante dans les deux cas. Voilà<br /> qu'apparaît une nouvelle contradiction dans le mode de production capitaliste mondialisé: la nécessité de croître indéfiniment dans un monde limité en ressources et en capacité de recycler les<br /> déchets des activités humaines.<br /> Tel est le message porté par l'écologie politique et il est le vrai moment de changement du monde.<br /> <br /> Philippe<br /> <br /> <br />
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