22 novembre - esprit comptable

Publié le par ababordtoute

Billet d'humeur d'une secrétaire d'association...  


Ça y est, la 70ème assemblée générale de mon association, l'Amicale Laïque de Concarneau, est close. Mais surtout pas les commentaires : devant les propos de M. Calvarin, représentant M. Fidelin et en sa qualité d'adjoint aux sports, on ne peut pas se taire.


En gros, c'est bien ce que nous pensions déjà : on se sert d'un bilan financier malsain pour pénaliser les plus petits, pérenniser les inégalités et favoriser certains. Cette semaine a été riche en évènements autour du  tissu associatif concarnois : déménager pour cause de ventes immobilières des locaux municipaux? Payer un loyer pour l'occupation de locaux municipaux ?


 Et maintenant, après les rectificatifs de M le maire (« les associations ne payeront rien, sauf si on décide de leur faire payer quelque chose. La Ville ne vendra pas plus de 4 bâtiments communaux, sauf si elle décide d'en vendre d'autres »... Radio Lavoir d'Ouest France de ce jour), la baisse des subventions municipales aux associations concarnoises, pouvant aller jusqu'à 15% de la subvention habituelle!  Trop c'est trop, n'en jetez plus! Il paraît que cette baisse servirait à aider les « petites » associations qui n'ont pas de moyens suffisants ni de locaux décents. A l'Amicale Laïque, nous sommes depuis toujours solidaires de toutes ces associations, mais je crains fort que cet argument ne soit que de la poudre aux yeux : les associations sportives et culturelles de la ville seront toutes lésées d'une manière ou d'une autre. C'est diviser pour mieux régner. M. Calvarin dit :  « nous ne voulons pas, à la mairie, que les associations concarnoises se battent entre elles », mais c'est bien la municipalité qui crée ainsi les conditions pour que cela soit le cas. Donner rendez-vous aux présidents et trésoriers d'associations pour faire la visite des installations concarnoises afin de faire comprendre aux « grosses associations » que les autres ont besoin de leurs subventions procède d'une « pédagogie » volontairement simpliste, et, à mon sens, totalement démagogique.


Inutile de dire à M. Calvarin que l'entretien, la restauration, la construction de salles municipales, sportives ou autres d'un côté et les subventions municipales aux associations de l'autre, ne figurent d'ailleurs pas sur les mêmes lignes budgétaires  : il le sait peut-être assez bien. Inutile de dire également que la salle de gymnastique vétuste et dangereuse de l'Hermine, que la municipalité veut faire réparer,  n'est pas un local municipal (il faudrait vérifier : l'association de l'Hermine voulait donner cette salle à la Ville, en espérant pouvoir profiter des installations sportives de cette dernière, ce qui aurait été normal. La municipalité aurait refusé... Mais c'était l'ancienne équipe!)  Inutile non plus de mettre l'accent sur les fonctionnements, les besoins des associations concarnoises : on vous l'a répété et redit, les finances sont dans le rouge... Ouais, pas pour tout le monde...


Monsieur Calvarin (paternaliste) a demandé le respect, lors de l'intervention un peu bruyante d'un membre de l'assemblée. S'il y a eu manque de respect, je crains fort qu'il soit de l'autre côté : quelle méconnaissance (volontaire?) du tissu associatif concarnois, quel mépris aussi, notamment pour les bénévoles... Et on sort de là avec la nette impression de n'avoir pas été entendus.


Bien-sûr, toutes les associations de la ville ne sont pas logées à la même enseigne, mais elles ont toutes besoin de leurs subventions municipales (d'ailleurs souvent un peu justes, même pour les plus grandes). C'est là aussi que nous voyons nettement le désengagement de ceux qui devraient être au service des citoyens : la municipalité n'est pas pour l'épanouissement de la vie associative, (ça coute des sous, allez je vous le répète!), pas dans une politique égalitaire (déshabiller Jacques pour habiller Pierre ou le contraire...), pas dans la concertation (Vous pouvez dire tout ce que vous voulez, mais « c'est nous qui décidons»!).


Et puis l'esprit comptable devrait rester... A la comptabilité. Les chiffres sont les chiffres, soit. Mais peuvent-ils quantifier, comptabiliser, mettre en bilan l'extraordinaire richesse humaine et de savoir de toutes et tous les bénévoles, les encadrants, les adhérents? Je ne crois pas, non.
Oui, dans tout ça, où est l'humain?

 

Marie-Hélène, à titre personnel, mais aussi en sa qualité de secrétaire générale de l'ALC.

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