17 mars - que demande le peuple ? ?

Publié le par ababordtoute


Voici une impression "à chaud" , non pas une vérité, mais l'ouverture possible d'un débat, ou le désir de recueillir  d'autres impressions, d'autres visions, qui nous feront tous avancer dans nos réflexions.

A vos claviers !!!

Après ces Régionales, commentaires, tractations et ralliements plus ou moins heureux occupent le devant de la scène. En parlant de "scène", on parle bien du spectacle orchestré de l'expression des partis, des combats de chefs et de chiffres, à coup de rodomontades par ici et de langue de bois par là.
En un mot, tout ce qui contribue à évacuer tristement l'inquiétante mise à distance d'une population qui n'a même plus envie d'être la spectatrice active, et encore moins enthousiaste, de ces affligeants jeux du cirque médiatique.

Pourquoi tant de sévérité ?
Parce que, sauf à utiliser l'abstention pour édulcorer la cuisante défaite de certains, les politiques, tous bords confondus, et tout en faisant mine de s'en affliger, se satisfont de cette désaffection massive pour la chose politique, pour le fait politique, pour l'engagement politique, qui leur permet de gérer sans entrave leur capital de voix de bons pères de famille, comme ils disent, et les collectivités qui vont avec.

Mais les voix de ce peuple, gens fragilisés dans leur morne quotidien, qui les entend ? Lorsque ceux ci ne restent pas chez eux, on constate avec dépit qu'ils se laissent charmer encore une fois par le chant des sirènes d'un Front National qui joue avec redondance la carte du populisme misérabiliste, du bouc émissaire, et du chef à poigne qui saura nous remettre tout ça dans le droit chemin !

Quant aux partis de la gauche de la gauche, sensés porter ces espérances populaires, ils se retrouvent désunis, ou marginalisés, et parfois tentés de se rallier (malgré eux?) à la loi du bipartisme, entre ultra libéralisme et social démocratie...
Où se situent alors leurs rêves de transformer et réinventer la politique ?
En lui donnant un peu de couleur verte ? on sait que le vote écolo bénéficie en partie de l'effondrement du centre, pour une vison largement consensuelle sur des idées avec lesquelles, au fond, tout le monde ne peut qu'être d'accord : qui aujourd'hui ne se sent pas l'âme d'un potentiel sauveur de planète et d'espèce humaine en danger?

Non, pour bien des gens, rien ne semble plus visible, lisible, compréhensible des engagements d'une politique qui diffèrerait fondamentalement de ce qu'on voit pratiquer depuis belle lurette et qui n'inspire plus confiance.

Constat désespéré ?
Peut être pas, mais source d'inquiétudes, sans aucun doute.

La nature complexe des faits sociaux, de l'économie mondialisée, des jeux de pouvoir négociés entre gens de bon aloi, met irrémédiablement sur la touche, ou fait passer pour ringards, ou pour irréalistes, ceux qui pensent encore que la politique doit naitre d'une véritable éducation citoyenne, que le pouvoir se partage, que la délégation parlementaire ne suffit pas à régler tous les problèmes, que l'économie n'est pas irrémédiablement rivé à la cotation boursière. Et peut être enfin, que nul n'est propriétaire des voix de ses électeurs (pourquoi infantiliser celui à qui il reste encore un chouia de conscience politique en lui donnant une "consigne"?).

Disons alors qu'il est plus que temps de se poser la question :
Que demande un peuple qui ne participe même plus à la démocratie dont il se sent l'exclus ?
Si le peuple ne se gouverne plus lui même, (sens exact du mot "démocratie)
qui a pris sa place ?


dominique dieterlé

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